[L'Abeille | 17.02.11]
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Mercredi des Cendres et entrée en Carême
La tentation du Christ (huile sur toile, XIVe siècle)
Memento, homo, quia pulvis es, et in púlverem revertéris.
[Souviens-toi, ô homme, que tu es poussière et que tu retourneras en poussière.]
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Le Courrier de la BDN
La dernière livraison du Courrier de la BDN de février 2011 - pour les non initiés, la BDN est la Bibliothèque Diocésaine de Nancy, installée dans les locaux de l'ancien séminaire à Villers-lès-Nancy -, propose un intéressant sommaire.
Outre les nouvelles de la bibliothèque données par son directeur, l'abbé Bernard Stelly, et en particulier un retour sur le week-end d'octobre dernier durant lequel la BDN ouvrait ses portes pour sa "traditionnelle" grande vente de livres, le lecteur y découvrira un article de Marie-Hélène Colin sur les liens entre la généalogie des ducs de lorraine et les saints lorrains. Cette passionnante étude est issue de la thèse de doctorat de l'auteur qui a donné lieu, par ailleurs, à la publication d'un récent ouvrage aux éditions Place Stanislas.
A lire également un article sur la restauration d'un incunable de la BDN.
>> Le Courrier de la BDN est adressé uniquement aux adhérents. On peut adhérer à l'association des Amis de la BDN en renvoyant le bulletin ci-dessous accompagné de son règlement à : Association des Amis de la Bibliothèque diocésaine de Nancy et de Toul, 11 rue de Laxou, 54600 VILLERS-LES-NANCY.
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Bleurville : parution du Bulletin municipal 2010
>> Le Bulletin municipal 2010 peut être obtenu auprès de la Mairie de Bleurville, 1 rue du moulin, 88410 BLEURVILLE.
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Bleurville : Carnaval au village
[Vosges Matin]
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Bleurville : disparition de Claire Jacquemin, ancienne institutrice (1938-1951)
[Vosges Matin | 04.03.11]
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Fouilles archéologiques à Mars-la-Tour (Meurthe-et-Moselle)
[La Semaine de Nancy | 24.02.2011]
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Bleurville : la fin d'une maison de manouvrier du XIXe siècle
[Vosges Matin]
Commentaire du blogueur
Encore une fois, c'est un aspect du patrimoine architectural du village qui disparaît. La rue de Frain - naguère "rue du Bon-Vin" - connu sa pleine période de développement au milieu du XIXe siècle, à une époque où le village connaissait une poussée démographique. Ce quartier populaire était habité par des manouvriers qui se louaient auprès des cultivateurs, ainsi que par des carriers et des bûcherons.
On ne peut que déplorer la disparition de ces maisons typiques du XIXe siècle et surtout flétrir la négligence des propriétaires - et héritiers, en l'occurence - qui ont laissé ce bâtiments se dégrader. L'originalité d'un village réside avant tout dans la structure de son bâti et dans sa continuité ; le village de Bleurville étant un "village tas" constitué d'un ensemble d'immeubles mitoyens. Or, avec la disparition de ces "dents creuses", c'est un véritable mitage qui mine désormais le village. C'est aussi l'originalité des maisons traditionnelles qui disparaît au profit de pavillons sans caractère et standardisés.
Quel intérêt présentera le village lorsque ses éléments les plus anciens et les plus caractéristiques auront disparu ? Si non celui de ressembler aux autres villages du secteur qui n'auront pas su réagir à temps pour éviter le pire...
>> On pourra consulter avec profit le site de Maisons paysannes de France, association qui milite pour la sauvegarde du patrimoine traditionnel rural : http://www.maisons-paysannes.org
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L'abbé Ayéméné, un prêtre africain dans le Sud-Ouest vosgien
Issu d’une famille de sept enfants dont le père a servi l’armée française, l’abbé Yao-Clément Ayéméné est entré en France le 7 septembre 1999 pour poursuivre des études de théologie tout en servant dans les paroisses.
Après Paris et l’Alsace, il vient exercer son ministère dans les Vosges en octobre 2008. Nommé sur les deux paroisses Bienheureux Jean-Baptiste Ménestrel (Lamarche) et Notre-Dame de la Saône (Monthureux/Bleurville), il va mettre ses études entre parenthèses, pendant deux ans, pour former des laïques.
Dans un premier temps, les dimanches, il prend son bâton de pèlerin pour aller trouver des référents pour ses trente églises. Les réticences se font jour. Les fidèles se font tirer l’oreille. « Mais ils sont venus, en curieux, pour voir ce qu’il y avait derrière l’enveloppe ». Dimanche après dimanche, il fait ressortir une équipe pastorale pour l’aider dans les prises de décision et le remplacer en cas d’absence ; organisation déjà initiée par l’abbé Charles Villaume, son prédécesseur à Notre-Dame de la Saône. Puis des relais par église paroissiale, par service, par mouvement… J’ai encaissé beaucoup. Mais en prenant cette méthode et en si tenant, je savais que ça allait faire du bien à tout le monde. »
Même si aujourd’hui encore, une minorité n’accepte pas que le prêtre ne célèbre pas les obsèques, les paroissiens sont devenus acteurs de leur paroisse. Et cette réorganisation a rapproché les clochers. « C’était un mal nécessaire. En Haute-Marne où il y a moins de prêtres, ça roule comme ça depuis plusieurs années… »
Dans sa mission de représentant de Dieu, celui qu’on appelle communément l’abbé Clément, ne laisse pas de place à la nostalgie. « Que je sois en France, en Chine ou en Côte d’Ivoire, je suis prêtre avant tout. Je vis l’instant et l’instinct. Demain, je ne sais pas où je serai. Ce que je sais, c’est que je suis prêtre, que l’Eglise est universelle et que je peux me retrouver partout. »
[Vosges Matin | 06.03.11]
[Petit commentaire du blogueur
Pourquoi vouloir transplanter à tout prix – et souvent pour un temps fort limité – des hommes qui pourraient labourer encore plus en profondeur la foi de leurs compatriotes en Afrique, alors que nous avons en France de jeunes prêtres formés par la Fraternité sacerdotale Saint-Pierre – en complète communion avec Rome – qui ne demandent qu’à prendre en charge des paroisses ? Mais voilà, ces prêtres-là sont formés selon les « méthodes » traditionnelles de l’Eglise et célèbrent la Sainte Messe selon le rite extraordinaire (en latin, pour faire simple). Et, apparemment tous nos évêques diocésains ne sont pas encore « mûrs » pour les intégrer dans leur clergé vieillissant post-Vatican II… Mais, peut-être, un jour prochain… Les voies du Seigneur sont impénétrables !]
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Lignéville (Vosges) : à la recherche du château...
Des archéologues bénévoles ont entrepris de rechercher les substructions du château de Lignéville, dans le canton de Vittel. Quelques indices permettent d'affirmer qu'ils sont sur la bonne piste...
Des fondations de murs bordant un fossé.
Que nous apprennent les archives ? Un acte de 1352 mentionne que le seigneur du lieu fait construire "une nouvelle forteresse pourvue de tours reliées par des murailles fortifiées".
Dans sa monographie de 1861 sur le village, l'instituteur de Lignéville précise que "le château possédait des murs de 2,30 m de largeur, il était entouré de fossés remplis d'eau, il y avait deux pont-levis pour y pénétrer [...]".
[sources : G. Salvini, Cercle d'études locales de Contrexéville]
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Dix années d'épreuves pendant la Révolution
Etonnantes ces Mémoires de Charles de Lacretelle. Lorrain né en 1766, fils d'un avocat installé à Metz puis à Nancy, Charles de Lacretelle est le benjamin d'un fratrie de sept enfants. Après des études classiques, reçu avocat, il pense s'engager dans une carrière juridique dans le sillage de son père et de son frère aîné. Attiré par les idées nouvelles, il publie des poèmes dans Le Journal de Nancy. En 1787, Charles rejoint son frère avocat à Paris ; il suivra avec passion les événements qui préparent la Révolution. Favorable à une monarchie constitutionnelle, il sera bien vite dégoûté par les excès révolutionnaires.
Lacretelle est le seul historien de cette période à avoir pris part aux événements, à s'être battu pour ses idées et à en subir douloureusement les conséquences. Il nous raconte son histoire de la Révolution vécue de l'intérieur et son histoire personnelle pendant la Révolution, en particulier ses deux ans d'emprisonnement pour sympathie royaliste. Il s'y montre modeste, sympathique, mais également volontaire et toujours anti-révolutionnaire.
Un récit vivant, enlevé, dans lequel on suit le protagoniste à travers la France entière, essayant d'échapper aux persécutions. Un vrai roman d'aventures, politiquement incorrect mais historiquement passionnant.
>> Dix années d'épreuves pendant la Révolution, Charles de Lacretelle, éditions Tallandier, 2011, 296 p. (19,80 €).
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La fleur du destin : saison 2
[Vosges Matin]
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Insectes de Lorraine et d'Alsace
Qui n'a jamais été surpris par le vol acrobatique d'une libellule, les couleurs éclatantes d'un papillon ou les formes étranges de certains petits insectes ? A travers ce livre, construit comme un guide de balades dans les milieux naturels de Lorraine et d'Alsace, découvrez 117 espèces d'insectes remarquables de nos régions. Ce ne sont pas forcément les plus rares, mais les plus grands, les plus colorés, les plus étranges... Ceux que l'on rencontre au détour d'un chemin et dont on sera surpris de découvrir les moeurs étonnantes.
Richement illustré de 312 clichés inédits, cet ouvrage contient nombre d'anecdotes qui permettent de tout savoir sur les insectes : les identifier, connaître leurs comportements étranges, savoir où les trouver...
L'ouvrage est complété de balades entomologiques pour mieux explorer les richesses naturelles de la Lorraine et de l'Alsace. Un livre indispensable au promeneur, au curieux, au naturaliste, à l'entomologiste ou à tout autre amateur de vie sauvage.
>> Insectes remarquables de Lorraine & d'Alsace, Jean-Yves Nogret, Stéphane Vitzthum, éditions Serpenoise, 2011, 249 p., ill. (24 €).
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Le Camp des Saints
Voici une réédition attendue d'un ouvrage qui marqua son époque, en 1973, lors de sa sortie en librairie. L'auteur, Jean Raspail, nous résume le thème du Camp des Saints.
"Dans la nuit, sur nos côtes, au Midi de notre pays, cent navires à bout de souffle se sont échoués, chargés d'un million d'émigrants. De pauvres gens traqués par la misère, des familles entières avec femmes et enfants, nuées venues du sud de notre monde, attirées par la Terre promise. Ils espèrent. Ils inspirent une immense pitié. Ils sont faibles. Ils sont désarmés. Ils ont la puissance du nombre. Ils sont l'objet de notre remords et de l'angélisme mou de nos consciences. Ils sont l'Autre, c'est-à-dire la multitude, l'avant-garde de la multitude. Et maintenant qu'ils sont là, va-t-on les recevoir chez nous, en France, "terre d'asile et d'accueil", au risque d'encourager le départ d'autres flottes de malheureux qui, là-bas, se préparent ? C'est l'Occident, en son entier, qui se découvre menacé. Menacé de submersion. Alors que faire ? Les renvoyer chez eux, mais comment ? Les enfermer dans des camps, derrière des barbelés. Pas très joli, et ensuite ? User de la force contre la faiblesse ? Envoyer contre eux nos marins, nos soldats ? Tirer dans le tas ? Qui obéirait à de tels ordres ? A tous les niveaux , conscience universelle, gouvernements, équilibre des civilisations, et surtout chacun en soi-même, on se pose ces questions, mais trop tard..."
Tout se déroule en 24 heures, alors que dans la réalité, il s'agit d'une submersion continue, sur des années, dont nous ne mesurerons la catastrophique plénitude qu'au tournant 2045-2050, lorsque sera amorcé le basculement démographique final : en France, et chez nos proches voisins, dans les zones urbanisées où vivent les deux tiers de la population, 50 % des habitants de moins de 55 ans seront d'origine extra-européenne. Après quoi, ce pourcentage ne cessera plus de s'élever en contrecoup du poids des deux ou trois milliards d'individus, principalement d'Afrique et d'Asie, qui seront venus s'ajouter aux six milliards d'êtres humains que la terre compte aujourd'hui, et auxquels notre Europe d'origine ne pourra opposer que sa natalité croupion et son glorieux vieillissement.
Un livre impétueux, furieux, tonique, presque joyeux dans sa détresse, mais sauvage, parfois brutal et révulsif au regard des "belles consciences" qui se multiplient comme une épidémie.
Nos contemporains sauront-ils ouvrir les yeux. Il est plus que temps. Il est même déjà trop tard...
>> Le Camp des Saints, Jean Raspail, Robert Laffont éditions, 2011, 393 p. (22 €).
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Lotharingia : le duc René II et la construction de l'état lorrain
Lotharingia, la prestigieuse publication annuelle de la Société Thierry Alix, publie dans son numéro 16 les actes de la journée d'étude organisée le 12 décembre 2008 pour le 500e anniversaire de la mort du duc de Lorraine René II.
La revue s'attache traditionnellement à mettre en valeur la richesse et la diversité des archives conservées dans les fonds lorrains et particulièrement celui des Archives de Meurthe-et-Moselle. En l'occurence, les communications présentées lors du 500e anniversaire de la disparition du duc René II se sont intéressées, à travers le riche fonds d'archives lorrain, à la gouvernance des ducs de Lorraine et à l'émergence d'un état lorrain au sein de l'Europe médiévale et moderne.
Des universitaires et des historiens de renom ont largement contribué à cette étude sur la construction d'un état princier par René II. Ainsi, Philippe Contamine analyse le rôle de René II dans la création de l'état lorrain. Léonard Dauphant rend compte du rôle des officiers et des archives dan la construction de l'état territorial lorrain. Hélène Schneider présente l'importance des lettres patentes de René II dans l'étude de son règne. Pierre Pégeot donne un aperçu de la délinquance en Lorraine entre la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle en étudiant les lettres de rémission octroyées par le duc René. La place des officiers d'armes de René II dans la construction de l'état est abordée par Jean-Christophe Blanchard. Guillaume Meyer décrypte les symboles du pouvoir (les regalia) arborés par René II lors de son entrée solennelle dans sa capitale le 4 août 1473. Le tombeau de René II en l'église des Cordeliers de Nancy est célébré par Paulette Choné. Enfin, Philippe Martin s'intéresse au souvenir de René II laissé dans les mémoires des Lorrains entre 1560 et 1740.
Un bel ouvrage qui vient heureusement compléter les études déjà publiées sur le règne du duc René II, vainqueur de Charles le Téméraire lors de la fameuse Bataille de Nancy du 5 janvier 1477.
>> Lotharingia. Le duc de Lorraine René II et la construction d'un Etat princier, collectif, numéro spécial, n° XVI / 2010, Société Thierry Alix - Archives de Meurthe-et-Moselle, imprimerie Bialec, 117 p., ill. (30 €).