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  • Les chimères de l'exil

    Au XIXe siècle, à l'heure du Reichsland. Chronique de l'exil, au travers du parcours de la jeune Louise Estreicher, qui comme de nombreux Alsaciens-Lorrains doit quitter pour toujours sa terre natale. Mais aussi portrait d'une famille déracinée et révélation d'un secret : celui qui lie Louise à son amie d'enfance.
     
    Un matin de 1872, la jeune Louise Estreicher quitte tout : sa famille, son village natal, sa langue aussi. Et abandonne l'idée de revoir un jour Sidonie, son amie de toujours. La guerre perdue, les Alsaciens sont contraints de devenir allemands. A moins d' « opter » pour la France. Et ce, sans espoir de retour.
     
    Louise trouve refuge dans la banlieue ouest de Paris où des Alsaciens forment déjà une communauté solidaire plutôt bien acceptée à l'arsenal de Puteaux, fondé par leur compatriote Kreutzberger. Commence alors une autre vie pour Louise, bien différente de celle que lui avait tracée son père.
     
    L'exil va transformer la jeune fille sans expérience en une femme forte, accomplie, amoureuse, s'épanouissant dans son rôle d'institutrice auprès de petits déracinés.
     
    Mais dans le coeur de Louise subsiste toujours le souvenir puissant de Sidonie, à qui un secret la lie à jamais.
     
     
    ‡ Les chimères de l'exil, Marie Kuhlmann, éditions Presses de la Cité, 2016, 349 p. (20 €).

  • Domremy-la-Pucelle (88) : L'Abri du Pèlerin est démoli

    Le projet ne fait pas l’unanimité autour des sanctuaires de Jehanne, il n’empêche : les opérations de démolition de l’ancienne grande salle qui accueillait jadis les pèlerins du monde entier à l’occasion des fêtes johanniques de mai ont débuté ce 30 mars dans le bruit et la poussière.

    Deux énormes pelles appartenant à la société Voillaume de Neufchâteau se sont simultanément mises en mouvement jusque tard dans la soirée afin de mettre à terre un volume évalué à environ 5 000 m³. « Nous en profitons pour trier les matériaux et notamment la ferraille et procéderons dans la foulée au retrait des gravats », souligne Dominique Voillaume, de la société éponyme. Les opérations de désamiantage se sont déroulées la semaine dernière. Prochainement, pour des raisons de sécurité, c’est le restaurant L’Accueil du Pèlerin qui sera mis à terre. « Dans quinze jours, tout sera clair », sourit Dominique Voillaume.

    Erigée dans les années 1930, cette grande salle d’accueil dite « Abri du pèlerin » pouvait accueillir quelques centaines de personnes désirant pique-niquer. Le deuxième dimanche de mai, on voyait déferler là des dizaines de milliers de pèlerins. Environ 90 000 sur une seule journée, au seuil des années 1950. Le site laissera la place à un restaurant.

    [d'après Vosges Matin]

  • 1940. Sauve qui peut !

    Raymonde Sigalas-Royer a 18 ans quand la Seconde Guerre mondiale éclate en mai-juin 1940 et qu'elle doit fuir avec sa famille sur les routes de l'exode. Cet exode jettera cette famille lorraine des environs de Toul sur les routes de France et les conduira jusque dans le sud-ouest.

    Ce plaisant récit autobiographique se lit comme une épopée burlesque et dramatique où l'héroïsme ordinaire d'une famille pris dans les soubresauts de l'Histoire parle à tous.

    Ce témoignage, rédigé avec beaucoup d'humour, est exemplaire sur la vie quotidienne vécue sous l'Occupation ; il nous décrit ces quatre années qui bouleversèrent à jamais la vie de l'auteur et de cette famille lorraine.

     

    ‡ Sauve qui peut ! 1940. Mémoires d'une jeune fille sous l'Occupation, Raymonde Sigalas-Royer, éditions L'Harmattan, 2016, 376 p. (29,50 €).

  • Entre Seille et Grand Couronné de 1915 à 1918 : mondialisation et après-guerre

    Ce quatrième opus de Christian Lapointe livre les recherches de l'auteur sur les batailles qui marquèrent l'est de la Meurthe-et-Moselle au cours de la Grande Guerre. Il traite en particulier des déplacements des régiments d'infanterie qui, au prix de lourdes pertes, ont maintenu courageusement la ligne de front sur la frontière de la Seille entre 1915 et 1918. Ces unités furent sans cesse harcelées, continuellement bombardées, jour et nuit, mais les fantassins et les chasseurs ont combattu héroïquement face à un ennemi déterminé.

    L'ouvrage se concentre essentiellement sur les combats du secteur du Grand Couronné, à l'est de Nancy, et sur la région de la Seille. Ces zones ont été très peu étudiées par les historiens de la Première Guerre mondiale, leur attention ayant été surtout attirée, dès 1915, par la guerre de position entre Verdun et la Somme.

    Christian Lapointe s'attache fort judicieusement à rappeler la violence des combats qui opposèrent les deux armées dans la reconquête des différents points stratégiques, mais aussi dans les travaux de maintien des défenses sur un front considérablement détruit et évacué de ses populations civiles.

    De la bataille du Xon jusqu'à la reconstruction, avec une réflexion sur la mondialisation de cette Grande Guerre et les conséquences de l'après-conflit, la présente étude nous livre un vaste panorama de la situation vécue dans ces régions de l'est lorrain.

     

    ‡ Entre Seille et Grand Couronné de 1915 à 1918 : mondialisation et après-guerre, Christian Lapointe, Cercle d'histoire de Laneuvelotte, 2016, 273 p., ill., cartes (30 €).

  • Bouxières-aux-Dames (54) : des fresques à restaurer à l'église Saint-Martin

  • Christ est vraiment ressuscité !

    La Résurrection, huile sur toile, détail, fin XVIIIe s., église de Bleurville [cliché ©H&PB].

     

    Resurréxi, et adhuc tecum sum, allelúia : posuísti super me manum tuam, allelúia : mirábilis facta est sciéntia tua, allelúia, allelúia.

    Dómine, probásti me et cognovísti me : tu cognovísti sessiónem meam et resurrectiónem meam.

    [introït de la messe de Pâques]

    Je suis ressuscité, et je suis encore avec Vous, Alléluia ! Vous avez posé votre main sur moi, alléluia ! Votre sagesse a fait des merveilles, alléluia, alléluia !

    Seigneur, Vous m’avez éprouvé et vous me connaissez : vous avez été témoin de ma mort et de ma résurrection.

  • Vigile pascale du Samedi saint

    Veillée pascale à Bleurville, paroisse Saint-Pierre-aux-Liens, avec l'abbé Villaume

    [cliché : archives ©H&PB].

     

    La Vigile (ou Veillée) pascale est la plus haute et la plus noble des solennités de l’année liturgique de l'Eglise catholique.

    Depuis les temps les plus reculés, cette nuit est « une veille en l’honneur du Seigneur », et la veillée célébrée au cours de cette nuit, en commémorant la nuit sainte où le Seigneur est ressuscité, est tenue pour « la mère de toutes les saintes veillées ». Car, en cette nuit, l’Église veille dans l’attente de la Résurrection du Seigneur, et la célèbre par les sacrements de l’initiation chrétienne.

  • Sous le regard du loup

    Loup y es-tu ? Un paisible village vosgien des environs de Portieux attire journalistes et chasseurs, curieux de tout poil et de la France entière. Le loup serait de retour... Seule Marie, clairvoyante étudiante, prouvera qu'il ne faut pas craindre la nature mais bien la bêtise humaine.
     
    Claude, paysan de la plaine vosgienne, découvre dans l'un de ses parcs des brebis égorgées... Commence une histoire qui va ébranler la France entière en cette année 1977. Partout on glose sur "la nouvelle Bête du Gévaudan", sur "la Bête des Vosges" ! Et l'affaire prend bientôt un tour politique car non loin, dans son vaste domaine de Valdigny (Hadigny-les-Verrières ?), vit un mystérieux châtelain pas très fréquentable.
     
    Marie, fille de Claude et étudiante en philosophie à Nancy, milite pour le respect de la nature qu'elle aime tant. A l'acharnement masculin contre l'animal incriminé, elle oppose la bienveillance féminine.
     
    Entre roman "historique" et actualité vosgienne marquée par le retour en force du loup, ce plaisant opus de Gilles Laporte nous pose la question de l'éternel rapport de l'homme avec la nature.
     
    ‡ Sous le regard du loup, Gilles Laporte, Presses de la Cité, 2016, 360 p. (19 €).

  • Vendredi saint

    Ecce lignum Crucis, in quo salus mundi pependit.

    Veníte, adoremus.

     

    Voici le bois de la Croix sur lequel le salut du monde a été suspendu.

    Venez, adorons-le.

  • Beau bilan au Cercle d'études locales de Contrexéville

  • Le temps des crécelles...

    Nostalgie... Il y a encore fort peu, à l'heure de l'angélus matinal du Vendredi Saint on voyait des bandes de jeunes garçons - la plupart du temps les enfants de choeur de la paroisse - dans les rues de nos villages lorrains. Ceux-ci agitaient des crécelles (appelées "bruants" dans les Vosges, ou "brouants") afin de remplacer les sonneries des cloches devenues muettes du Gloria de la messe du Jeudi Saint jusqu'à celui de la messe de la Vigile pascale. Nos jeunes servants d'autel étaient chargés d'annoncer l'angélus du matin, du midi et du soir ainsi que les offices de la Semaine Sainte.

    Nostalgie, en effet, car désormais rares sont les villages lorrains qui connaissent encore ce genre d'animation  et de tradition pascale...

    Dommage. Cette tradition contribuait à resserrer les liens au sein de la communauté villageoise ainsi qu'à la visibilité du christianisme dans la cité.

  • La Semaine Sainte à l'église Marie-Immaculée de Nancy

    Horaires des offices de la Semaine Sainte à l'église Marie-Immaculée à Nancy (33 avenue Général Leclerc) :

    JEUDI SAINT (24 mars) : Messe de la Cène du Seigneur à 18h30

    VENDREDI SAINT (25 mars) : Chemin de Croix à 17h30 puis office de la Passion à 18h30

    SAMEDI SAINT (26 mars) : Vigile Pascale à 21h30

    DIMANCHE DE PÂQUES (27 mars) : messe basse à 9h15 et messe chantée à 10h30

  • Saône vosgiennne : "Plus d'arbres, plus de vie"

  • L'islam, religion du néant

  • Nancy : prochaines messes en l'honneur de SAIR Otto de Lorraine-Habsbourg

    Deux messes seront prochainement célébrées en la chapelle des Cordeliers de Nancy à la mémoire de SAIR Otto de Lorraine-Habsbourg et de son épouse :


    > Samedi 16 avril à 11h00 : Messe du bienheureux Charles de Lorraine-Habsbourg


    > Samedi 2 juillet à 11h00 : Messe pour Otto de Lorraine-Habsbourg à l'occasion de l'anniversaire de son retour à Dieu (4 juillet 2011)

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  • Décès de l'abbé Lambert, curé de Domremy

    Nous apprenons le rappel à Dieu de l'abbé Michel Lambert, curé de Domremy et recteur de la basilique Sainte-Jeanne d'Arc du Bois-Chenu.

    Il ne verra pas le début des travaux de démolition de « L’Accueil du Pèlerin » et n’assistera pas aux opérations de restauration de la basilique Sainte Jeanne-d’Arc de Domremy-la-Pucelle dont il était le recteur depuis la fin de l’été 2008 : Michel Lambert s’est éteint ce lundi 21 mars à l’âge de 77 ans.

    Originaire du Haut-du-Tôt où il avait vu le jour le 12 février 1939, Michel Lambert était le fils aîné de Lucien et Rose Lambert, frère de Paul, Jacques et Marie-Agathe. Elevé longtemps par sa mère en raison de la captivité d’un père fait prisonnier de guerre, Michel Lambert fut touché par la foi lorsqu'il accompagnait son institutrice à la messe. Après avoir effectué son séminaire à Saint-Dié, il est ordonné prêtre le 27 mars 1967 à la cathédrale. Cependant, il poursuit des études de théologie jusqu’en 1969. Cette année-là, le 1er août, il intègre l’équipe sacerdotale du plateau de la Justice à Epinal, puis la paroisse de Jeuxey le 1er juin 1976.

    Le 18 novembre 1983, il rejoint la paroisse de Bruyères avant de devenir vicaire épiscopal de la zone plaine dont il est le doyen, à Domremy, le 27 avril 1990. Il se retrouve le 2 décembre 1999 au sein de la nouvelle paroisse Bienheureux Jean-Baptiste Ménestrel à Lamarche avant d’être nommé exorciste du diocèse de Saint-Dié le 13 septembre 2007. Nommé recteur de la basilique Sainte-Jeanne-d’Arc de Domremy-la-Pucelle le 5 juin 2008, il est également curé de la paroisse Sainte-Jeanne-d’Arc-Saint-Elophe à cette date.

    Fervent admirateur de Jeanne d’Arc et ardent johanniste, Michel Lambert avait tout lu et étudié de l’héroïne, en passionné. Délégué diocésain à l’œcuménisme et responsable local des nouveaux mouvements religieux et sectes, Michel Lambert était également membre du conseil presbytéral. Jusqu’à il y a peu, il assurait encore le catéchisme et célébrait des obsèques.

    Sous des traits qui pouvaient apparaître austères, se cachait un homme profondément bon et humain. Il y a trois ans, il avait accompagné la relance de l’association des Amis de la basilique dont il était le président. On lui doit également, entre autre, la restauration récente de l’orgue de l’édifice religieux et la nouvelle brochure qui lui est consacrée. Il avait également vivement encouragé le programme de travaux à intervenir sur la basilique.

    Ses obsèques seront célébrées ce mercredi à 10h30 en la basilique du Bois Chenu de Domremy. L’inhumation au cimetière du Haut-du-Tôt se déroulera à 16h00.

    RIP+

  • A la croisée des destins

    Le Vosgien Roger Poinsot nous offre ici son cinquième roman historique ayant pour cadre l'histoire de notre Lorraine, entre 1735 et 1744.

    Dans A la croisée des destins, l'auteur nous conte le périple de deux jeunes Lorrains du sud partis en radeau sur le Madon depuis Mirecourt, et en suivant le cours de la Moselle et de la Meurthe pour arriver sur celui de la Vezouze face à l'extraordinaire château de Lunéville, petit bijou lorrain, dernier vestige de la splendeur du duché de Lorraine avant la disparition de Stanislas.

    Histoire d'une rencontre improbable entre deux mondes : celui des humbles avec celui des puissants... Et le bateau est celui de l'ingénieur Vayringe, extraordinaire inventeur lorrain méconnu. Et en cette année du 250e anniversaire de la réunion de la Lorraine à la France, le lecteur redécouvre les circonstances de la mainmise du roi Louis XV sur les terres lorraines...

     

    ‡ A la croisée des destins, Roger Poinsot, éditions des Lutins, 2016, 85 p. (19 €).

    L'ouvrage est disponible par correspondance en envoyant ses coordonnées postales et le règlement (23 € franco) à : M. Roger Poinsot, 14 rue de la Joie, 88320 Marey.

  • Fête des Rameaux

    Bénédiction des buis lors de la messe des Rameaux, paroisse Notre-Dame de la Saône [archives ©H&PB].

     

    La fête liturgique des Rameaux célèbre l'entrée de Jésus à Jérusalem avant sa passion, sa mort et sa résurrection.

    Avec la fête des Rameaux les chrétiens entrent dans la Semaine sainte qui conduit à la grande fête de Pâques.

  • Etienne Cournault (1891-1948), la part du rêve

    Ce catalogue est publié à l’occasion de l’exposition « Étienne Cournault (1891-1948) : la part du rêve », présentée du 26 février au 23 mai 2016 au musée des Beaux-Arts de Nancy.

    Né à Malzéville, Étienne Cournault (1891-1948) a grandi dans un milieu aisé et cultivé, fasciné par l’Orient et « l’ailleurs ». Décorateur « occasionnel » après avoir été remarqué par le collectionneur Jacques Doucet lors de l’exposition organisée par Max Berger à la galerie Vavin-Raspail en 1928, il commence une carrière parisienne ponctuée par des commandes, explorant avec poésie et ironie la frontière entre les beaux-arts et les arts décoratifs. Se nouent alors collaborations et amitiés avec d’autres proches de Doucet : Pierre Legrain et Rose Adler tandis qu’en 1929 il est l’un des artistes fondateurs de l’Union des artistes modernes.

    Très indépendant, « peintre avant tout et par-dessus tout », il fait bientôt de l’atelier de la Douëra le siège d’une œuvre aussi troublante que confidentielle. Il la nourrit par des recherches constantes sur les matériaux et expérimente avec bonheur de nombreuses techniques : peintures et objets sous verre avec miroir argenté, peintures au sable (dès 1923), pastels, gravures, et la fresque qu’il ne cesse de réinventer. Amoureux du visage humain, curieux des graffiti dès 1927 et de formes hybrides évoquant le surréalisme, voyageur parmi des constellations abstraites, Cournault invente sa propre modernité. « L’inutile, l’étrange, le mystère » habitent son monde.

    Cette « part du rêve » identifiée par André Chastel en 1951 est au cœur de l’exposition organisée par les musées des Beaux-Arts de Nancy.

     

    ‡ Etienne Cournault (1891-1948). La part du rêve, Blandine Chavanne et Charles Villeneuve de Janti (dir.), éditions Snoeck, 2016, 160 p., ill. (22 €).

  • Non à la célébration du 19 mars 1962 !

     

    Déclaration de Bernard Antony, président de l'Agrif, à propos de la commémoration du 19 mars 1962 par François Hollande :

    "Celui qui persiste à demeurer président de la République au mépris de ce qu’il ne représente plus depuis bientôt deux ans qu’une très petite minorité de Français vient d’ajouter à son bilan de nihiliste déconstructionniste, le crime de trahison dans la mémoire.

    Il commémorera donc demain le 19 mars 1962 pour la plus grande satisfaction des criminels qui sont au pouvoir en Algérie avec l’ancien maquereau Bouteflika, et aussi des islamistes ; les uns et les autres ne surmontant leur rivalité que dans la plus fanatique haine française.

    Le 19 mars 1962, ce n’est pas  en effet l’anniversaire d’un cessez-le-feu mais celle d’une désormais non-assistance officielle, étatique, gaulliste, à nos compatriotes  d’Algérie menacés des pires cruautés et dont un très grand nombre n’en réchappèrent pas.

    Ce cessez-le-feu, ce fut l’ouverture de la chasse aux Français de toutes origines pour les fellaghas vaincus et relevant la tête, désormais libres de perpétrer leurs crimes sans aucun risque. Et avec eux, les égorgeurs de la onzième heure, de cette racaille sanguinaire surgissant de partout comme il en est dans les phases de révolution victorieuse, rivalisèrent dans une effroyable compétition d’atrocités :

    - Pieds-noirs assassinés par milliers. Et le plus horrible : par centaines, 2000 pour le moins, des femmes françaises enlevées, déportées vers les lieux de barbarie sexuelle et d’abattage de la soldatesque fellagha.

    - Harkis et anciens combattants de l’armée française massacrés, selon les cas ébouillantés, brûlés vifs, enterrés vivants, jusqu’à un nombre d’importance génocidaire de plusieurs dizaines de milliers.

    Tout cela à proximité d’une armée française victorieuse, nombreuse, puissante, qui aurait pu sauver la plupart des victimes ; obéissant hélas majoritairement à un ordre venu du plus haut de « laissez massacrer, laissez torturer » et à l’application duquel collabora activement le ministre de la justice, Edmond Michelet, (dont certains encore, et puis quoi, voudraient faire un saint !).

    Collaboration donc d’un État, et des chefs de son armée au crime imprescriptible de non-dénonciation, de non-assistance à communautés victimes de crimes contre l’humanité ! [...]"

  • Un chouan lorrain

    Un neveu et son oncle. Français de l'étranger. Émigré de l'intérieur. C'est ainsi que chacun d'eux se qualifie. Tout les séparerait s'il n'y avait les liens familiaux. Lorsque l'oncle décède, c'est le neveu, à savoir le narrateur, qui est chargé de régler la succession. Une occasion unique pour le Français de l'étranger de tenter de comprendre les ressorts secrets de la destinée de l'émigré de l'intérieur. "Il y avait quelque chose d'à la fois touchant et amusant de voir cet homme de la terre chercher ses mots pour qualifier ses attachements, il parlait de son appartenance, de sa retirance."

    Ce récit bref mais dense est un cri. Cri sourd d'un Français ordinaire, d'un vieil homme qui sent le sol s'effondrer sous ses pieds, d'un arbre meurtri par le temps qui dans un ultime élan s'en va quérir dans "les fonçailles" de l'Histoire les signes de sa singularité.

    Michel Louyot est né en Lorraine le jour des accords de Munich (30 septembre 1938). Ce diplomate a vécu plus de vingt ans en Europe centrale, orientale et en Russie avant la chute du Mur de Berlin, puis a enseigné la littérature française à l'université de Kurume, au sud du Japon. Écrivain de la frontière, Michel Louyot cherche au moyen de l'écriture un enracinement dans ce que Simone Weil - la philosophe chrétienne - appelle "la partie muette" et qu'il désigne comme "la mitoyenneté" vécue comme valeur. Ce nouveau territoire invisible et extensible à l'infini, il le nomme Lorraine et il en fait de manière évidente ou latente le véritable personnage de ses livres.

     

    ‡ Un chouan lorrain, Michel Louyot, éditions des Paraiges, 2016, 115 p. (13 €).

  • L'Art en héritage : sur les traces des Donzelli en Meuse

    Un père et son fils. Deux immigrés italiens, deux artistes venus s'installer en Meuse pour y exercer leur talents artistiques. Les auteurs sont partis sur les traces laissées en terre meusienne par deux hommes talentueux et généreux. Duilio et Dante Donzelli ont imprimé leur marque artistique et spirituelle bien au-delà de leur village d'adoption de Lacroix-sur-Meuse ; de nombreuses églises meusiennes ainsi que des villages à travers la France ont bénéficié des talents du peintre et du sculpteur venus d'Italie...

    L'ouvrage invite à revisiter les œuvres des Donzelli désormais inscrites sur les murs et dans les nefs des édifices cultuels meusiens : fresques à caractère religieux, portraits, images de saints, sculptures, éléments d'architecture et monuments aux morts se laissent découvrir dans de nombreuses communes meusiennes.

    Outre qu'il s'agit de la première biographie des artistes, le livre est également un magnifique catalogue des œuvres picturales et sculptées des Donzelli père et fils.

     

    ‡ L'Art en héritage. Sur les traces des Donzelli en Meuse, Dominique Lacorde et Patricia Pierson, éditions Dacres, 2016, 255 p., ill. (30 €).

  • Procès de sorcellerie aux XVIe et XVIIe siècles en Alsace, Franche-Comté et Lorraine

    Les manuels d'histoire n'en font que peu de cas, mais à la fin du Moyen Âge, des bûchers sont dressés dans toute l'Europe chrétienne et consument des milliers de femmes condamnées pour sorcellerie.

    En suivant le fil de ses recherches historiques, le Vosgien Jacques Roehrig met au jour un épisode sombre de notre histoire, dont il se fait l'écho retentissant, et qui résonne jusqu'à nos jours par sa saisissante et effroyable actualité. Après avoir analysé le contexte qui a vu naître ces grands procès de sorcellerie des XVIe et XVIIe siècles, l'auteur se consacre au territoire correspondant aux actuelles régions emblématiques d'Alsace, de Lorraine et de Franche-Comté, pour y mener son enquête.

    Dans cette période trouble marquée par les crises économiques et les guerres, les autorités tant laïques que spirituelles stigmatisent, sous le règne de la peur, un pan marginalisé de la société sous prétexte qu'il pactise avec le Diable, responsable de tous les malheurs d'ici-bas. Est ainsi créé le crime mixte de sorcellerie qui permettra aux institutions judiciaires d'aggraver une simple querelle de voisinage en acte de sorcellerie dont l'enjeu devient la condamnation à mort.

    En dévoilant le déroulement de ces procès, et en allant jusqu'à rapporter le récit détaillé de trois d'entre eux, Jacques Roehrig nous permet de découvrir les rouages et les ravages du système inquisitoire pour mieux comprendre ce que l'on appellera, des siècles plus tard, « la chasse aux sorcières ».

    En fin d'ouvrage et au-delà de son rôle d'historien, Jacques Roehrig prend position pour que soit honorée la mémoire de ces femmes - mais aussi des hommes - persécutées. Obéissant au désir de leur redonner corps, il dresse ainsi, sur la base des archives consultées, un « Mémorial des sorcières », riche de plus de 5000 noms, qui intéressera les chercheurs, les généalogistes comme tous les autres curieux.

     

    ‡ Procès de sorcellerie aux XVIe et XVIIe siècles - Alsace, Franche-Comté, Lorraine, Jacques Roehrig, éditions Trajectoire, 2016, 376 p. (25 €).

  • Nancy : le Musée Lorrain entre dans le XXIe siècle

  • Quand les gallo-romains étaient à Bulgnéville...

    [L'Abeille]

  • Commémoration de l'annexion de la Lorraine et du Barrois par la France

    La Lorraine et tout particulièrement l'ancienne capitale ducale, Nancy, s'apprêtent à commémorer ces prochains mois le 250e anniversaire de l'annexion des duchés de Lorraine et de Bar par la France.

    Rappelons que, même si le processus de rattachement était entamé depuis bien longtemps par le jeu des alliances matrimoniales de nos ducs, les Lorrains de 1766 ne s'enthousiasmèrent pas à l'idée d'une telle réunion qui mettait un point final à l'indépendance de cet état "d'entre-deux".

    Stanislas fut le dernier "cheval de Troie" du roi de France qui permit la mainmise sur cette vieille Lotharingie tant convoitée par le royaume des lys...

  • Void-Vacon (55) : Nouvel An lorrain les 19-20 mars 2016

  • Viviers-le-Gras (88) : à la découverte de la Roche du Lorrain

    [VM]

  • Nancy : Frère Patrick, aumônier atypique de la prison de Maxéville

    En poussant la lourde porte en bois du 4 rue Lacordaire, on entre dans un endroit serein, magnifique avec un jardin intérieur en plein cœur de Nancy : le couvent des Dominicains. C’est là que vivent onze frères. Dont Patrick-Dominique Linck. « Bonjour », lance-t-il tout sourire, dans sa longue robe beige de frère prêcheur serrée par une ceinture en cuir brun où est accroché un rosaire.

    Ce jour-là, frère Linck n’est pas à la prison. Il y passe une journée entière par semaine. Et dit deux messes le samedi. Car c’est lui l’aumônier du centre pénitentiaire de Maxéville depuis son ouverture en 2009. D’ailleurs, c’est pour cela qu’il est venu vivre à Nancy il y a 7 ans.

    Né en 1961 près de Paris, il grandit avec ses deux frères dans une famille croyante mais non pratiquante. Après des études de biochimie, il entre au séminaire à 21 ans. « Dans mon enfance, j’avais rencontré un prêtre pendant mes vacances à la campagne. Un modèle pour moi. » Il choisit ensuite les Dominicains, un ordre intellectuel dit-il car il veut « étudier pour comprendre le monde ». En même temps, il correspond avec Gérald, un détenu de 19 ans en prison à Lille et lui rend souvent visite. Avant d’apprendre son suicide.

    Après ses vœux définitifs comme dominicain, le frère Patrick-Dominique part en Suède s’occuper de jeunes et d’étudiants et au bout de 12 ans, l’ordre le nomme à Strasbourg où il reste 8 ans : « C’est là que j’ai lancé le cercle du silence avec une association de réfugiés politiques et j’ai commencé à être aumônier de prison, parce que mon cousin dominicain l’était. ». « Si je suis rentré chez les Dominicains, c’est parce que je voulais rencontrer les gens les plus éloignés, les plus faibles, les plus pauvres. Les rendre heureux. C’est ce qui me rend heureux. ». Aller aux ‘périphéries’ de l’Eglise, comme l’exprime le Pape François.

    « Les détenus me parlent de leur détresse, de ce qu’ils ont fait et comment vivre avec ça. Parfois, le surveillant me dit d’aller en voir certains qui vont mal, ça peut éviter des suicides ».

    La messe, ils sont nombreux à y assister. Et c’est toujours un moment assez drôle, avec des dialogues, des réactions à voix haute, sourit le frère prêcheur. « Une fois je prêchais sur l’amour du prochain et une détenue m’a dit en pleine homélie, et vous Monsieur, vous m’aimez ? J’ai répondu oui, je t’aime. L’amour peut tout sauver, même dans les situations extrêmes, rien n’est jamais perdu. En prison, les gens ont tellement soif d’amour… »

    Il poursuit, raconte qu’un soir avant d’aller se coucher, il lit ses mails et apprend que rue Gilbert, des réfugiés passent la nuit dehors et ont besoin de couvertures. Il y fonce. Revient avec eux et les héberge au couvent. Il en accueillera d’autres. « Je ne peux pas dormir quand des gens sont à la rue. Je ne suis pas d’accord avec la politique d’immigration du gouvernement et ça ne s’améliore pas. »

    Il cite le Jugement dernier de Matthieu 25 extrait du Nouveau Testament où il est question de solidarité, d’attention et d’amour des autres. Un texte d’actualité. « C’est ce que j’essaie d’appliquer. »

    [d’après ER]