[Vosges Matin]
Commentaire du blogueur
Encore une fois, c'est un aspect du patrimoine architectural du village qui disparaît. La rue de Frain - naguère "rue du Bon-Vin" - connu sa pleine période de développement au milieu du XIXe siècle, à une époque où le village connaissait une poussée démographique. Ce quartier populaire était habité par des manouvriers qui se louaient auprès des cultivateurs, ainsi que par des carriers et des bûcherons.
On ne peut que déplorer la disparition de ces maisons typiques du XIXe siècle et surtout flétrir la négligence des propriétaires - et héritiers, en l'occurence - qui ont laissé ce bâtiments se dégrader. L'originalité d'un village réside avant tout dans la structure de son bâti et dans sa continuité ; le village de Bleurville étant un "village tas" constitué d'un ensemble d'immeubles mitoyens. Or, avec la disparition de ces "dents creuses", c'est un véritable mitage qui mine désormais le village. C'est aussi l'originalité des maisons traditionnelles qui disparaît au profit de pavillons sans caractère et standardisés.
Quel intérêt présentera le village lorsque ses éléments les plus anciens et les plus caractéristiques auront disparu ? Si non celui de ressembler aux autres villages du secteur qui n'auront pas su réagir à temps pour éviter le pire...
>> On pourra consulter avec profit le site de Maisons paysannes de France, association qui milite pour la sauvegarde du patrimoine traditionnel rural : http://www.maisons-paysannes.org
Commentaires
Un peu de vision de la part de la mairie lui ferait racheter ses maisons, réhabiliter elle-même dans les règles de l'art et louer/vendre ensuite. C'est ainsi que les villages alsaciens ont été sauvés. Il manque de manière générale à nos élus de village ce genre de vision patrimoniale à long terme...
Quand la bétise et l'ignorance triomphent ou comment on banalise nos paysages, nos villages et on enlaidit notre région. La Lorraine veut changer d'image? Ce n'est surement pas ainsi qu'il fait procéder.
Les solutions existent mais quand on ne veut pas les voir c'est difficile. La culture, la sensibilisation et la compétence seraient de rigueur. Le problème est que la compétence de certains élus/décideurs est dans l'attribution de leurs fonctions mais ne se traduit pas par une compétence intellectuelle, de vision ou de sensibilité. Comment peut-on détruire sans même avoir un remord dans l'enlaidissement irrémédiable? Même sans connaissances cela relève d'un profond mépris. Le problème est que l'on confond la propreté et la beauté. Si les deux ne sont pas incompatibles c'est souvent la propreté seule qui l'emporte. Il y aurait tant à dire!
Bleurville devrait plutôt se doter d'un PLU avec un volet patrimoine poussé et mettre en place des actions qui valoriseraient le bourg pour en assurer le développement.
Et oui, si certains ne veulent pas le comprendre, le développement ce n'est pas un lotissement ou une boite en fer pour un magasin, ça c'est de la dégradation. Le développement c'est améliorer le cadre de vie, recréer du lien social, faire de la culture en milieu rural, développer l'artisanat local, penser des circuits courts pour l'agriculture durable... et tout cela, le patrimoine peut en être un moteur, encore faut-il le vouloir...
Merci à ce blog de relater ces évènements car même s'ils sont tristes, ils peuvent susciter des volontés pour contrer ce phénomène.