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  • Nancy : les bronzes de l’obélisque de la place Carnot au musée de Saint-Pétersbourg ?

    Les bronzes et sculptures de Victor Prouvé qui ornaient l’obélisque de la place Carnot n’auraient peut-être pas été fondus par les Allemands durant l’Occupation. Ils pourraient se trouver en Russie avancent des « monuments men » nancéiens.

    obelisque.jpgPlus de 70 ans après leur disparition, des « monuments men » nancéiens sont intimement convaincus que les bronzes et sculptures de l’obélisque de Nancy, place Carnot, que l’on pensait avoir été fondus par les Allemands sous l’Occupation, pourraient se trouver en Russie. « Nos investigations ont réellement commencé en 2013 », confie Jean-Pierre Puton, du Centre Image Lorraine (CIL), à Nancy.

    Tout est parti d’une banale discussion sur les fontaines de la cité ducale avec Étienne Martin, auteur d’ailleurs d’un remarquable ouvrage sur ce sujet. Ce dernier en est venu à lui parler de l’obélisque Carnot. « On m’a toujours raconté que les soldats de la Wehrmacht avaient décroché ces œuvres signés Victor Prouvé pour les fondre et en faire des boulets de canon. Mais pour Étienne Martin, elles existent toujours. Alors j’ai voulu le vérifier », explique le directeur du CIL.

    ncy carnot.jpgSes recherches se portent d’abord sur cet obélisque de 20 mètres de haut et qui repose sur une assise à degrés. Il a été construit en granit rose des Vosges, provenant des carrières de Senones, par l’architecte Charles-Désiré Bourgon, avec des bronzes et sculptures de Victor Prouvé en ornement. L’ensemble, inauguré le 26 juin 1896, fut érigé en mémoire de Sadi Carnot, le président français de la IIIe République, assassiné en 1894 à Lyon. Outre la mémoire de cette figure de la vie politique française, ce monument commémore aussi la rencontre entre Sadi Carnot et le Grand-Duc Constantin de Russie. Elle eut lieu à Nancy les 5 et 6 juin 1892, dans le cadre de l’alliance franco-russe.

    En 1943, les sculptures et le médaillon sont donc décrochés de l’obélisque par l’occupant à l’exception du pyramidion. Pour les historiens de la cité ducale, le médaillon représentant Sadi Carnot de profil ainsi que les représentations allégoriques de la force et de la paix qui le soutiennent, au dessus d’une inscription « Au président Carnot - La Lorraine », avaient été fondus. Mais après deux ans d’enquête, Jean-Pierre Puton et ses amis pensent que les Allemands, grands amateurs d’art, les ont au contraire expédiés à Berlin où des milliers d’œuvres pillées par les forces occupantes étaient stockées. « Quand Berlin est tombé, les Russes auraient rapatrié ces bronzes et sculptures en Union soviétique, très probablement à Saint-Pétersbourg (Leningrad à l’époque) », affirme-t-il.

    Aidés de l’association Lorraine-Russie, présidée par Michel Ramspacher, les « monuments men » de Nancy essaient depuis d’avoir le soutien des autorités russes pour les retrouver. Michel Ramspacher a ainsi alerté le consul général de la Fédération de Russie à Strasbourg. Il lui a ainsi écrit que les sculptures de l’obélisque auraient été déposées au musée de l’Ermitage. Elles pourraient même se trouver « dans les réserves et risquent de ne jamais en ressortir, sauf peut-être, si une intervention de votre part pourrait attirer l’attention des autorités compétentes sur l’intérêt à les restituer », a détaillé Michel Ramspacher dans son courrier.

    DefilePlaceCarnot.jpgFaute d’une demande officielle, les réserves du musée de Saint-Pétersbourg leur sont pour le moment restées fermées. Les Nancéiens imaginent se tourner rapidement vers la mairie de Nancy qui n’a pas été prévenue des démarches entreprises depuis deux ans par ce petit groupe de passionnés d’histoire, pour que les demandes adressées aboutissent dans un cadre plus officiel. « Ce monument ayant été érigé pour sceller l’amitié franco-russe, nous sommes convaincus que le gouvernement russe donnera une suite favorable à notre démarche et acceptera de nous restituer ces bronzes et sculptures qui font partie du patrimoine de Nancy », avance encore Jean-Pierre Puton qui rêve qu’une fois ces œuvres rétrocédées, la place Carnot retrouve son éclat d’antan avec la reconstruction de la fontaine attenante démolie il y a plusieurs dizaines d’années.

    [d’après ER]

  • Addi Bâ, résistant des Vosges

    addi ba.jpgAddi Bâ était sur le point de fêter ses 27 ans quand les soldats d'Hitler le firent sortir de sa cellule de la prison de la Vierge, à Epinal, dans les Vosges, pour le conduire au poteau d'exécution.

    Le 3 décembre 1943, devant la cour de justice de la Feldkommandantur d'Epinal, celui que les Allemands appelaient le "terroriste nègre" venait d'être condamné à mort pour actes de franc-tireur.

    Ainsi s'acheva la longue épopée de ce jeune Peul du Fouta Djalon, engagé volontaire dans l'Armée française et chef du premier maquis des Vosges - le maquis de la Délivrance, dans l'ouest vosgien - créé au printemps 1943.

    A la fin des années 1980, un premier travail sur Addi Bâ fut initié par le colonel Rives, ancien de l'infanterie coloniale. Depuis 2003, le journaliste indépendant Etienne Guillermond a repris l'enquête à travers les archives lorraines et a sillonné les Vosges afin de recueillir les témoignages de femmes et d'hommes qui avaient connu le tirailleur-résistant, devenu une véritable légende entre Lamarche, Martigny-les-Bains et Bourbonne-les-Bains.

    L'auteur nous livre l'incroyable récit de l'itinéraire de ce jeune Guinéen, depuis sont pays d'origine jusqu'à son engagement et son action dans la résistance française. Un document bouleversant qui retrace le combat héroïque d'Addi Bâ contre l'occupant au service de son pays d'adoption, la France.

    Addi Bâ fut bien l'Africain qui défia les Nazis.

     

    ‡ Addi Bâ, résistant des Vosges, Etienne Guillermond, éditions Duboiris, 2013, 182 p., ill. (20 €).

  • Le terroriste noir

    terroriste noir.jpgTout commence en lisière d'une forêt vosgienne, un jour de 1940, quand un père et son fils partis cueillir des champignons tombent par hasard sur un "pauvre nègre" endormi au pied des arbres. Conduit au village de Romaincourt (alias Tollaincourt, dans le canton de Lamarche), ce jeune Guinéen adopté en France à l'âge de 13 ans, à la fois austère et charmeur, y fera sensation.

    Mais ce n'est qu'un début : en 1942, il entre en contact avec la Résistance locale et crée un des premiers maquis de la région. Lancés sur ses traces, les Allemands l'appelleront "le terroriste noir".

    Qui a trahi Addi Bâ ? Une de ses nombreuses amantes ? Un collabo professionnel ? Ou tout simplement la rivalité opposant deux familles aux haines séculaires ? A travers cette figure fascinante, c'est tout un pan méconnu de notre histoire qui défile : ceux que l'on appelait les tirailleurs sénégalais. C'est aussi la vie quotidienne de la population d'un village de l'ouest vosgien, évoquée par Tierno Monénembo avec une verve irrésistible... comme s'il s'agissait d'un village africain !

    L'auteur nous conte l'histoire d'un soldat guinéen, Addi Bâ, qui, après la débâcle, s'installa au village de Tollaincourt, dans l'ouest des Vosges, à proximité de Lamarche. Il prit la tête d'un maquis avec Marcel Arburger. Arrêté par l'occupant, il est exécuté en décembre 1943 à Epinal.

    Un roman historique pour ne pas oublier.

    L'auteur, Tierno Monénembo, est né en Guinée en 1947. Il a reçu le prix Renaudot pour son dernier roman, Le Roi de Kahel (2008).

     

    ‡ Le terroriste noir, Tierno Monénembo, Seuil éditions, 2012, 225 p. (17 €).

  • Journal d'un Résistant mosellan (1939-1945)

    journal resistant.jpgEtienne Rohr, né en 1920, est un jeune homme originaire d'Hagondange, en Moselle. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, il décroche son diplôme d'instituteur et reste enseigner dans sa région d'origine, après l'invasion allemande de 1940 puis l'annexion de son département au Reich.

    Sa rencontre avec Madeleine, qui deviendra sa femme après la guerre, est décisive et l'incite à s'engager dans la lutte contre l'occupant.

    Français et patriote dans l'âme comme toute sa famille, Etienne commence d'abord par organiser une petite résistance avec ses amis. Mais, après l'arrestation de sa fiancée et le durcissement de la répression, il se voit contraint de fuir sa ville pour la Corrèze, où il continue le combat, cette fois, en prenant les armes et en incorporant la Brigade indépendante Alsace-Lorraine dirigée par André Malraux.

    Ce journal est le récit de son quotidien depuis le début de ce conflit mondial jusqu'au retour des camps de Madeleine.

     

    ‡ Dans l'ombre nous vaincrons. Journal d'un Résistant mosellan (1939-1945), Caroline Gérard, éditions Serpenoise, 2012, 150 p., ill. (15 €).

  • Mirecourt : Ravenel transformé en Frontstalag en 1940-1941

    ravenel.jpg

    [Vosges Matin]

  • Les communautés juives en péril d'Alsace-Lorraine (1933-1939)

    juilfs lorraine alsace.jpgEn juin 1933, des clandestins investissent l'école d'agriculture de Courcelles-Chaussy, en Moselle. Ils sont porteurs d'un exode massif dans l'Est de la France, de jeunes juifs contraints de fuir le vent mauvais qui souffle dans l'Allemagne du chancelier Hitler.

    Qui sont-ils ? Combien sont-ils ? Comment la Lorraine et l'Alsace ont-elles géré cet afflux de juifs allemands perçus commed es concurrents indésirables dans une France en proie au chômage et à la crise économique ?

    Si les problèmes sont nombreux, ces réfugiés seront placés chez des cultivateurs ou dans des kibboutzim créés par les communautés juives françaises de l'Est et du reste de la France. Ils échapperont ainsi plus tard aux camps de la mort.

    A travers cet ouvrage jalonné de documents inédits, puisés dans les centres d'archives français et étrangers, et de témoignages émouvants, Jeanne Vincler retrace un chapitre méconnu de l'histoire de la Lorraine d'avant le second conflit mondial.

    L'auteur, Jeanne Vincler, est professeur de Lettres modernes dans un collège mosellan. Elle préside l'association Du Chaussy à Courcelles dont les centres d'intérêt portent sur les annexions et l'histoire du protestantisme en Pays messin.

     

    >> Communautés juives en péril. Alsace-Lorraine 1933-1939, Jeanne Vincler, éditions Serpenoise, 2010, 228 p., ill. (24 €).