Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

communiste

  • la Résistance en Moselle annexée : le groupe "Mario"

    Qu'est-ce que la Résistance en Moselle annexée et quelles formes a-t-elle prises ? C'est à ces questions que l'historien Cédric Neveu, devenu un spécialiste de la Seconde Guerre mondiale en Moselle, tente d'apporter des éléments de réponses, au travers d'une vaste étude, d'un essai d'histoire totale sur le groupe « Mario », appellation d'après-guerre qui recouvre le Parti communiste clandestin et son action de 1940 à 1944.

    Considéré comme l'un des principaux mouvements de lutte contre l'administration nazie au cours de l'annexion, il fut violemment réprimé par le système nazi qui créa pour l'occasion un Kommando spécial de la Gestapo et le SS-Sonderlager de Metz-Queuleu où les résistants furent impitoyablement torturés sous l'autorité du brutal commandant Hempen avant d'être envoyés dans les camps de concentration.

    La figure de son chef, l'instituteur communiste Jean Burger, est bien sûr incontournable, mais cette histoire se veut également celle d'un mouvement collectif. Des hommes et des femmes, dont une forte proportion d'étrangers, qui ont aussi agi. Avec leurs moyens, ils ont contribué à l'effondrement du système totalitaire destiné à dissoudre l'identité de la Moselle dans le Reich millénaire, aux côtés d'autres organisations de la Résistance mosellane.

    Cette étude ,appuyée sur une volumineuse documentation, appelle à prendre en compte la spécificité de la Résistance en Moselle annexée.

     

    ‡ La Résistance en Moselle annexée : le groupe "Mario", Cédric Neveu, éditions du Quotidien, 2015, 368 p. (20 €).

  • Disparition de Robert Chambeiron, compagnon de Jean Moulin et ancien député des Vosges

    Compagnon de Jean Moulin, Robert Chambeiron, ancien député des Vosges, est décédé le 31 décembre 2014 à 99 ans.

    chambeiron.jpgRobert Chambeiron est né le 22 mai 1915 à Paris. Après des études secondaires, il devient fonctionnaire et commence une activité politique. En 1936, il fait partie du cabinet de Pierre Cot, ministre de l'Air, où il côtoie Jean Moulin, Henri Manhès, Pierre Mendès-France, Pierre Meunier et contribue à l'aide clandestine aux Républicains espagnols.

    En 1939, il est mobilisé dans l'aviation. En octobre-novembre 1940, revenu d'Afrique du Nord, il entre dans la Résistance. Jean Moulin reprend contact avec ses anciens camarades, dont Robert Chambeiron. Le parcours de ce dernier dans la Résistance est très lié à celui de son ami Pierre Meunier. Avec lui, il se voit en effet chargé par Jean Moulin de rechercher des informations sur les groupuscules clandestins de Résistance.

    Toujours aux côtés de Meunier, il sert d'adjoint à Henri Manhès, représentant de Moulin en zone occupée. Avec Meunier encore, il organise la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR) le 27 mai 1943, rue du Four à Paris (6ème arrondissement), dont il assure la sécurité : « Le plus grand risque venait des représentants des partis politiques, ils avaient des visages connus, comme celui de Marc Rucart [NDLR : ancien député des Vosges et franc-maçon notoire], qui avait été ministre en 36, ou Le Troquer, qui avait perdu un bras en 14-18 : il fallait vérifier qu'ils n'avaient pas été suivis. »

    En 1944 et 1945, il est délégué à l'Assemblée consultative provisoire. Il fait partie de différentes commissions dont celle des Finances et celle de la réforme de l'Etat. Il est membre de la première et de la seconde Assemblée nationale constituante pour les Vosges. Chambeiron appartient au groupe d'Union républicaine et résistante, apparenté au groupe communiste. Il est député des Vosges de 1946 à 1951.

    Aux élections de 1951 il échoue contre le représentant du RPF (gaulliste), Georges Gaillemin. En 1948, il dénonce, à l'occasion d'une tentative d'évasion de collaborateurs du camp de La Vierge à Epinal, la mansuétude du gouvernement à l'égard des faits de collaboration. En 1950, il occupe le poste de secrétaire de l'Union progressiste que Pierre Cot vient de fonder. A la Chambre, il est l'un des principaux porte-parole des députés progressistes. Au nom de son groupe, il rejette le Pacte Atlantique. Il condamne la politique française en Asie. A la tribune, il est accusé d'incitation à la désertion lorsqu'il fait part de sa compréhension à l'égard de jeunes soldats français qui avaient refusé d'aller en Indochine.

    En 1956, il présente avec le socialiste Maurice Poirot une liste « Pour un nouveau Front populaire » qui est élue. Il est à nouveau député des Vosges jusqu'en 1958. Il lutte contre la guerre d'Algérie, insistant sur ses effets économiques désastreux. Il soutient une politique de rapprochement avec les pays communistes. Ainsi dépose-t-il, le 14 février 1957, une demande d'interpellation du gouvernement au sujet des avantages économiques, commerciaux et culturels qu'il y aurait à reconnaître la République populaire de Chine.

    En 1958, Robert Chambeiron s'oppose au retour au pouvoir du général de Gaulle.

    De façon plus anecdotique, concernant la vie de notre village de Bleurville,  l'ancien maire communiste Robert Denizot (1971-1977) entretint des relations d'amitié et de proximité politique avec Robert Chambeiron.

  • Une stèle dédiée au général Bigeard vandalisée à Aix-en-Provence

    stèle bigeard aix.jpegEn juin 2010, le conseil municipal d’Aix-en-Provence décidait de donner à un rond-point le nom du général Marcel Bigeard, alors décédé quelques jours auparavant. D’autres villes prendront la même initiative, quitte à susciter des polémiques avec les détracteurs les plus acharnés de “Bruno” (indicatif radio du général Bigeard).

    Mais ceux d’Aix-en-Provence n’en démordent pas. Ainsi, en septembre 2010, une cinquantaine de personnes répondirent à l’appel de la section locale du PCF pour effacer sur ce rond-point le nom du “Général Marcel Bigeard” pour le remplacer par celui de Maurice Audin, militant communiste et anticolonialiste, disparu lors de la bataille d’Alger en 1957. Cela donna lieu, un mois plus tard, à une contre-manifestation organisée par l’Union nationale des parachutistes (UNP).

    Quoi qu’il en soit, la mairie ne changea pas de position. Bien au contraire puisque le 5 décembre dernier, une stèle à la mémoire du général Bigeard fut inaugurée sur le rond-point.

    lorraine,toul,général bigeard,aix en provence,stèle,communiste,algérie,guerre,france,patrieSeulement, le monument n’est malheureusement pas resté intact longtemps. Le 26 décembre 2012, “sans aucun respect pour cette période de trêve de fêtes, la plaque dévoilée le 05 décembre par les autorités de la Ville d’Aix en Provence et les responsables nationaux, régionaux et départementaux de l’Union Nationale des parachutistes, [a été] détruite”, explique Stanislas Opolczynski, le responsable local de l’UNP. Non seulement, il ne reste plus grand’chose de la plaque sur laquelle était gravé le visage du général Bigeard mais la stèle a aussi été recouverte de peinture rouge et de tags.

    C’est “un geste inqualifiable qui désigne des personnages qui refusent l’histoire mais qui n’hésitent pas à imposer leur idéologie”, poursuit encore M. Opolczynski, qui a une parfaite idée des auteurs de ces actes de vandalisme, qui, selon lui, “relèvent du délit de saccage d’édifice public et d’atteinte aux valeurs et symboles de la République.” Et de conclure : “Pour les parachutistes, et les combattants de tous les conflits, la guerre ce fut le danger, l’audace, l’isolement. Le but fut atteint, la victoire remportée. Maintenant que la bassesse déferle, eux regardent le ciel sans pâlir et la terre sans rougir. Tout le monde ne peut en dire autant !”.

    Une plainte a été déposée par la mairie d’Aix-en-Provence. “Nous allons (…) plastifier des photos de la plaque dédiée à Bigeard et en coller à chaque destruction. Lorsqu’ils seront lassés nous reposerons une plaque définitive”, a confié M. Opolczynski.

    [source : Zone Militaire]

  • Nancy : que restera-t-il de la prison Charles-III ?

    L'ancienne prison Charles III de Nancy devrait être rasée courant 2010. Cette maison d'arrêt devenue fantôme garde les traces des milliers de prisonniers qui sont passés là, de leur quotidien, de la vie pénitentiaire. Il y flotte aussi le souvenir de victimes d'injustice et de l'Histoire.

    charles III nancy.jpgLes cellules défraîchies ont été débarrassées de leurs literies. Les murs sont couverts de graffitis. Tout a été vidé ou presque. Les coursives et les couloirs ne résonnent plus des bruits et des discussions des détenus qui s'y entassaient jusqu'à six par cellule. Depuis le transfert des prisonniers en juin au nouveau centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville, la vieille prison Charles III, en plein cœur de Nancy, a tout d'une prison fantôme. Rachetée par la Communauté urbaine du Grand Nancy, l'ancienne Maison d'arrêt devrait être très rapidement rasée. Elle pourrait même, si les procédures administratives sont rapidement bouclées, être détruite avant l'été 2010. Sur l'espace libéré se développera une partie du projet Nancy Grand Cœur qui prévoit une reconfiguration des rues, la création de logements, de locaux tertiaires... Avec cette destruction, c'est un volet de l'histoire de Nancy, de la justice, de la vie pénitentiaire avec ses violences, ses solitudes, ses existences brisées, ses "vedettes" du chapitre « fait divers » qui se referme.

    prison nancy.jpgMais la disparition de cette prison, un lourd symbole de drames, implique assurément un "devoir de mémoire". Car au cours de son histoire, cet établissement qui a vu passer des milliers de condamnés, a aussi connu les souffrances de victimes d'injustices et de la barbarie. C'est d'ailleurs devant la prison, sur les murs d'enceinte de laquelle avait été apposée une plaque inaugurée en 2002, que se déroulait chaque année la cérémonie « en mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l'État français et d'hommage aux Justes de France ». Des juifs furent détenus dans la prison avant d'être déportés. Mais pas seulement. Il y eut aussi des prêtres, des résistants chrétiens, gaullistes ou communistes comme en témoigne le récent ouvrage de Jean-Marie Conraud sur la prison Charles-III.

    Un groupe « Mémoire et souvenir » a donc été chargé de réfléchir à un futur lieu de commémoration mais aussi à la manière de préserver la mémoire de ce lieu, comme par exemple la porte par laquelle entraient les déportés. Des initiatives seront prises pour respecter cet important devoir mémoriel.