La princesse Laure de Beauvau-Craon est décédée le 29 avril 2017.
Née à Tarbes en 1942, Laure était la fille du général Jean-Louis du Temple de Rougemont, ancien résistant, qui commanda les troupes françaises outre-Rhin, durant la Seconde Guerre mondiale. Elle avait épousé, en 1972, le prince Marc de Beauvau-Craon, de 21 ans son aîné. Elle était la belle-mère des princesses Minnie et Diane.
Ayant épousé la passion de son mari pour la Lorraine et le château d’Haroué, Laure avait eu l’honneur et le plaisir d’accueillir, dans la demeure familiale du Saintois, la reine mère d’Angleterre. Veuve à 40 ans après le décès, en 1982, du prince Marc, Laure de Beauvau-Craon s’était investie dans le domaine du marché de l’art, devenant, en 1991, présidente de Sotheby’s France. On lui avait fixé pour objectif l’ouverture du marché français. Une mission qu’elle a menée à bien, plaidant cette cause à Bruxelles, ce qui avait valu, en 1995, à la France de recevoir une mise en demeure de la commission européenne de supprimer le monopole des commissaires-priseurs. Alain Juppé avait fixé la fin de ce monopole à 1998, mais le changement de gouvernement l’a retardée de trois ans.
Laure de Beauvau-Craon avait eu le bonheur de présider à la première vente de Sotheby’s en France, avec la dispersion de l’entier contenu du château de Groussay, décoré par son ancien propriétaire, Charles de Beistegui. Elle avait ensuite œuvré à l’installation de Sotheby’s dans la galerie Charpentier, située face à l’Elysée. Cette femme de tête, qui maîtrisait de nombreuses langues dont le russe, était aussi une femme de cœur investie dans le domaine caritatif, en apportant notamment son soutien à la Fondation Claude Pompidou.
Ses obsèques religieuses se dérouleront le 4 mai à 15h00 en l’église Saint-Louis-en-l’Ile à Paris. Une messe sera dite ultérieurement à Haroué. La princesse sera inhumée dans le caveau familial à Haroué.
La pétition, lancée il y a un peu plus de trois semaines par l'association pour le développement durable du Bayonnais, du Saintois et de la Lorraine contre une opération immobilière en lieu et place de l'ancien corps de ferme du château d'Haroué a déjà recueilli 1.200 signatures. Anonymes et moins anonymes ont ainsi clairement manifesté leur opposition au projet de construction d'une vingtaine de résidences et d'une douzaine de garages, sur un terrain jouxtant la propriété de la princesse Minnie de Beauveau-Craon, appartenant au maire de la commune, Guy Bouvier.
Sur cette photo, le Père René Dubroux porte la longue barbe des missionnaires ; son regard semble tourné vers d'insondables profondeurs.