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  • L'ouvrage posthume d'Albert Fäh : "Les tragédies des années noires 1939-1945"

    Le Vosgien Albert Fäh, décédé en octobre 2008, offre à la jeunesse d'aujourd'hui souvent mal informée des événements qui ont marqué la Seconde Guerre mondiale, un recueil d'articles provenant d'horizons divers. Tous relatent les tragédies vécues par les Français au cours de ce conflit.

     

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    Albert Fäh, ancien déporté, fut président de l'amicale du Maquis de Grandrupt (Vosges) jusqu'à son décès. Après son engagement dans la Résistance et son calvaire en déportation, il s'est investi sans compter pour la mémoire des combattants de toutes les guerres et des déportés.

     

    Ce recueil est l'oeuvre ultime qu'il a écrite à destination des plus jeunes, en particulier des lauréats du Concours scolaire de la Résistance et de la Déportation.

     

    L'association vosgienne Entente Résistance Internement Déportation a voulu, en l'éditant, rendre hommage à son président fondateur, patriote dans l'âme, fidèle aux idéaux qui ont fait la grandeur de la France, M. Albert Fäh, et faire perdurer le souvenir de celles et de ceux qui se sont engagés pour la liberté.

     

    Cet opuscule comporte 14 chapitres qui sont autant de tragédies. Pour se souvenir et pour demeurer vigilant.

     

    >> Les tragédies des années noires 1939-1945, Albert Fäh, éditions du Sapin d'Or, 2008, 102 p., ill. (10 € + 3 € frais de port)

    >> Si l'ouvrage est réservé en priorité aux jeunes lauréats du Concours scolaire de la Résistance et de la Déportation, chacun peut le commander auprès de : Monsieur le Président de l'ERID, 3 place de l'Hôpital, 88240 FONTENOY-LE-CHÂTEAU

  • Des Justes meusiens honorés

    La dernière cérémonie de remise de médaille de Juste à Longeville-en-Barrois (Meuse) a réveillé les mémoires. Deux nouvelles familles viennent de renouer des liens grâce à cette cérémonie.

     

    justes.jpgUne nappe de brouillard enveloppe la voie ferrée à Longeville-en-Barrois. Trois silhouettes se détachent, comme surgissant d'une histoire lointaine. Celle de l'évasion de dix-neuf déportés juifs du convoi 62, le 20 novembre 1943. C'est ce souvenir commun qui unit les enfants de Roger Gerschel et le fils de René Bernard.

     

    Deux autres familles ont pu reprendre contact dans les mêmes conditions. L'un des évadés, Joseph Cajgfinger, un tailleur de Metz, avait été, en effet, recueilli par Achille Domice, un éclusier de Longeville-en-Barrois. A l'initiative de Robert Cajgfinger, Achille et Simone Domice ont reçu, à titre posthume, le titre de Justes parmi les Nations par le Mémorial Yad Vachem de Jérusalem.

     

    La cérémonie, qui s'est tenue dans la Meuse, a réveillé les mémoires. En particulier celle de Jean-Claude Gerschel et sa sœur, les enfants d'un autre évadé : Roger Gerschel. «Nous savions que notre père avait été caché par quelqu'un à Longeville-en-Barrois. Rien de plus ». Peu de temps après la cérémonie, la famille Gerschel s'est rendue à Bar-le-Duc en train, effectuant le même parcours que leur père et leur oncle Georges.

     

    Arrêtés à Chalon-sur-Saône, Roger et Georges Gerschel ont été internés à Drancy, l'antichambre de la mort. Rapidement, les deux frères, décrits comme des forces de la nature, ont rejoint un groupe de résistants qui travaillaient jour et nuit dans la clandestinité. Objectif : creuser un tunnel pour faire évader tous les prisonniers. Dénoncés, quatorze d'entre eux ont été placés dans le wagon du convoi 62. Le même désir unissait les hommes, qui ont réussi à cacher des outils de fortune.

     

    Les résistants savent que le train allait ralentir dans la montée de Lérouville, mais les barreaux ne cèdent pas facilement. Au dernier moment, ceux que l'on nommera par la suite « les diables de Gerschel » ont arraché les grilles à mains nues. Dans le wagon, la plupart des déportés sont pétrifiés par la peur. Cinq se décident à sauter par la lucarne. Parmi eux, Joseph Cajgfinger et Charles Magier qui, amputé d'un pied, sera sauvé par des cheminots avant l'arrivée d'une patrouille allemande.

     

    Roger Gerschel, qui a perdu son frère, erre dans l'obscurité. Sur le pont de Dammarie, il croise René Bernard, un ébéniste, qui rentre chez lui à vélo après une journée de travail. « Mon père m'a toujours raconté qu'il n'avait pas hésité une seconde », raconte Jean-Paul Bernard, qui vit à Naives-devant-Bar. « Il l'a fait monter sur le cadre de son vélo et l'a ramené chez lui à Longeville-en-Barrois ».

     

    Depuis le début de la guerre, Jean-Paul Bernard est hébergé avec sa femme chez sa propre mère Louise Bernard. Cette dernière accueille le fugitif sans poser de question. Et pourtant, un soldat allemand, qu'elle est obligée d'héberger, dort dans une chambre du rez-de-chaussée. Dans la pure tradition de l'hospitalité lorraine, Jean-Paul Bernard et son frère, servent du sanglier et une truite. Roger Gerschel n'oubliera jamais ce festin.

     

    Le lendemain, le photographe barisien Victor Althusser, le chef de la résistance, lui fait des faux papiers. L'évadé peut alors retrouver les siens.

     

    Soixante-cinq ans après, les Gerschel ont fait une demande de reconnaissance de Justes parmi les Nations pour Jean-Paul Bernard, sa femme et sa mère. « Mon père a fait du bien toute sa vie. Et il n'a jamais réalisé à quel point », conclut Jean-Paul Bernard.

     

     

    [d’après l’Est Républicain | 08.02.09]

  • Darney : le Soldat de 1870 est rentré dans le rang

    Le monument à la mémoire des combattants de 1870-1871 de Darney était installé sur le rond-point à l'entrée de la ville depuis 1936. Après un nettoyage salvateur, il vient de regagner sa place d'origine, celle de 1912. A découvrir.

    Monument 1870 Darney.jpg

     

    En raison de la modification de la voirie, il n'était plus possible de le laisser sur le rond-point où il se trouvait depuis 1936. Sur les plans des services de la DDE, le Soldat de 1870 vient d'être installé à l'endroit où il fut inauguré le 14 avril 1912 : c'est-à-dire sur le trottoir à quelques mètres de son précédent emplacement. Le trottoir élargi à cet endroit accueille le piédestal de granit et sa statue en bronze. Désormais, chacun peut venir y lire les noms gravés en lettres d'or des combattants du canton de Darney tombés au cours de la guerre de 1870-1871 contre la Prusse.

     

    Le monument a été érigé juste avant la Première Guerre mondiale par souscription publique avec le concours du Souvenir Français des Vosges et des communes du canton. Au total, c'est 60 soldats qui sont tombés au champ d'honneur au cours de ce conflit désastreux pour la France : Attigny : 3, Belrupt : 3, Bonvillet : 6, Darney : 12, Dombasle-devant-Darney : 3 (dont le commandant Poirot), Escles : 4, Esley : 3, Frenois : 1, Hennezel : 5 (dont le capitaine Page), Jésonville : 1, Pierrefitte : 4 (dont le commandant Delorme), Pont-les-Bonfays : 2 (dont le commandant Parisot), Relanges : 6, Sans-Vallois : 3, Senonges : 4.

     

    Désormais, notre Soldat est accessible en toute sécurité à tout ceux qui s'intéressent à l'histoire de notre pays et qui souhaitent rendre hommage à la mémoire de ces combattants. Et notre fier fantassin - qui a retrouvé son épée disparue depuis longtemps - de pointer à nouveau de l'index la ligne bleue des Vosges et les chères provinces annexées (l'Alsace et la Lorraine, bien sûr)... mais fort heureusement retrouvées depuis !

  • 11 novembre 1918 : la guerre est finie

     

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    A l'occasion de la disparition du dernier Poilu de 14-18 et de la commémoration du 90ème anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, le dessinateur Philippe Delestre et le romancier Philippe Claudel unissent leurs talents pour évoquer avec tendresse et humanité le destin de ces combattants français et allemands, victimes innocentes d'un conflit qui a provoqué - au cours d'un face à face de quatre années - la mort de plus de six millions d'hommes.

     

    Les auteurs

     

    > Philippe Delestre est l'un des dessinateurs de presse aujourd'hui les plus connus. Depuis trente-trois ans, il réalise le dessin du jour à la une de L'Est Républicain et il publie régulièrement des recueils de ses dessins. En 2007, il a publié En passant par la Lorraine, préfacé par le célébrissime lunévillois Jean-Pierre Coffe.

     

    > Philippe Claudel, comme Philippe Delestre, vit dans la région nancéienne, à Dombasle-sur-Meurthe. Considéré comme l'un des plus grands romanciers français actuels - ses romans sont traduits en plus de trente langues - Philippe Claudel a reçu en 2007 le Goncourt des lycéens pour Le Rapport de Brodeck et en 2005 le prix Renaudot pour son roman Les Âmes grises. Il vient de réaliser son premier film (Il y a longtemps que je t'aime) en tant que metteur en scène.

     

     

    >> La guerre est finie, Philippe Delestre et Philippe Claudel, éditions Place Stanislas, 2008, 102 p., ill. (19 €)

  • La Grande Guerre vue par les écrivains

    Une exposition au Palais du Gouverneur de Nancy sur le premier conflit mondial analysé par des hommes de lettres français et allemands.

     

    expo guerre et lettres.jpgFaisant suite à l'exposition sur la guerre des tranchées, une présentation de panneaux racontant le premier conflit mondial vu à la fois par des écrivains français et allemands occupe le péristyle du Palais du Gouvernement jusqu'au 30 novembre. Cette exposition, montée par le Bureau littéraire du Brandebourg, est organisée par le Goethe Institut, en partenariat avec le ministère de la Défense et la ville de Nancy.

     

    De la propagande des leaders d'opinion, de part et d'autre des frontières, à la victoire ou la défaite, selon le camp, en passant par le déroulement de la guerre, l'exposition de photos et documents d'époque donne à voir le conflit sous l'angle des hommes de lettres français et allemands. Des écrivains comme Roger Martin du Gard, Maurice Barrès, Richard Dehmel, Gide, mais aussi Apollinaire, Herman Hesse, Ernst Jünger, Thomas Mann livrent leur témoignage personnel.

     

    Durant la drôle de paix qui précède l'entrée en guerre, on ressent le même malaise nourri par la conscience de vivre la fin d'une époque. « Notre époque bien connue n'est plus : plus rien ne subsiste de ce qui était sûr et indiscutable », écrit Gerahrt Hauptmann.

     

    L'assassinat de l'héritier de l'empire austro-hongrois n'est pas perçu, au début, comme une réelle menace pour la paix. Mais l'utilisation qui en est faite par les leaders d'opinion pour diaboliser les adversaires potentiels fait que la guerre devient inéluctable.

     

    Après l'échec des divers ultimatums, la tension est telle que la mobilisation est ressentie comme un réel soulagement. La déclaration de guerre est vécue dans l'euphorie.

     

    Et, pour les écrivains, elle marque la fin d'une perte de sens. Pour les journalistes de guerre, l'enthousiasme général est moins causé par la guerre que par l'unité nationale prétendument retrouvée.

     

    En France, on dénonce les « hordes germaniques ». En Allemagne, c'est la Russie qu'on taxe de « barbarie ». La prolongation de la guerre, les millions de victimes, le rationnement font basculer les analyses et l'on peut lire, sous la plume de François Mauriac : « La guerre ne finira jamais - car, même finie, elle continuera de nous empoisonner comme les blessures dont on meurt six mois après les avoir reçues. »

     

    Des autochromes de Jules Gervais-Courtellemont et Hans Hildenbrand rendent au conflit ses vraies couleurs.

     

    >> Palais du Gouverneur - Nancy

    >> Entrée libre, du lundi au dimanche, de 10 h à 19 h.

     

     

    [d’après l’Est Républicain | 19.11.08]

  • Vaucouleurs pendant la guerre 1914-1918

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    L'ouvrage relate au jour le jour la vie à l'arrière front dont la cité de Vaucouleurs, dans le pays de Jeanne d'Arc, ne se trouvait qu'à quelques kilomètres. La population vivait alors au rythme du bruit des canons.

    Le valcolorois André Mourot présente une chronique de la vie quotidienne des militaires de passage ou en cantonnement et des habitants du canton, lorsque la ville accueillait les blessés de retour du front ; Vaucouleurs étant alors transformée en un vaste hopital.

    > Vaucouleurs pendant la guerre 1914-1918, André Mourot, éditions du Sapin d'Or, 2008 (16,85 €)

  • L’artisanat des tranchées au Musée Lorrain de Nancy

    Le Musée Lorrain expose, jusqu'au 9 mars 2009, les objets confectionnés par les Poilus pour tuer le temps dans les tranchées ou à l’arrière. D'émouvants souvenirs du premier conflit mondial.

     

    Douilles gravées 14-18 (1).jpgBeaucoup de Lorrains gardent en mémoire ces vases confectionnés dans des douilles d'obus qui trônaient sur le manteau de la cheminée de leurs grands-parents. Le Musée Lorrain en possède une impressionnante collection. Il conserve aussi de nombreux menus objets réalisés par les soldats français et allemands pour tuer le temps entre deux assauts. A l'occasion du 90ème anniversaire de l'Armistice de 1918, le Musée Lorrain présente, dans une salle du 2ème étage du Palais ducal, une exposition-dossier intitulée « L'art dans les tranchées ». La formule est parlante. Cependant, elle ne reflète pas la réalité, expliquent Eric Moinet, conservateur du musée et le professeur Alain-Julien Surdel, commissaire de cette exposition et spécialiste de la Grande Guerre. « Dans les tranchées, on ne faisait rien, même pas fumer, pour éviter de se signaler à l'ennemi. C'est en deuxième ligne que les soldats s'adonnaient à la réalisation d'objets, à partir de matériel de récupération. La Lorraine était une région de positions qu'il fallait tenir. Par exemple, dans les Vosges, les Allemands tenaient la Chapelotte et le Val-de-Lièvre. Souvent, ils sont restés du début jusqu'à la fin de la guerre. Théoriquement, les Français passaient une semaine en première ligne, une semaine en seconde ligne et bénéficiaient de trois jours de repos, sauf pendant les combats ».

     

    fabrication de bagues.jpgL'exposition se veut très didactique et montre les matériaux utilisés par les soldats : douilles d'obus et de balles, os de boucherie, cornes de vaches, outils provenant de la trousse réglementaire ou engins sommaires, comme cette enclumette allemande bricolée à partir d'un obus. Des photos tirées du journal L'Illustration de 1915 montrent les soldats à l'ouvrage. Une activité encouragée par la hiérarchie militaire. Le résultat figure dans les vitrines : des vases à décor floral et politique, dont certains sont de véritables œuvres d'art, inspirées de l'Art Nouveau. Une vitrine est consacrée à une étonnante collection de cannes, principalement allemandes.

     

    nénette et rintintin.jpgOn peut voir aussi des objets en aluminium : bagues et pendentifs pour les épouses, quarts gravés. Les Allemands ont beaucoup peint sur os et sculpté le bois. En témoignent deux remarquables crosses de fusils Lebel figurant un couple. Les soldats pensaient à leurs enfants et leur fabriquaient des jouets (dînettes et avions) et confectionnaient de nombreux coupe-papier, dans l'attente de courrier. Mais les deux pièces, sans doute les plus émouvantes, parce que les plus fragiles, sont deux poupées de laine « Nénette et Rintintin » fabriquées par les marraines de guerre et portées par les soldats dans leur vareuse, en guise de porte-bonheur.

     

    • Un film réalisé par Régis Caël, d'Ere Production, accompagne cette exposition. Des conférences guidées sont prévues tous les dimanches à 15 h.
    • Par ailleurs, le Musée Lorrain, qui souhaite enrichir sa collection d'objets de la Première Guerre mondiale, lance un appel aux donateurs. Contact courriel : museelorrain@mairie-nancy.fr

     

  • Bleurville : un 11-Novembre du souvenir

    La population bleurvilloise s'est rassemblée nombreuse pour commémorer le 90ème anniversaire de l'Armistice de 1918.

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    Stoïques sous la pluie, enfants des écoles accompagnés de leurs enseignants, maire, conseillers municipaux, porte-drapeaux, musiciens de la fanfare de Monthureux-sur-Saône et bleurvillois ont célébré les soldats de Bleurville tombés au champ d'honneur tôt ce mardi 11 novembre devant le Monument aux Morts du cimetière.

    Après les sonneries réglementaires, les noms des enfants de Bleurville morts pour la France au cours des Première et Seconde Guerres mondiales ont été égrenés comme ils le sont depuis 1919. Cette année, cette cérémonie patriotique avait une résonance particulière puisque les Français célébraient le 90ème anniversaire de la fin de la Grande Guerre.

    Le message du Secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens Combattants lu par Monsieur le Maire et celui du Président de l'Union Nationale des Combattants lu par un membre de la section cantonale AFN ont rappelé le sacrifice de nos Poilus pour la défense de la Patrie. Pour que le souvenir en soit transmis aux générations futures. Désormais, avec la disparition du dernier combattant de 14-18, les événements de la Grande Guerre ne sont plus simplement un devoir de mémoire, mais ils entrent dans la Grande Histoire de France.

    A l'issue, les enfants des écoles, encouragés par leurs institutrices, ont chanté a capella la Marseillaise devant le Monuments aux Morts. On ne peut que féliciter les enseignants d'avoir inciter les enfants à venir honorer la mémoire de nos soldats dont le sacrifice n'a pas été vain.

    La population s'est ensuite rendue à la mairie afin de partager le vin d'honneur... et le café pour réchauffer les corps !

    Rappelons que - pour la petite histoire - jusqu'au départ de l'abbé Baderot, curé de Bleurville, en 1966, lors de l'office des morts de la Toussaint, le nom de chaque soldat de 14-18 était rappelé par le prêtre au moment du memento : il précisait alors pour chaque défunt la date et le lieu du décès. Cette tradition s'est arrêtée avec l'arrivée des curés Brice et Daval. De plus, un office religieux était célébré chaque 11-Novembre à la demande des AC 14-18 puis des PG 39-45 jusqu'au début des années 90. Là encore, cette pieuse tradition a disparu...

     

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  • Le site du Bois-le-Prêtre protégé

    Haut-lieu de la Grande Guerre, le site du Bois-le-Prêtre, en Meurthe-er-Moselle, vient d'être classé. Le projet a débuté il y a près de 13 ans.

     

    bois le prêtre.jpgLe Bois-le-Prêtre fait désormais partie de « l'aristocratie des sites ». Françoise Hervé, inspecteur régional des sites de Lorraine jusqu'en juillet 2008 est heureuse que le projet, qu'elle a mené à bout de bras depuis le milieu des années 1990, vienne tout juste d'aboutir. En effet, ce haut lieu de la Grande Guerre a fait l'objet d'un décret de classement du 27 octobre 2008, passé au J.O. du 29. Le Bois-le-Prêtre a bénéficié de cette mesure au titre de la loi du 2 mai 1930 « qui permet de protéger les sites en cinq critères : pittoresque, artistique, légendaire, scientifique ou historique », explique-t-elle.

     

    C'est bien évidemment, dans cette dernière catégorie qu'entre ce lieu d'environ 1.300 hectares. « La seule et unique manière de protéger les paysages est le classement du site », poursuit Françoise Hervé. « Il permet de se donner les moyens de garder de manière pérenne la qualité et l'identité du lieu. C'est une vraie reconnaissance nationale. Il existe un peu plus de 2.700 sites classés en France comme, le lac de Longemer ou le ballon d'Alsace ». Ce site s'étale sur quatre communes : une partie de Pont-à-Mousson, de Norroy, le vieux village de Fey-en-Haye et Montauville. Avec environ 14.000 morts, le Bois-le-Prêtre surnommé « Le Bois-des-Veuves » était en 1915 un site stratégique décisif sur la route de Verdun. « Il était placé à proximité de la vallée du Rupt-de-Mad et des communications ferroviaires. Ce fut une hauteur très disputée ».

     

    boyau au bois le prêtre.jpgQuant à la genèse du projet de classement, il est né lors d'une « commission régionale sur le patrimoine dans les années 1995 où le préfet Benmébarek a évoqué le Bois le Prêtre », confie Françoise Hervé qui s'est investie dans le projet. Si les débuts n'ont pas été fastes, l'idée a fait tout doucement son chemin. Les quatre communes ont fini par être d'accord. Mais lors de l'enquête publique des oppositions ont fait leur apparition. C'est alors le Conseil d'État qui a tranché au printemps dernier et qui a « avalisé le dossier à l'unanimité. C'est une belle victoire pour le patrimoine lorrain et pour un site tombé dans l'oubli mais qui était, à l'époque, aussi connu que Verdun. C'est un site qui pourrait être davantage mis en valeur et davantage visité ». En faisant, par exemple, quelque chose pour la maison du Père Hilarion et sa fontaine.

     

    Et que l'on se rassure, même si l'on est censé garder au fil des décennies la qualité et l'identité de ce site, on peut « concilier l'exploitation forestière avec les vestiges de la Grande Guerre. Le vallon agricole, restera agricole. La protection se fait à l'intérieur du périmètre et n'a pas d'incidence en dehors. En fait, il n'y a pas plus de protection que le POS lui-même », poursuit Françoise Hervé qui a contribué en 31 ans de carrière à la protection de 25.000 hectares en Lorraine. Mais il resterait encore 80 sites à protéger dans la région.

     

    La nouvelle de classement a été jugée « excellente » par le maire de Montauville. Sur le territoire de sa commune s'étend la majeure partie du site. Il suggère que le projet à venir « pourrait être intercommunal. Le principal étant surtout de respecter ces lieux ».

     

    [d’après l’Est Républicain | 06.11.08]

     

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  • Noëls de guerre : l'album d'images des soldats et de leurs familles

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    A quoi songeaient les Poilus le jour de Noël ? Comment vivait-on le réveillon dans les tranchées, les camps de prisonniers durant la Seconde Guerre mondiale, au sein des familles rongées par l'attente ? Quels cadeaux s'échangeait-on le 24 décembre au soir ?

    A travers cent cinquante affiches, photos, dessins, cartes postales, menus de fête et jouets d'époque, la vosgienne Rosine Lagier restitue avec une grande force - avec humour et tendresse aussi - l'atmosphère de recueillement et de solidarité des fêtes de Noël en temps de guerre.

    Autant qu'un superbe livre d'images, voici un hommage vibrant et coloré à tous les soldats et leurs familles, de France et d'ailleurs, qui surent garder l'espoir pendant les heures tragiques de la première moitié du XXe siècle.

    > Noëls de guerre. L'album d'images des soldats et de leurs familles, Rosine Lagier, éditions La Nuée Bleue, 2008, 98 p., ill. (25 €)

  • 90ème anniversaire de l'Armistice 1918 : hommage aux Poilus de Bleurville

    A L'OCCASION DU 90ème ANNIVERSAIRE DE L'ARMISTICE 1918

    (11 NOVEMBRE 1918 - 11 NOVEMBRE 2008)

    NOUS RENDONS HOMMAGE A TOUS LES POILUS DE BLEURVILLE MORTS POUR LA FRANCE ET A TOUS LES COMBATTANTS DE LA PREMIERE GUERRE MONDIALE

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    Monument aux Morts de Bleurville

     

     

     

    Aimé Béclier (1892-1914)

    Camille Béclier (1894-1916)

    Edmond Béclier (1896-1917)

    André Bernardin (?)

    André Bisval (1893-1914)

    Henri Bliqué (1884-1915)

    Paul Bourgeois (1889-1917)

    Paul Caput (1888-1918)

    Emile Carly (1882-1915)

    Ernest Costille (1889-1915)

    Jules Desboeuf (1878-1915)

    Louis Deschazeaux (1877-1916)

    Louis Dufour (1890-1915)

    Ferdinand Errard (1884-1914)

    Prosper Errard (1882-1914)

    Edmond Geoffroy (1882-1915)

    Louis Grandclair (1890-1917)

    Camille Grillot (1876-1915)

    Albert Heuret (1887-1914)

    Louis Hocqueloux (1887-1914)

    Louis Larché (1884-1918)

    Aimé Lorrange (1883-1916)

    Louis Magnien (?)

    Albert Manté (?)

    Lucien Marey (1878-1918)

    André Mougenot (1893-1915)

    Joseph Mouton (1894-1916)

    Georges Parisot (?)

    Emile Perrard (1885-1914)

    Clément Poinçot (1896-1918)

    Edmond Régent (1887-1915)

    Henri Schuft (1891-1917)

    Paul Spiesz (1879-1916)

    Gaston Thomas (1877-1916)

    Marcel Thomeret (?)

  • Nancy : les expositions du 11 Novembre

    Le 90ème anniversaire de l'armistice 1918 sera commémoré au Palais du gouvernement, à l'hôtel de ville de Nancy et au Musée Lorrain.

     

    11 novembre nancy.jpgLa commémoration du 90ème anniversaire de l'armistice, c'est d'abord une affiche réalisée par un élève du lycée Loritz. La transmission de la mémoire passe par les jeunes.

     

    Au Palais du gouvernement est présentée la vie dans les tranchées durant la Grande Guerre. Intendant du Palais, l'adjudant-chef Bintz, à qui l'on devait l'exposition proposée, au même endroit, il y a deux ans, a imaginé la reconstitution d'une tranchée avec tout son matériel et même les rats qui couraient au milieu des soldats. Un baraquement a également été monté et, devant le Palais, stationnent une ambulance de 1917 et un canon de 75. L'exposition est ouverte jusqu'au 11 novembre, tous les jours de 8 h 30 à 19 h. Entrée libre. Il y a deux ans, l'exposition sur la vie à Nancy pendant la Première Guerre mondiale avait attiré 21.000 visiteurs.

     

    Par ailleurs, la société Citéos assure la mise en lumières du Palais, avec projection d'images sur sa façade. Dans le grand hall de l'hôtel de ville, une seconde exposition sera consacrée à l'aviation durant le second conflit mondial. De nombreuses photos seront présentées, ainsi que la dérive d'un bombardier allemand et l'agrandissement d'une photo d'époque montrant cette prise de guerre trônant place Stanislas.

     

    Le Musée Lorrain prendra le relais, du 11 novembre au 9 mars, en consacrant une exposition à l'artisanat de tranchée, c'est-à-dire à tous ces menus objets fabriqués dans les tranchées par les « poilus », pour tromper l'ennui.

     

    Samedi 8 novembre, à 18 h, dans les grands salons de l'hôtel de ville, le professeur François Roth donnera une conférence sur « L'année 1918 en Lorraine et ses conséquences sur l'espace lorrain ».

     

    Quant aux célébrations patriotiques, elles se dérouleront en deux vagues : le 10 novembre à 11 h, au monument aux morts du cimetière du Sud, avec le Souvenir français et des écoliers et, le 11 à 17 h 30, au mémorial de la porte Désilles, avec des élèves des écoles qui accompagneront les porte-drapeaux.

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  • Le Père Patrick Desbois, le curé de la Shoah

    Le prêtre mène un inlassable combat pour que les victimes de la « Shoah par balles » puissent recevoir une sépulture digne. Il était ce 22 octobre au Palais des congrès de Nancy.

     

    père desbois.jpgEn Israël, on l'appelle « Patrick le Juste ». Le père Desbois s'est fixé pour mission de tirer de l'oubli les millions de Juifs exterminés par balles et jetés dans des fosses communes en Europe de l'Est.

     

    De cette page méconnue de l'Holocauste, de cette « Shoah par balles », le père Patrick Desbois a tiré un livre « Porteur de mémoires », édité chez Lafon, dans lequel il relate l'enquête colossale qu'il a entreprise pour retrouver les restes d'un million et demi de juifs fusillés par les nazis dans les villages d'Ukraine.

     

    Ce 22 octobre, après avoir reçu la Médaille d'or de la ville de Nancy, dans le salon carré de l'hôtel de ville, il donnait une conférence au Palais des congrès.

     

    Tout a débuté pour lui avec les confidences de son grand-père revenu vivant du camp de déportation de Rawa Ruska. « Il me disait : dans le camp, c'était affreux, mais dehors, c'était pire. Je ne comprenais pas ce que voulait dire ce dehors. C'était les Juifs massacrés et jetés dans des fosses communes. Au début, je n'ai cherché que celle de Rawa Ruska. Sous l'ère soviétique, il y avait une chape de plomb sur ce sujet.  Ce n'est que plus tard que le nouveau maire m'a conduit dans un hameau, à cinq kilomètres du village. Une centaine de paysans, avec des chèvres et des chiens, nous accompagnaient ».

     

     « Ils avaient été témoins en 1941, avaient vu un Allemand en moto avec un chien repérer les lieux, puis revenir, plus tard, avec d'autres soldats et 1.500 Juifs à qui avait été donné l'ordre de creuser une fosse de 8 mètres de profondeur. Pendant que les Juifs creusaient, ils écoutaient de la musique. Lorsque la besogne a été achevée, ils ont fait sortir les Juifs du trou, y ont mis des explosifs et ont jeté les malheureux dans la fosse. J'ai senti qu'il était impérieux de recueillir les témoignages. Mais, ce que j'ai fait pour ce village, j'ai appris, par la suite, que je pouvais le faire pour 180, rien qu'en Ukraine. A l'heure actuelle, on a recensé 850 sites d'exécution, dans toute l'Europe centrale : en Biélorussie, en Russie, en Estonie, en Lituanie. C'est un continent d'extermination. Il y a eu bien sûr des pogroms, dans les années vingt, mais là, l'ordre de tuer émanait de la police, de la gendarmerie. Il était légal de tuer des Juifs et des Tsiganes. Les exécutions étaient réalisées, non seulement par les Allemands, mais aussi par la population locale. Il y a eu cependant des gens qui ont sauvé des Juifs au péril de leur vie. 2.300 médailles de Justes ont été décernées. Et, pour ces sauveteurs de Juifs, les risques étaient bien pires qu'en Allemagne ou en France. Les familles entières étaient massacrées. Il y a 7.000 Oradour-sur-Glane en Biélorussie. A l'Est, la guerre était totale et, dans l'esprit des nazis, les Slaves devaient être déportés après les Juifs ».

     

    Ces récits terribles n'ont jamais ébranlé la foi du prêtre qui veut d'abord que tous les morts reçoivent une sépulture digne. « Il n'y a jamais de cimetières des génocides. C'est l'ultime victoire des assassins. »

     

    þ     Porteur de mémoires. La Shoah par balles, Père Patrick Desbois, éditions Lafon, 2008, 330 p., ill. (20,90 €)

     

     

    Le P. Desbois, prêtre catholique originaire de Bourgogne, est directeur du Service national des évêques de France pour les relations avec le judaïsme et conseiller du Vatican pour la religion juive. Il préside l'association Yahad-In unun (Ensemble) qu'il a fondé en 2004. 

    Les droits d'auteur du livre du Père Desbois vont à l'association Yahad-In unum et servent au financement des fouilles effectuées en Ukraine, en Biélorussie et en Russie.

     

     

    [cliché Est Républicain]

  • Darney : le Soldat de 1870 va rentrer dans le rang

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    Dépose du Monument commémoratif 1870-1871 de Darney (Vosges)
    [cliché : Est Républicain]

     A la faveur de travaux de voirie, la municipalité de Darney a décidé de déplacer la statue du Soldat de 1870, situé actuellement sur le rond-point de la place Masaryk, et de lui faire reprendre sa place originelle, celle qu'elle occupait lors de son inauguration.

    Ce Monument commémoratif honore la mémoire des soldats de la commune morts lors du conflit franco-prussien de 1870-1871. C'est un élément incontournable du patrimoine urbain de Darney.

    Le Soldat et son piedestal seront désormais installés en bordure de la rue de la République, endroit où le monument avait été initialement inauguré le 14 avril 1912.

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  • Lorraine 1918

    lorraine 1918.jpgAutour du 11 novembre 1918 en Lorraine, l'auteur s'est intéressé aux derniers jours de combat et aux premières semaines de la paix retrouvée avant de poursuivre jusqu'en 1921, au moment où les commémorations ont repris le flambeau et où les premiers touristes déambulent à travers les champs de bataille à la recherche des traces des combats. Durant ces quelques années, la Lorraine a vécu au rythme des événements: la remise des armes et munitions par les troupes allemandes, la libération de Metz et de la Moselle annexée depuis 1871, le rôle de police des troupes américaines faisant de la Lorraine une sorte de 49ème Etat des USA, la reconstruction des villes détruites, le ravitaillement... et la mise en oeuvre d'une politique du souvenir et des commémorations. C'est aussi le démarrage du "tourisme militaire" où les familles endeuillées croisent sur les champs de bataille les premiers touristes.

    Lorrain vivant à Nancy, Régis Latouche est maître de conférences à l’université de Nancy 2. Il a réalisé une thèse sur le tourisme militaire et participé à plusieurs films : le film officiel du 80ème anniversaire de la bataille de Verdun (Les Âmes de Verdun, 1996), Kisses from France (sur la présence américaine en France de 1917 à 1923) et Une guerre qui n'en finit pas (2008). Il a également publié un livre de photographies de Léopold Poiré (éditions Gérard Louis).

    §         Lorraine 1918. De l'armistice à la reconstruction, Régis Latouche, éditions Place Stanislas, 2008, 160 p., ill. (29 €)

  • Le maquis de Grandrupt, 64 ans après

    Cérémonie pleine d'émotion et de recueillement dimanche 7 septembre à Grandrupt-de-Bains en mémoire des tragiques événements du 7 septembre 1944.

    Chaque année, début septembre, la foule se rassemble devant le Mémorial du maquis vosgien  de Grandrupt-de-Bains pour se souvenir de la tragédie vécue par les jeunes résistants de cette région, il y a de cela 64 ans. Presque tous ont perdu le 7 septembre 1944 un être cher, un parent ou un ami.

     

    Un service religieux ouvrit cette commémoration, célébré par le père Hubert Devillars, responsable des paroisses de La Vôge.

     

    vétérants grandrupt.jpgLe lieutenant-colonel Boban, président de l'amicale du maquis, s'est adressé à la foule après la messe afin de rappeler les événements : deux maquisards tués peu après l'engagement des combats, l'échappée difficile des parachutistes britanniques du 2e SAS, et puis le fameux ultimatum de l'ennemi, reddition du camp ou destruction totale des deux villages de Grandrupt et Vioménil. « Pour ne pas avoir de sang sur les mains, les 218 FFI se sont rassemblés dans ce champ. Le début d'un inimaginable calvaire dans des camps de la mort. Cette cérémonie est faite pour rappeler l'épopée de ces 120 camarades disparus. »

     

    Après une pensée pour Albert Fäh, disparu en octobre 2007, ce fut la montée des couleurs britanniques et françaises, les hymnes, l'appel des morts et les dépôts de gerbes par les personnalités et les vétérans parachutistes britanniques, avec à leur tête le colonel Edlin.

     

    L'harmonie de Bains-les-Bains interpréta ensuite la Marche des soldats britanniques et termina par le Chant des Partisans.

    Hommage à l'abbé Pierre Mathis

    hommage abbé mathis.jpgDans le village voisin d'Hennezel, la suite du cérémonial se déroula devant la stèle élevée à « la mémoire vénérée et glorieuse de l'abbé Pierre Mathis, curé de cette paroisse, héros de la Résistance nationale, torturé et fusillé par l'ennemi le 9 septembre 1944. Ce fut le prolongement de la tragédie de Grandrupt », souligna le colonel Boban, rappelant l'épouvantable martyre de ce prêtre, torturé puis abattu dans cette cour de la mairie-école, tandis que l'abbé Marion, séminariste, trouvait le même sort à la prison de la Vierge d'Epinal quelques jours plus tard.

     

    Le docteur Dars, conseiller général, et Mme Queuche, nièce de l'abbé Mathis, ont rejoint les personnalités pour le dépôt des trois autres gerbes. Les vétérans du SAS britannique ont également déposé leur couronne de bleuets pour honorer celui qui a communiqué avec Londres par radio depuis son presbytère, au cours des années 1943 et 1944.

     

    Tous ces événements tragiques, ainsi que les drames de Provenchères-les-Darney, Claudon et du maquis du Morillon seront relatés dans le livre « La forêt de Darney, hier et aujourd'hui », qui sera prochainement réédité par l'association Saône Lorraine.

     

    [d’après L'Est Républicain | 08.09.2008]

  • « La Grande Guerre dans les Vosges » : un colloque très suivi à Epinal

    L'historien Philippe Nivet s'intéresse principalement au sort des habitants de vingt-six communes de la Déodatie occupées par les Allemands entre 1914 et 1918.

    colloque grande guerre.jpgLe 14 juillet 1915 aucun enfant ne s'est présenté à l'école de Luvigny. Le 16 mai, déjà, les habitants de Senones avaient placé une statue de Jeanne d'Arc au milieu du chœur de l'église et chanté des cantiques en son honneur. Au cours de ce même mois, un enfant du village a été jeté en prison pour avoir singé les pas de parade des soldats allemands.

     

    D'autres gamins ont été interpellés alors qu'ils chantaient La Marseillaise dans les rues. « La résistance s'est principalement manifestée au travers d'actes de dérision ou de chants d'airs patriotiques durant l'occupation de 1914 à 1918 », explique Philippe Nivet. Le professeur d'histoire contemporaine de l'université de Picardie a longuement étudié l'occupation allemande de vingt-six communes des Vosges, au cours de la Première Guerre mondiale. Selon ses calculs, elle aurait concerné 4,8 % du territoire départemental, dans les vallées de la Plaine, du Rabodeau, de la Hure et de la Fave, au nord et à l'est de Saint-Dié.

     

    époux curien 14-18 le thillot-bleurville.jpgDevant une centaine de participants rassemblés au Centre des congrès d'Epinal dans le cadre du colloque sur « La Grande Guerre dans les Vosges », le 4 septembre, l'historien a passé en revue les formes d'expression de la domination allemande. De l'envahissement systématique de toutes les demeures aux interdictions de quitter les communes, en passant par le système de pillage et de réquisition des biens et de la nourriture mis en place sur le terrain.

     

    avant l'assaut.jpg« L'occupant saisissait les vaches, les cochons, les automobiles, les vélos et le cuivre », précise l'historien, qui évoque aussi les exécutions sommaires, les viols, le travail forcé et l'utilisation des Vosgiens comme bouclier humain. Reste qu'au cours des quatre années de cohabitation forcée, des liens se sont naturellement noués entre les deux parties. Philippe Nivet cite les soldats allemands qui rapportaient des friandises aux enfants des zones occupées, il s'attarde sur les « relations intimes » avec les Françaises : « Après l’Armistice, il a été demandé aux maires de faire l'inventaire des enfants nés de ces relations ; à La Petite-Raon, par exemple, vingt-neuf bébés seraient nés de pères allemands durant cette période. » Les sentiments envers l'occupant étaient forcément complexes. « Le désir de voir la guerre s'achevait se conjuguait avec le souhait d'une paix victorieuse pour la France », ajoute-t-il.

     

    Cela vaut pour les 10 à 15 % d'habitants du secteur occupé qui sont restés après l'invasion et l'occupation des vallées. Les autres avaient fui vers la Haute-Savoie, le Cantal ou les Basses-Pyrénées. Beaucoup ne sont jamais revenus.

     

    • Le colloque sur « La Grande Guerre dans les Vosges », organisé par les Archives des Vosges se poursuit les 5 et 6 septembre au Centre des congrès d'Epinal à partir de 9 h 30. Entrée libre.

  • En souvenir du maquis de Grandrupt (Vosges)

    Les cérémonies commémorant le 64ème anniversaire de la fin tragique du maquis de Grandrupt auront lieu dimanche 7 septembre.

    Les mois d'août et de septembre donnent lieu à des rassemblements destinés à perpétuer la mémoire de douloureux évènements qui ont entraîné la mort de nombreux patriotes et d'innocentes victimes au moment de la libération du territoire en 1944.

     

    Dans la Vôge, les combats du maquis de Grandrupt (entre Darney et Bains-les-Bains) en font partie, et c'est pourquoi les populations du secteur sont invitées à se rendre une nouvelle fois devant le mémorial, dimanche 7 septembre, pour commémorer le 64ème anniversaire de cette tragédie qui eut lieu précisément le 7 septembre 1944.

     

    Monument maquis Grandrupt1.jpg

     

    Le programme de ce pèlerinage :

     

    - à Grandrupt dès 8 h 45 autour du monument à Croix de Lorraine où s'alignent les noms des 120 martyrs de la barbarie allemande. A 9 h 00, office religieux à la mémoire des disparus et à 10 h, cérémonie patriotique avec la participation des vétérans parachutistes britanniques.

     

    - à Hennezel, devant le mémorial de l'abbé Mathis : à 11 h 15, début de la cérémonie d'hommage envers cet autre martyr abattu sur la place du village.

     

    - Enfin à Bains-les-Bains, à 12 h 15 devant le monument aux morts, cérémonie suivie du verre de l'amitié offert par la municipalité.

     

    Renseignement au 03.29.36.31.15 ou au 03.29.36.30.06 jusqu'au 30 août.

     

     

    Commémoration mémorial maquis Grandrupt 60e anniversaire lib.jpg

     

     

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    Rappelons qu’après le débarquement du 6 juin 1944, le maquis de Grandrupt est constitué avec des jeunes de la région dont beaucoup viennent des mouvements de Jeunesses Catholiques et des scouts.

     

    Dans le cadre de l’Opération "Hardy", en prélude à "Loyton", 57 SAS britanniques commandés par le major Farran les rejoignent dans les bois de Grandrupt. Un parachutage de matériel et d’armement au bénéfice du maquis est réalisé dans la nuit du 6 au 7 septembre 1944.

     

    Encerclés par les SS le 7 septembre et voulant éviter les massacres de civils et la destruction de plusieurs villages, le maquis se rend. 240 prisonniers seront envoyés dans les camps de concentration où 116 mourront.

     

    Après de rudes combats, les SAS arrivent à se replier. La région sera libérée par les américains le 9 septembre.

  • Jeanne d'Arc pendant la Grande Guerre

    jeanne d'arc.jpgLe premier quart du XXe siècle a sans conteste représenté l'apogée du culte de Jeanne d'Arc en France.

    Pendant la Première Guerre mondiale, Jeanne apparaît comme la grande figure de rassemblement patriotique et le trait d'union favorisant le rapprochement des partis politiques dans l'Union Sacrée du conflit.

    Elle offre une figure d'identification et un modèle pour toutes les couches de la population : pour les soldats car elle est elle-même guerrière, mais aussi pour les civils, particulièrement les femmes et les enfants, et pour toutes les victimes de la guerre dont elle semble partager le martyre. L'après-guerre voit la consécration de Jeanne d'Arc qui est canonisée par l'Eglise en 1920, titre de sainte qu'elle a gagné, en quelque sorte, dans les tranchées.

    EXPOSITION A DOMREMY SUR LE SITE DEPARTEMENTAL DU CENTRE VISAGES DE JEHANNE

    DU 1er JUIN AU 30 SEPTEMBRE 2008

    OUVERT TOUS LES JOURS DE 9H A 12H ET DE 13H30 A 18H30

    Renseignements au 03.29.06.95.86

  • Le soldat inconnu de La Chipotte

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    La nécropole de La Chipotte (1914-1918)

    Une découverte de taille vient d'être faite par les historiens de la Société Philomatique Vosgienne de Saint-Dié sur le site de la bataille de La Chipotte.

    A la suite de fouilles sauvages effectuées dans le secteur du col de La Chipotte, entre Raon-l'Etape et Rambervillers, des ossements avaient été récemment mis au jour. La Société Philomatique Vosgienne, aidée par un archéo-anthropologue de l'Inrap de Metz, est intervenue sur le site. D'après les conclusions des fouilles, il s'agit d'un soldat français - un fantassin probablement - qui a participé aux combats qui se sont déroulés entre le 26 août et le 12 septembre 1914 ; combats que les historiens de la Grande Guerre nomment communément "Combats de la Mortagne et de La Chipotte".

    Aucune identification du soldat n'a été possible : les éléments d'identification militaire sont manquants (notamment la plaque d'identité du soldat et la matriculation des effets militaires).

    Les ossements découverts lors des dégagements archéologiques ont été remis au services des sépultures militaires de Metz.