Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L’artisanat des tranchées au Musée Lorrain de Nancy

Le Musée Lorrain expose, jusqu'au 9 mars 2009, les objets confectionnés par les Poilus pour tuer le temps dans les tranchées ou à l’arrière. D'émouvants souvenirs du premier conflit mondial.

 

Douilles gravées 14-18 (1).jpgBeaucoup de Lorrains gardent en mémoire ces vases confectionnés dans des douilles d'obus qui trônaient sur le manteau de la cheminée de leurs grands-parents. Le Musée Lorrain en possède une impressionnante collection. Il conserve aussi de nombreux menus objets réalisés par les soldats français et allemands pour tuer le temps entre deux assauts. A l'occasion du 90ème anniversaire de l'Armistice de 1918, le Musée Lorrain présente, dans une salle du 2ème étage du Palais ducal, une exposition-dossier intitulée « L'art dans les tranchées ». La formule est parlante. Cependant, elle ne reflète pas la réalité, expliquent Eric Moinet, conservateur du musée et le professeur Alain-Julien Surdel, commissaire de cette exposition et spécialiste de la Grande Guerre. « Dans les tranchées, on ne faisait rien, même pas fumer, pour éviter de se signaler à l'ennemi. C'est en deuxième ligne que les soldats s'adonnaient à la réalisation d'objets, à partir de matériel de récupération. La Lorraine était une région de positions qu'il fallait tenir. Par exemple, dans les Vosges, les Allemands tenaient la Chapelotte et le Val-de-Lièvre. Souvent, ils sont restés du début jusqu'à la fin de la guerre. Théoriquement, les Français passaient une semaine en première ligne, une semaine en seconde ligne et bénéficiaient de trois jours de repos, sauf pendant les combats ».

 

fabrication de bagues.jpgL'exposition se veut très didactique et montre les matériaux utilisés par les soldats : douilles d'obus et de balles, os de boucherie, cornes de vaches, outils provenant de la trousse réglementaire ou engins sommaires, comme cette enclumette allemande bricolée à partir d'un obus. Des photos tirées du journal L'Illustration de 1915 montrent les soldats à l'ouvrage. Une activité encouragée par la hiérarchie militaire. Le résultat figure dans les vitrines : des vases à décor floral et politique, dont certains sont de véritables œuvres d'art, inspirées de l'Art Nouveau. Une vitrine est consacrée à une étonnante collection de cannes, principalement allemandes.

 

nénette et rintintin.jpgOn peut voir aussi des objets en aluminium : bagues et pendentifs pour les épouses, quarts gravés. Les Allemands ont beaucoup peint sur os et sculpté le bois. En témoignent deux remarquables crosses de fusils Lebel figurant un couple. Les soldats pensaient à leurs enfants et leur fabriquaient des jouets (dînettes et avions) et confectionnaient de nombreux coupe-papier, dans l'attente de courrier. Mais les deux pièces, sans doute les plus émouvantes, parce que les plus fragiles, sont deux poupées de laine « Nénette et Rintintin » fabriquées par les marraines de guerre et portées par les soldats dans leur vareuse, en guise de porte-bonheur.

 

  • Un film réalisé par Régis Caël, d'Ere Production, accompagne cette exposition. Des conférences guidées sont prévues tous les dimanches à 15 h.
  • Par ailleurs, le Musée Lorrain, qui souhaite enrichir sa collection d'objets de la Première Guerre mondiale, lance un appel aux donateurs. Contact courriel : museelorrain@mairie-nancy.fr

 

Les commentaires sont fermés.