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Lorraine - Page 21

  • Stanislas jardinier gourmand au château d'Haroué

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  • Vivre à l'arrière du front - Vosges 1914-1918

    Août 1914, les Vosges, au contact de l’ennemi héréditaire depuis 1870, subissent de plein fouet la Grande Guerre : humainement, économiquement, socialement et militairement. Pour l’autorité militaire, les Vosges ne sont pas une entité administrative, ni un espace de collectivité humaine, mais un théâtre de guerre. Comment les populations civiles ont-elles vécu ce conflit qui a si durablement marqué et marque encore le monde contemporain ? Quelle fut la réalité de leur vie dans un territoire en état de siège, rattaché à la zone des armées, si proche du front ? Comment ont-ils été mis à contribution ? Quelle fut l’ampleur de leur effort de guerre et le poids des contraintes auxquelles ils ont été soumis ?  

    Grands absents de l’historiographie vosgienne, les civils retrouvent enfin dans cette imposante étude de la Vosgienne Anne Peroz la place centrale qui correspond à leur rôle fondamental tout au long du conflit. Elle a dépouillé et analysé des centaines de lettres et de jugements, compulsé des masses d’archives, accumulé une quantité impressionnante de sources, pour réaliser une véritable « encyclopédie civile » du département des Vosges, du front-arrière à l’arrière front, dégageant ainsi toutes les grandes caractéristiques d’une vie dans un régime d’exception, où l’autorité militaire a universellement subordonné le pouvoir civil. Rarement en effet une analyse sociale et sociétale d’une telle profondeur, appliquée à un département, a été effectuée en France.

    Pour une fois, les civils sont au cœur d'une étude sur la Première Guerre mondiale.

     

    ‡ Vivre à l'arrière du front. Vosges 1914-1918, Anne Peroz, Edhisto, 2016, 434 p., ill., cartes (25 €).

  • Sur les traces du peintre vosgien Alfred Renaudin à Verdun

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  • in memoriam colonel Antoine Argoud

    Une pieuse pensée pour le colonel Antoine Argoud né à Darney (Vosges) en 1914 et décédé le 10 juin 2004 à Vittel (Vosges).

    Une messe est célébrée pour le repos de son âme à la chapelle du Sacré-Coeur de Nancy.

    RIP+

  • Je vois le monde entier

    Nous sommes en 1889. Paul Eugène Poinot, jeune homme de condition modeste, a dix-sept ans lorsqu’il décide de rallier à pied son village de Longeville-en-Barrois – proche de Bar-le-Duc – à Paris, pour aller y visiter l’Exposition universelle. Il passe une semaine dans la capitale, où il s’émerveille devant la Tour Eiffel, le dirigeable La France, les gondoles vénitiennes, les différents pavillons – celui de la Finlande, de l’Algérie, de la Suisse… Il rencontre des Javanais, des Patagons, des Annamites, des Sénégalais, assiste à une fête japonaise, se promène dans la galerie des sculptures, dans celle des modes… Mais découvrir aussi le Paris historique : les Invalides, Notre-Dame, les grands magasins, les rues animées et bruyantes...

    Outre sa curiosité et son enthousiasme face à tant de nouveautés, le récit de son périple à pied est teinté d’une détermination réjouissante : près de six cents kilomètres aller-retour, un voyage de trois semaines, le tout conté avec précision et énergie. Une ode à la marche à pied, à la volonté et à l'humilité face à toutes ces découvertes pour ce jeune homme de la fin du XIXe siècle.

    Paul Eugène Poinot est né en 1872 dans la Meuse. Aîné d’une fratrie de trois garçons, orphelin de père à l’âge de 13 ans, il suit une formation de mécanicien-soudeur avant de devenir chauffeur-mécanicien du rail à la Compagnie de l’Est. Il meurt en 1935. Sans revendiquer aucune prétention littéraire, Poinot écrivait avec humilité, dans une langue juste et précise faisant honneur à l'enseignement de ses maîtres d'école.

    Un sympathique petit bouquin qui se lit d'une traite.

     

    ‡ Je vois le monde entier. En marche pour l'Exposition universelle, Paul Eugène Poinot, éditions du Sonneur, 2016, 118 p. (6,90 €).

     

  • L'Echo des 3 Provinces estival est paru !

    Ce numéro de L'Echo des 3 Provinces propose à ses lecteurs le programme des visites de l'été organisées par l'ADP3P et les associations locales partenaires.

    Le sommaire est encore riche d'histoires et d'anecdotes du pays des confins de la Lorraine, de la Champagne et de la Franche-Comté :

    - excursion à la source de la Saône à Vioménil

    - Fontenoy-le-Château et la tour des Lombards

    - à la découverte du patrimoine de Bleurville

    - Varennes-sur-Amance, Marcel Arland et sa terre natale

    - lien entre Haute-Saône et Haute-Marne : le peintre François-Xavier Prinet

    - l'arboretum de La Hutte à Claudon

    - le peintre décorateur Jean-Pierre Jourdheuil dit Télémaque

    - les Cahiers de Melle Marchal de Lamarche (1914-1918)

    - la maison du patrimoine local de Monthureux-sur-Saône

    - le musée militaire de Vincey

    ... Et l'histoire de la cuisine, les poèmes et le programme des animations au Pays des 3 Provinces...

     

    L'Echo des 3 Provinces est disponible sur abonnement (24 €, 6 numéros) en adressant vos coordonnées postales et le règlement (chèque à l'ordre de ADP3P) à : Luce Mouthon, 88 rue Saint-Martin, 88260 Dommartin-les-Vallois

  • Epinal (88) : Les Vosges royales honorent Jeanne d'Arc

  • Messe du Sacré-Coeur au son du cor

    Lors du dimanche de la solennité du Sacré-Coeur, la chapellenie Bienheureux Charles de Lorraine-Habsbourg de Nancy fêtait la fin des travaux engagés sur les voûtes de l'église Marie-Immaculée par la congrégation des Soeurs de Saint-Charles, propriétaire des lieux, ainsi que l'installation des bancs provenant de la chapelle de la Doctrine chrétienne, avenue de Strasbourg.

    La messe chantée par la chorale grégorienne a été réhaussée par la participation des Sonneurs bisontins (cors de chasse).

    L'office dominical a été suivi, dans le jardin du lycée, d'un sympathique apéritif offert par l'association Saint-Brunon et d'une aubade donnée par les sonneurs.

  • Basilique Saint-Epvre de Nancy : "Saint Philippe Néri et les oeuvres de miséricorde" le 14 juin

  • Les enquêtes du commissaire Lefinaud en Lorraine

    Notre dessinateur-romancier-conteur et maître d'école Philippe Bajolet régale une nouvelle fois nos jeunes amis avec un sympathique ouvrage illustré. Le commissaire Lefinaud et son fidèle adjoint l'inspecteur Lognon sont à pied d'œuvre sur les routes de Lorraine afin de résoudre une quarantaine d'énigmes.

    À Metz, Nancy, Épinal, Bar-le-Duc, Longwy, Saint-Quirin, Bitche, Toul, Relanges, Varennes-en-Argonne et ailleurs, partout ils traquent la mauvaise graine et invitent les lecteurs-enquêteurs à leur donner un coup de main pour démasquer les délinquants.

    Alors, n'hésitez pas, devenez enquêteur vous aussi, exercez vos pouvoirs d'observation et de déduction, et identifie les coupables. Des indices sur les suspects sont donnés dans les textes et la solution est à découvrir dans l'illustration.

    Un ouvrage amusant et qui fait également découvrir notre Lorraine aux paysages et à l'histoire si variés.

     

    ‡ Les enquêtes du commissaire Lefinaud en Lorraine, Philippe Bajolet, éditions du Quotidien, 2016, 95 p., ill. de l'auteur (10 €).

  • Châteaux et demeures nobles en Moselle

    La Moselle recèle de nombreux châteaux dont les richesses et la beauté font écho à leur diversité, héritage d'une histoire complexe et de terroirs variés, aux confins de différentes cultures.

    Cet ouvrage se concentre essentiellement sur les édifices bâtis de la Renaissance à la fin du Siècle des Lumières afin de conjuguer la monumentalité de l'architecture et un certain art de vivre. Les auteurs ont privilégié les plus représentatifs au regard de l'architecture, de l'histoire, des matériaux ou encore des paysages dans lesquels ces demeures s'insèrent.

    De la vallée de la Moselle au piémont des Vosges du Nord, on découvre des trésors parfois célèbres (châteaux de la Grange, de Pange...) mais souvent méconnus (châteaux de Romécourt, de Lue...). Face à certains sites incontournables, la sélection s'est élargie au Moyen Âge (château de Manderen et de Sierck) mais aussi à la période de l'Annexion allemande (château de Landonvillers et palais du Gouverneur de Metz) dont les œuvres sont atypiques et très spécifiques au territoire.

    De la couronne de demeures de plaisance du pays messin aux joyaux perdus des campagnes, c'est une belle invitation à découvrir la Moselle comme on ose peu la regarder. La splendeur des lieux force aussi l'admiration pour ceux qui les préservent et nous incite tous à prendre conscience de leur fragilité et de la nécessité de les sauvegarder.

    L'ouvrage est servi par de remarquables photographies d'intérieurs notamment.

     

    ‡ Châteaux & demeures nobles en Moselle, Antony Koenig et Noomane Fakhar, éditions Gérard Louis, 2016, 140 p., ill. (30 €).

  • Sur les traces du Graoully

    Voici un sympathique roman policier pour adolescents qui renoue avec l'histoire locale de notre Lorraine.

    Deux jeunes détectives en mal d'aventures sont sollicités à Metz. L'ombre d'une créature mystérieuse plane sur la disparition d'un archéologue...

    Cette enquête - façon Club des Cinq moderne -, aussi étrange que complexe à résoudre, va mettre leurs nerfs à rude épreuve. Elle les entraîne au cœur de l'histoire messine et des secrets de la ville.

    Le Graoully, dragon légendaire pourtant vaincu par saint Clément voici bien longtemps, serait-il de retour ?

     

    ‡ Sur les traces du Graoully, Isabelle Haury, éditions du Bout de la rue, 2016, 105 p. (9,50 €).

     

  • La Nouvelle revue lorraine n° 38 : hommage au retour de l'anneau de Jeanne d'Arc

    Dans ce numéro estival de La Nouvelle revue lorraine, vous y lirez un hommage au retour de l'anneau de Jeanne "la Bonne Lorraine" en terre de France grâce à l'initiative de la famille de Villiers, des Vendéens fiers de leurs origines lorraines !

    Au sommaire de cette dernière livraison, c'est encore toute une foule d'articles et d'anecdotes sur l'histoire et la vie en Lorraine :

    - Le retour de l'anneau de Jeanne d'Arc
    - Finis Lotharingiae ?
    - La France compte jusqu'à 127 départements...
    - Formation de la France
    - Le silence des oiseaux
    - D'une guerre à l'autre
    - 11 août 1914, gare de Mirecourt
    - Les chauves-souris de La Chapelotte
    - La forêt vosgienne mutilée
    - Ludres durant la Première Guerre mondiale
    - Les expulsés
    - 1944 : bombes américaines sur Gondrexange
    - On allait au bord de la mer...
    - Communiantes et communiants d'autrefois
    - Redécouverte d'un patrimoine : Pont-à-Mousson
    - Hommage au général Drouot
    - Le général Lasalle au château de Lunéville
    - Alfred Renaudin fête ses 150 ans !

    ‡ La Nouvelle revue lorraine est disponible sur abonnement en adressant vos coordonnées postales et votre règlement (38 € pour 6 numéros, chèque à l'ordre de "SEP Helenus - NRL") ou commande au numéro (9 € franco) à : LA NOUVELLE REVUE LORRAINE, LE TREMBLOIS, 54280 LANEUVELOTTE

  • Mémoires d'un juif lorain en Algérie

    Parti de Lorraine pour rejoindre l'Algérie après l'Annexion de 1870, la famille Lebon, des marchands de grains mosellans, effectuera le chemin inverse moins de cent ans plus tard. Mais Elie qui ne peut se défaire du pays de ses ancêtres, y retournera des années plus tard.

    Là-bas, il ne pourra que constater la dégradation des relations entre les deux pays, la rancune tenace, l'antisémitisme rampant, l'intégrisme de l'islam, loin de ses rêves d'une Algérie multiethnique débarrassée des haines et des frustrations.

    Laura Tared signe, à travers le récit de cet homme, un roman historique bouleversant sur la tolérance, habitée de cette mélancolie propre aux exilés, notamment celles des pieds-noirs dont la blessure est toujours suintante.

     

    ‡ Mémoires d'un juif lorrain en Algérie. Entre terres chaudes et acier froid, Laura Tared, éditions L'Harmattan, 2016, 258 p. (23 €).

  • Charles de Foucauld, prophète de l'amour

    Les éditions Vent d'Est ont créé une nouvelle collection dans laquelle paraissent régulièrement de belles biographies de Lorrains - et d'Alsaciens - qui ont marqué l'Histoire nationale ou régionale.

    Dans cette intéressante biographie du Père Charles de Foucauld, alsacien de naissance certes, mais qui fut élevé dans sa prime jeunesse à Nancy et qui connut une vie militaire en Lorraine, l'auteur retrace précisément le parcours de cet homme surprenant.

    Connu pour avoir vécu une jeunesse dissipée, mais aussi et surtout pour être devenu l'ermite du Sahara, proche des Arabes puis des Touaregs de Tamanrasset, Charles de Foucauld continue d'influencer le monde d'aujourd'hui.

    Il a pratiqué bien avant la lettre "le dialogue interreligieux" tout en étant ferme sur sa foi chrétienne et sur la nécessité d'évangéliser les musulmans. Il nous adresse un message de fraternité, d'amour des plus petits, du don de soi. Serviteur, il a aussi été maître spirituel, conseiller des grands, linguiste qui a fait connaître la langue des Touaregs. Il s'est donné à l'humanité jusqu'à en mourir, assassiné dans son ermitage...

     

    ‡ Charles de Foucauld. Prophète de l'amour, Alain Charlot, éditions Vent d'Est, 2016, 65 p., ill. (10 €).

  • Sur les pas de saint Florent et de saint Léon IX

    Les pèlerins devant le portail de la collégiale Saint-Florent de Niederhaslach [cl. ©H&PB].

    Les fidèles de la chapellenie Bhx Charles de Lorraine-Habsbourg de Nancy ont effectué un pèlerinage aux confins de la Lorraine et de l'Alsace, dans les pas de saint Florent, évêque de Strasbourg (678 à 693), et de saint Léon IX, évêque de Toul puis souverain pontife (1002-1054).

    Sous la conduite de leur pasteur, les pèlerins ont tout d'abord découvert la collégiale Saint-Florent de Niederhaslach (Bas-Rhin) où sont conservées les reliques du saint évêque de Strasbourg. La messe votive de saint Florent y a été célébrée avant que tous ne se retrouvent autour d'un apéritif et le partage du repas tiré du sac.

    A l'issue, direction Dabo (Moselle), sur les terre de Bruno de Dagsbourg-Eguisheim, bien connu en Lorraine comme évêque de Toul puis, dans l'Eglise universelle, comme pape sous le nom de Léon IX.

  • Capitaine Danrit : le Jules Verne militaire

  • Neuviller-lès-Badonviller (54) : les bénitiers Daum sauvés par les étudiants de Sciences-Po

  • Nancy : copie à revoir pour la rénovation du Musée Lorrain

    Nancy : Audrey Azoulay pour la destruction d’un monument du XVIIIe siècle et son remplacement par une aile en verre

    Presque tous les ministres de la Culture, lorsqu’ils arrivent, font illusion pendant quelques semaines. Arrivant à un poste parfois très critiqué, ils ont à cœur de montrer qu’ils vont désormais marquer leur territoire et travailler en faveur du patrimoine. Même Renaud Donnedieu de Vabres avait, en son temps, sauvé un monument historique, c’est dire, et Aurélie Filippetti avait déclaré vouloir sauver l’escalier de la Bibliothèque nationale de France (pour l’abandonner très peu de temps après).

    La ministre contre le patrimoine

    Hélas, cette période de grâce ne dure pas, et le scénario est toujours à peu près le même : après une ou deux décisions positives, les vieux démons reviennent et le ministre abandonne toute velléité de protection des monuments historiques, sous la pression politique et probablement également sous celle des fonctionnaires qui travaillent directement avec lui. Manifestement, Audrey Azoulay ne fait pas exception. Après avoir sauvé (très temporairement et il faut s’inquiéter pour la suite) le Musée des Tissus et des Arts décoratifs de Lyon d’une fermeture annoncée, après quelques visites en province où le patrimoine était mis en avant, l’indifférence complète envers le patrimoine vient de reprendre ses droits. Nul doute que l’influence du directeur général des Patrimoines Vincent Berjot, véritable cheville ouvrière du ministère et point commun des dernières administrations (Aurélie Filippetti, Fleur Pellerin et maintenant Audrey Azoulay) ne soit largement en cause.

    Le dossier est pourtant assez simple : il s’agit des travaux sur le Musée Lorrain dont nous avons démontré à quel point ils étaient destructeurs pour le patrimoine sur quatre plans :

    - la destruction de l’ancien mur entourant la place du XVIIIe siècle qui se trouvait au nord du palais du Gouvernement,
    - la destruction de l’ancienne écurie du XVIIIe siècle,
    - la construction d’une aile moderne médiocre en disharmonie totale avec les bâtiments existants,
    - l’injection de béton sous le palais Ducal menaçant la stabilité de l’ensemble.

    Rappelons que cela concerne des bâtiments entièrement classés, en secteur sauvegardé jouxtant un secteur classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il est difficile, et même impossible d’imaginer un degré de protection supérieur à celui-ci.

    Le mur déposé puis reconstruit !

    Or, la ministre de la Culture vient de trancher - avant même que la Commission nationale des monuments historiques n’ait à nouveau été convoquée - par l’envoi d’un courrier au maire de Nancy. On y lit, je cite : le mur du XVIIIe siècle « apparait comme un élément patrimonial important dont la conservation est prioritaire ». Ce mur devra donc « être intégré et valorisé » dans le projet. Fort bien, sauf qu’on découvre juste après que « cette opération obligera très certainement, compte tenu de l’état du mur, à sa dépose soigneuse avant un remontage à son emplacement exact ». Oui, vous avez bien lu : la ministre de la Culture propose de démonter le mur puis de le reconstituer. On aimerait savoir comment une « dépose soigneuse » du mur est possible lorsqu’on voit les moellons avec lesquels il est construit. On sait d’ailleurs ce qu’il en est, en général, de ces démolitions-reconstructions - quand la reconstruction est effectuée, ce qui souvent n’est pas le cas malgré les promesses de départ : le mur sera entièrement refait et n’aura plus aucune authenticité. Il est simplement impossible de démonter ce mur sans le détruire purement et simplement.

    La destruction des anciennes écuries

    Plus grave encore. Si le mur est « conservé » et « valorisé » après « dépose » et « remontage », il n’en va pas de même pour le bâtiment des écuries. En effet, la ministre juge que « son maintien serait incompatible avec la mise en valeur du mur restauré sur toute sa hauteur et sur l’essentiel de son linéaire ». Sur quels critères juge-t-elle cela ? À partir de quelles études ? On n’en saura rien, évidemment. Et il va donc de soi, pour la ministre de la Culture, que ce mur serait bien mieux mis en valeur par une adaptation du projet de l’architecte qui consiste, rappelons-le, en une aile en verre qui non seulement ne valorise pas le lieu, mais le dénature… On se demande en outre pourquoi ces écuries du XVIIIe siècle, classées monument historique, ne devraient pas, elles-aussi, être « valorisées ». Mais la ministre apporte sa réponse : certes, « ce bâtiment ne porte aucune trace de l’incendie de 1871 » ; certes « les bois des poutres des charpentes datent effectivement de la première moitié du XVIIIe siècle » ; certes, « ce bâtiment, bien que très remanié, peut être daté des années 1760 contrairement aux hypothèses avancées précédemment ». Mais, ajoute la ministre : « l’intérêt de ce bâtiment est bien moindre au vu de son abâtardissement et de l’absence de conservation de l’ensemble de ses dispositions d’origine », et « son maintien serait incompatible avec la mise en valeur du mur restauré sur toute sa hauteur et sur l’essentiel de son linéaire ». La conclusion va donc de soi, et la Ville de Nancy s’est empressé de la faire sienne. Si l’on en croit L’Est Républicain, qui apparemment reprend une explication donnée par la mairie lors de sa conférence de presse : « seuls les bois et les poutres de la charpente datent du XVIIIe siècle ». On aimerait comprendre comment seule la charpente, et non les murs d’un bâtiment, pourraient être du XVIIIe siècle. C’est évidemment impossible et les éléments de l’étude de l’INRAP dont nous avons pu avoir connaissance (malgré le black-out de la mairie et du ministère de la Culture) démontrent que l’ensemble de la construction date du XVIIIe siècle. Il est exact que des modifications ont eu lieu, mais les plus récentes ont rendu à la façade « sa configuration initiale ».

    La Commission nationale des Monuments Historiques, chambre d’enregistrement

    Le passage prévu en septembre prochain devant la Commission nationale des monuments historiques relève donc de la farce. On ne s’y interrogera pas sur les résultats de l’étude de l’INRAP qui démontre non seulement que le mur est celui du XVIIIe mais aussi que les écuries sont aussi celles du XVIIIe siècle, épargnées par l’incendie qui a frappé le Palais ducal en 1871. Elle aura à se prononcer sur le nouveau projet proposé par l’architecte à qui, dès maintenant, on donne quitus pour la destruction des écuries.
    Plus grave encore peut-être : à notre question sur l’utilisation du jet grouting, le ministère de la Culture nous répond : « les injections de béton sous-pression sous le palais ducal évoqués dans le projet n’ont, à ce jour, pas reçu spécifiquement l’accord du ministère de la Culture ». Or, tout le projet est bâti sur le percement du sous-sol, et donc sur l’utilisation de cette technique dévastatrice pour les couches archéologiques et potentiellement dangereuse pour la stabilité des édifices (ce qui risque d’entraîner des dérapages de budget très coûteux alors que les travaux tels qu’ils sont prévus ne sont pas entièrement financés). Comment peux-t-on donner l’aval à un tel projet sans s’interroger a priori sur l’utilisation d’une telle technique ? Il est évident que tout cela n’a qu’un objectif : rendre tout retour en arrière plus difficile, voire impossible.

    Une fois de plus donc, le ministère de la Culture met en danger le patrimoine qu’il est censé protéger. On parle ici - il faut le rappeler sans cesse, quitte à se répéter - de détruire un édifice classé du XVIIIe siècle, dans un secteur sauvegardé jouxtant une zone du patrimoine mondial de l’UNESCO, pour le remplacer par une construction contemporaine médiocre dont on ne peut même plus prétendre qu’elle sera « transparente » (elle ne le serait pas, de toute façon, les édifices en verre ne le sont jamais) alors qu’elle inclura un mur en pierre du XVIIIe siècle. Répétons-le : la seule solution raisonnable serait d’abandonner ce mauvais projet pour le remplacer par une restauration des bâtiments existants et l’utilisation du Palais du Gouvernement pour l’agrandissement du musée. Le surcoût invoqué par le maire ne tient évidemment pas : non seulement l’ensemble des travaux serait évidemment moins coûteux (pas de construction de nouveau bâtiment, pas de creusement ni de jet grouting) mais il éviterait les péripéties juridiques auxquelles le projet actuel va forcément être confronté. Car il est évident que les associations de défense du patrimoine ne pourront pas laisser faire un tel vandalisme sans réagir, ce qui aura pour effet de retarder l’indispensable projet de rénovation du musée.

    Didier Rykner, La Tribune de l'Art, 10 mai 2016.

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  • La Forcola

    Les Vosges ont vu depuis deux siècles débarquer en nombre des Italiens à la recherche de travail et d'un avenir meilleur... Démunis de tout, ces hommes s'embauchaient chez qui voulaient bien leur donner un emploi : maçons, tailleurs de pierre, ouvriers dans l'industrie textile... Ils travaillaient dur, logeaient dans ce qu'on leur offrait, fermes abandonnées, cités vétustes, afin de supporter le climat rude des régions de l'est. Et ils finissaient par faire venir en France leur famille.

    Survie prodigieuse ? C'était sans compter avec la guerre. Et les guerres.

    Rédigé sous la forme d'un roman, l'auteur retrace l'histoire vraie de ces immigrés italiens dont les descendants ont transmis leurs témoignages. Pas facile en effet pour eux de raviver des souvenirs parfois terribles.

    Cet ouvrage est un bel et émouvant hommage à ceux qui ont beaucoup apporté à nos Vosges, à la Lorraine et à la France. Et qui sont  d'ailleurs éternellement reconnaissant envers leur pays d'adoption, au point de reconnaître que "la France leur a tout donné".

    Au fait, "la Forcola" est de la famille des Forcolin, ces italiens venus de Vénétie s'installer du côté des Hautes-Vosges voici déjà bien longtemps... Et qui se sont complétement intégrés au point de ne faire plus qu'un avec la France.

     

    ‡ La Forcola, Micheline Faliguerho, éditions CopyMédia, 2015, 230 p. (15 €).

  • Repaix (54) : exposition "Paysages d'ici et d'ailleurs & collages à thèmes" d'Elisabeth Fabre

  • La campagne d'Allemagne

    Plus qu'une aventure militaire de grande envergure menée par la 1ère armée française, la campagne d'Allemagne est avant tout une opération politique menée conjointement par le général de Gaulle et le général de Lattre de Tassigny pour redonner à la France son rang de grande puissance et conquérir un secteur d'occupation en Allemagne.

    Le déroulement de cette campagne peut paraître confus mais il répond au souci permanent du général de Lattre de participer à l'invasion malgré les réticences des Américains et, une fois dans le pays, d'occuper un territoire le plus grand possible. Hormis Karlsruhe, Stuttgart et Ulm, qui là encore représentent des victoires au service de la politique de redressement de la France, la destruction de l'ennemi est subordonnée aux gains de terrain des unités au contact de l'ennemi.

    Menée dans le droit fil de l'épopée napoléonienne par le général de Lattre de Tassigny, la campagne d'Allemagne a permis la conquête d'un secteur d'occupation de 80 000 kilomètres carrés représentant le Pays de Bade, le Palatinat et le Wurtemberg et amené la France à la table des vainqueurs le 8 mai 1945 à Berlin.

    Et n'oublions pas les nombreux Lorrains qui se sont engagés dans la 1ère armée de Lattre et qui ont, pour un certain nombre d'entre-eux, donné leur vie pour la libération de la France et de l'Europe.

     

    ‡ La campagne d'Allemagne. Printemps 1945, Pierre Dufour, éditions Grancher, 2016, 333 p., ill. (22 €).

  • Eglise Marie-Immaculée à Nancy : messe avec les Sonneurs bisontins dimanche 5 juin

  • Rosières-aux-Salines (54) : restauration de la fontaine Saint-Pierre

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  • Chamagne (88) : le Conseil départemental des Vosges abandonne la maison natale de Claude Gellée

  • Nancy : l'archevêque de Mossoul témoigne à la basilique Notre-Dame de Lourdes le 20 mai

  • Bleurville (88) : le Secours catholique fête ses 70 ans

  • Ouvrage en souscription sur le 21e BCP à Raon-l'Etape et dans la Grande Guerre