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  • Les "Malgré Nous" de la Kriegsmarine

    lorraine,alsace,allemagne,kriegsmarine,malgré nous,jean noel grandhommeA partir de l'été 1942, des milliers de jeunes Français des départements d'Alsace et de Lorraine annexés de fait par l'Allemagne nazie, mais aussi des jeunes filles, furent incorporés de force - au côté d'engagés volontaires - dans les unités combattantes et les services auxiliaires de la marine de guerre allemande, la Kriegsmarine, cette arme puissante fière de son histoire et des ses traditions.

    De la Scandinavie à la Crète, de la rade de Brest aux côtes soviétiques, sur d'imposants bâtiments de guerre ou dans les redoutables U-Boote, ce sont d'étonnants parcours accomplis sous l'uniforme allemand honni. Ils ont connu la routine épuisante des entraînements à la prussienne, la violence des combats sur tous les fronts, les horreurs apocalyptiques de la fin de la guerre sur la Baltique, mais aussi les moments de détente et la camaraderie, la résistance passive et les désertions malgré la suspicion pesant souvent sur les Malgré Nous, le passage par les camps de prisonniers russes ou britanniques avant des retours parfois tardifs. Telle est la trame de ces destins inscrits dans une histoire qui les dépassait tous et en a broyé beaucoup.

    Alors que la mer et la marine ont toujours fasciné et attiré les jeunes Lorrains et Alsaciens, cette page d'histoire pleine d'aventures n'avait jamais été racontée jusque-là, car l'ombre maudite de la croix gammée la recouvrait et empêchait d'en faire un récit serein. C'est le travail qu'a entrepris l'historien Jean-Noël Grandhomme, enrichissant son importante documentation par de nombreux témoignages d'anciens de la Kriegsmarine. Il restitue ainsi, sans tabou ni complaisance, une tragique et passionnante saga collective.

    L'auteur, Jean-Noël Grandhomme, est maître de conférences en histoire contemporaine à l'université de Strasbourg et spécialiste des deux derniers conflits mondiaux.

     

    ‡ Les Malgré Nous de la Kriegsmarine, Jean-Noël Grandhomme, éditions La Nuée Bleue, 2011, 430 p., ill. (25 €).

  • Le gauleiter Wagner, le bourreau de l'Alsace

    alsace,gauleiter,robert wagner,nazi,hitler,malgré nousLe gauleiter Robert Wagner s'était engagé auprès de Hitler à "germaniser l'Alsace en moins de cinq ans". De 1940 à 1945, "le bourreau de l'Alsace" a réalisé l'annexion de fait de la province au IIIe Reich, ordonné l'incorporation de force de cent mille Malgré Nous alsaciens, décidé l'exécution des évadés de Ballersdorf et des résistants de la Main Noire, orchestré l'embrigadement des jeunes garçons et filles dans les organisations paramilitaires du RAD... Un effrayant bilan !

    Nazi de la première heure et serviteur zélé de Hitler, le gauleiter Wagner exerça un pouvoir sans partage, cumulant les fonctions de chef de l'administration civile et du représentant du gouvernement de Berlin, avec un raffinement cruel et un soin méticuleux, poussant l'idéologie nationale-socialiste à son paroxysme.

    Au printemps 1946, son procès et celui de ses complices mirent en émoi toute l'Alsace. Jamais Wagner n'émit le moindre regret. Au moment de son exécution, il s'écria même "Vive Hitler ! Vive l'Alsace allemande !".

    Grâce à un remarquable travail d'enquête dans les archives françaises et allemandes, mené en grande partie avec les dossiers du procès, Jean-Laurent Vonau dresse le portrait d'un nazi fanatique, véritable incarnation du Mal.

    L'auteur, Jean-Laurent Vonau, est professeur émérite à l'Université de Strasbourg et vice-président du Conseil général du Bas-Rhin.

     

    ‡ Le Gauleiter Wagner. Le bourreau de l'Alsace, Jean-Laurent Vonau, éditions La Nuée Bleue, 2011, 255 p., ill. (22 €).

  • Insectes de Lorraine et d'Alsace

    insectes.jpgQui n'a jamais été surpris par le vol acrobatique d'une libellule, les couleurs éclatantes d'un papillon ou les formes étranges de certains petits insectes ? A travers ce livre, construit comme un guide de balades dans les milieux naturels de Lorraine et d'Alsace, découvrez 117 espèces d'insectes remarquables de nos régions. Ce ne sont pas forcément les plus rares, mais les plus grands, les plus colorés, les plus étranges... Ceux que l'on rencontre au détour d'un chemin et dont on sera surpris de découvrir les moeurs étonnantes.

    Richement illustré de 312 clichés inédits, cet ouvrage contient nombre d'anecdotes qui permettent de tout savoir sur les insectes : les identifier, connaître leurs comportements étranges, savoir où les trouver...

    L'ouvrage est complété de balades entomologiques pour mieux explorer les richesses naturelles de la Lorraine et de l'Alsace. Un livre indispensable au promeneur, au curieux, au naturaliste, à l'entomologiste ou à tout autre amateur de vie sauvage.

     

    >> Insectes remarquables de Lorraine & d'Alsace, Jean-Yves Nogret, Stéphane Vitzthum, éditions Serpenoise, 2011, 249 p., ill. (24 €).

  • Tambov, les "Malgré Nous" Lorrains et Alsaciens prisonniers des Russes

    tambov.jpgGrâce à l'ouverture récente des archives russes, de nombreuses informations inédites commencent à éclairer les réalités contrastées de ces quinze mille Malgré Nous mosellans et alsaciens incorporés de force dans l'armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale puis prisonniers des soviétiques.

    Les meilleurs spécialistes et des témoins restituent le camp d'internement de Tambov, la difficile survie au camp, les retours, la recherche des disparus... Ils analysent aussi l'évolution du contexte géopolitique et idéologique, depuis les silences et les ambiguïtés des autorités soviétiques et françaises dans l'après-guerre jusqu'aux récentes initiatives de coopération qui ont conduit à l'ouverture des archives comme à l'organisation de pèlerinages et de commémorations.

    Le temps de la reconnaissance et celui du travail historique sont venus. Cet ouvrage y contribue avec compétence.

    Ce livre accompagne l'exposition "Que s'est-il passé au camp de Tambov ?" présenté au Mémorial de l'Alsace-Moselle à Schirmeck d'octobre 2010 à novembre 2011.

     

    >> Tambov. Les révélations des archives soviétiques, collectif, éditions La Nuée Bleue, 2010, 143 p., ill. (25 €).

  • Bismarck

    bismarck.jpgPourquoi présenter un ouvrage sur Bismarck sur un blog qui parle des Vosges et de la Lorraine me direz-vous ? Et bien, notre "cher" Bismarck a marqué à plus d'un titre notre Lorraine entre 1871 et 1890, lors de l'annexion de l'actuel département de la Moselle et de l'Alsace. Alors, disons quelques mots de cet intéressant ouvrage remarquablement documenté.

    Bismarck, né en 1815, domine par sa stature et ses succès la deuxième moitié du XIXe siècle, marquée par l'unité allemande dont il a été l'architecte de bout en bout. Après avoir vaincu l'Autriche-Hongrie en 1866, il récidive quatre ans plus tard avec la France, ce qui lui permet de proclamer l'Empire allemand, dominé par la Prusse. Il demeurera au pouvoir jusqu'en 1890, longévité rare qui l'apparente à Metternich.

    Pour mieux dominer l'Europe, ce pragmatique oriente les puissances vers la colonisation au congrès de Berlin, tandis qu'il révolutionne l'Allemagne en engageant le combat contre l'Eglise avec le Kulturkampf, et en posant les jalons d'une politique sociale d'envergure pour contrer la montée du socialisme. Afin de contenir la volonté de revanche de la France amputée de l'Alsace et d'une partie de la Lorraine, il inaugure une nouvelle Sainte Alliance : l'Entente des Trois Empereurs, qui ne survivra pas à sa chute.

    L'auteur, Jean-Paul Bled, universitaire, présente ici une biographie d'envergure en soulignant les ambivalences du personnage. Homme d'ordre et conservateur, c'est aussi un révolutionnaire. Bismarck saura toute sa vie conciler les contraires.

     

    >> Bismarck, Jean-Paul Bled, éditions Perrin, 2011, 319 p. (23 €).

  • Les communautés juives en péril d'Alsace-Lorraine (1933-1939)

    juilfs lorraine alsace.jpgEn juin 1933, des clandestins investissent l'école d'agriculture de Courcelles-Chaussy, en Moselle. Ils sont porteurs d'un exode massif dans l'Est de la France, de jeunes juifs contraints de fuir le vent mauvais qui souffle dans l'Allemagne du chancelier Hitler.

    Qui sont-ils ? Combien sont-ils ? Comment la Lorraine et l'Alsace ont-elles géré cet afflux de juifs allemands perçus commed es concurrents indésirables dans une France en proie au chômage et à la crise économique ?

    Si les problèmes sont nombreux, ces réfugiés seront placés chez des cultivateurs ou dans des kibboutzim créés par les communautés juives françaises de l'Est et du reste de la France. Ils échapperont ainsi plus tard aux camps de la mort.

    A travers cet ouvrage jalonné de documents inédits, puisés dans les centres d'archives français et étrangers, et de témoignages émouvants, Jeanne Vincler retrace un chapitre méconnu de l'histoire de la Lorraine d'avant le second conflit mondial.

    L'auteur, Jeanne Vincler, est professeur de Lettres modernes dans un collège mosellan. Elle préside l'association Du Chaussy à Courcelles dont les centres d'intérêt portent sur les annexions et l'histoire du protestantisme en Pays messin.

     

    >> Communautés juives en péril. Alsace-Lorraine 1933-1939, Jeanne Vincler, éditions Serpenoise, 2010, 228 p., ill. (24 €).

  • La guerre des Paysans

    guerre des paysans.jpgAu printemps 1525, en Alsace comme dans une grande partie du Saint-Empire romain germanique, les paysans prennent les armes au nom de l'Evangile pour promouvoir un monde fraternel, sans seigneurs ni maîtres. Leur emblème est le Bundschuh, le soulier à lacet des gens du peuple. Ils pillent les maisons religieuses, menacent les châteaux, rallient à leur cause l'immense majorité des villages et un grand nombre de villes. Mais leurs premiers succès se terminent rapidement dans un immense bain de sang. Le duc de Lorraine Antoine mènera une véritable guerre contre les Rustauds alsaciens dans les Vosges au printemps 1525.

    La guerre des Paysans fut cependant une vraie révolution. L'historien médiéviste Georges Bischoff raconte, avec une érudition qui n'exclut pas la verve et la truculence, les premières années du bouillonnant XVIe siècle dans le sud de l'espace rhénan et dans les régions limitrophes, Lorraine et Franche-Comté, championnes du Catholicisme, alors que l'humanisme ébranlait de vieilles certitudes et que la Réforme s'éveillait.

     

    >> La guerre des Paysans. L'Alsace et la révolution du Bundschuh 1493-1525, Georges Bischoff, La Nuée Bleue éditions, 2010, 496 p., ill. (25 €).

  • Je n'avais que 20 ans : Struthof, Dachau... Survivre à l'horreur

    struthof dachau.jpgUn livre bouleversant. Comme tant d'autres qui ont déjà été écrits sur ces effroyables événements : la déportation des résistants durant la seconde guerre mondiale. Louis Pesson, né à Amiens, se mariera avec une Vosgienne de Raon-l'Etape, Gilberte Clavé, après son retour des camps de la mort. Décédé alors qu'il avait à peine 59 ans, ses fils ont décidé de publier son témoignage qu'il avait soigneusement consigné dans un cahier dans les années qui ont suivi la libération de la France.

    Arrêté à Moulins en 1944 après quelques actions dans la clandestinité dans les environs de Saint-Etienne, il sera condamné à mort et connaîtra les prisons de Nevers puis du Cherche-Midi à Paris avant sa déportation au camp du Struthof et à Dachau. Il évoque les conditions insupportables de sa détention dans ces deux camps alors qu'il n'était âgé que de 20 ans et relate la période se situant entre l'arrivée des troupes américaines au camp de Dachau et son retour vers la France en passant par la Suisse.

    Un livre dédié à la mémoire de Louis Pesson et à toutes celles et ceux qui ont connu les terribles épreuves des camps de l'horreur. Et qui y ont laissé leur vie et leur jeunesse.

     

    >> Je n'avais que 20 ans. Struthof, Dachau. Survivre à l'horreur, Louis Pesson, Jérôme Do Bentzinger éditeur, 2010, 141 p., ill. (16 €).

  • Lieux magiques et sacrés d'Alsace et des Vosges

    lieux magiques.jpgLes hauts lieux qui guérissent le corps, l'âme et l'esprit recensés dans ce livre sont de merveilleux cadeaux de la Nature : des trésors d'énergies vibratoires ou le Ciel et la Terre se rejoignent.

    Au travers d'une passionnante quête dans l'univers de l'Invisible, rédigée sous la forme d'un circuit touristico-initiatique, le lecteur ira à la découverte d'une Alsace et du massif vosgien inconnus et il prendra conscience des prodigieuses ressources d'auto-guérison et des énergies saines et fécondes émanants de ces lieux sacrés (chapelle de Frère Joseph à Ventron, le Grand Ballon, le dolmen du Schauenberg, les eaux guérisseuses des stations thermales vosgiennes,géomagnétisme de la montagne vosgienne, le camp celtique de la Bure à Saint-Dié, le lac de la Maix...).

    L'auteur, Gilbert Altenbach, est chercheur de formation pluridisciplinaire. Il est l'auteur d'une quinzaine d'ouvrages traitant de santé, de mieux être et d'environnement. Il est depuis plus de 30 ans un des pionniers de la géobiologie et du feng-shui en Europe.

     

    >> Lieux magiques et sacrés d'Alsace et des Vosges, Gilbert Altenbach, éditions Saint-Brice, 2009, 397 p., ill. (29,50 €).

  • La filature de Monthureux-sur-Saône au cœur du spectacle de l’Odyssée en 2010

    La Compagnie L’Odyssée travaille actuellement sur le scénario du prochain spectacle vivant qui serra présenté à Monthureux en août 2010. Les scénaristes s’inspirent des travaux de recherche menés par Marie-Françoise et Jean-François Michel sur l’histoire du chef-lieu de canton du sud-ouest vosgien.

     

    fleur du destin.jpgNous sommes au XIXe siècle, l’action débute avec l’arrivée du nouveau propriétaire de la filature, Christian Kiener.

     

    Ce dernier, protestant d’origine alsacienne, s’installe avec toute sa famille ainsi qu’avec deux employés de maison alsaciens. Ce qui inquiète les habitants du lieu et engendre de nombreux commentaires.

     

    Malgré un premier accueil plutôt froid, de nombreux ouvriers alsaciens viendront s'installer dans la Vôge avec la prospérité de la filature de la Perche.

     

    Travail des enfants, épidémie de choléra, guerre de 1870, incendie, confrontation de deux cultures et de deux confessions religieuses, la vie ne sera pas toujours rose dans le Monthureux de la fin du XIXe siècle.

     

    Des jeunes gens n’en oublient pas moins de se divertir et de s’aimer. Mais l’amour saura-t-il être plus fort que l’argent ? Le bonheur prendra-t-il le pas sur la misère ?

     

    Dans un cadre où la Saône effleure un patrimoine bâti enchâssé dans la verdure, les spectateurs découvriront une page méconnue de cette surprenante aventure industrielle en Saône Lorraine.

     

     

    >> Plus d’infos sur http://www.compagnie-odyssee.com/index.php

  • Archéologie des enceintes urbaines et de leur abords en Lorraine

    enceintes urbaines.jpgDepuis une vingtaine d'années, les interventions archéologiques en Lorraine et en Alsace ont révélé une centaine de sites ayant livré des vestiges de fortifications de villes médiévales. Ces découvertes sont à l'origine d'un programme de recherche interrégional sur les enceintes urbaines et leurs abords du XIIe au XVe siècle.

    La publication de ce travail collectif, édité dans le cadre de la Revue Archéologique de l'Est, offre l'occasion de renouveler de façon sensible la perception d'une des principales composantes de la ville médiévale, dans une zone partagée entre royaume de France et terre d'Empire.

     

    Le lecteur découvrira le tableau des différentes opérations archéologiques en Lorraine et en Alsace réalisées de 1985 à 2005 ainsi qu'une évocation des recherches entreprises dans les régions voisines. Par ailleurs, dix-huit études monographiques détaillées sont présentées : elles portent sur des villes de dimension modeste ou moyenne (Commercy, Epinal, Liverdun, Mirecourt, Neufchâteau, Saint-Avold, Saint-Mihiel, Sarrebourg, Vaucouleurs, Verdun, Vic-sur-Seille...).

     

    >> Archéologie des enceintes urbaines et de leurs abords en Lorraine et en Alsace (XIIe-XVe siècle), Yves Henigfeld et Amaury Masquilier (sous la dir.), RAE, 2008, 539 p., ill. (35 €).

  • Un prêtre slovène en visite en Lorraine

    Le père Niko Zvokelj, curé de Strunjan et des motards, a été séduit par la Lorraine. Retour avec une cinquantaine de paroissiens.

     

    prêtre slovène.jpgLe personnage impressionne par sa stature et son tempérament. Venu l'an dernier à l'invitation d'amis slovènes, il est littéralement tombé sous le charme de la vieille ville, la place Stanislas, le parc de la Pépinière... de Nancy dans son ensemble. Un émerveillement complété par la découverte de la fête des vignerons d'Eguisheim près de Colmar. Normal, la paroisse du père Niko Zvokelj se situe dans le secteur viticole qui correspond à la cinquantaine de kilomètres d'ouverture de son pays sur l'Adriatique.

     

    Le coup de foudre de l'homme d'Eglise est suffisamment fort pour qu'il ait envie de le partager. Il est donc revenu vendredi matin après une nuit passée dans le bus avec 45 de ses « paroissiens ». Cette fois encore, le séjour ne durera que trois jours, partagés entre les pavés de « Saint-Epvre » et l'Alsace. Le menu est plutôt copieux avec visite des hauts lieux emblématiques de la capitale lorraine, y compris l'Ecole de Nancy, un détour par la basilique de Saint-Nicolas-de-Port où le prêtre a tenu à célébrer une messe samedi matin tant l'édifice l'a séduit. Après, détour par le musée de la bière, cap sur Eguisheim et sa pittoresque fête de la vigne. Avant de reprendre la route pour la Slovénie, Niko animera de nouveau un office à Husseren-les-Châteaux.

     

    Le père Zvokelj, à l'instant d'organiser ce séjour, a d'abord fait appel à des agences de voyage, incapables de monter un tel périple. Il a donc retroussé les manches, préparé un programme, certes dense mais suffisamment plein d'imprévus et d'originalité pour ne pas lasser. Avec ses « relais » locaux, il a mis sur pieds l'hébergement et l'intendance à la MJC Lillebonne, dans le cadre d'échanges internationaux, pour les repas. Les Slovènes y ont fait découvrir, dès le petit-déjeuner, un jambon habillé de pâte à pain.

     

    Le dîner lorrain constituait une suite tout aussi gourmande à ce prélude avec salade de pommes de terre, un pâté en croûte, fierté de la gastronomie régionale pour finir, saison oblige, par l'incontournable tarte aux mirabelles. Le tout accompagné d'un récital des soeurs Kousinovitch.

     

    Le père Zvokelj a voulu faire de ce périple un instant chaleureux, convivial, de véritable échange et surtout pas un banal instant touristique. Pari réussi tout comme son projet initial adopté par 45 de ses compatriotes, des paroissiens mais aussi un nombre non négligeable de motards dont il est l’aumônier. Passionné depuis longtemps par les « gros cubes », il a accepté de diriger la cérémonie de bénédiction de leurs engins qu'ils se voyaient régulièrement refusée ailleurs. Cette année le 25 avril, date fixée pour le rendez-vous, ils étaient 5.000.

     

    Niko, frère franciscain, selon les préceptes de son ordre, ne doit rien posséder. Des amis lui ont permis de sacrifier tout de même à la griserie de chevaucher une moto en lui en offrant une. Si sa barbe démesurée lui donne les allures d'un Hell's Angel, l'homme explique qu'il la laisse pousser depuis la fin de l'adolescence, époque où ce choix symbolisait sa rébellion contre les valeurs usées des générations précédentes. Celui, dont la famille appartenait au parti communiste de l'ex-Yougoslavie de Tito, n'a jamais hésité quand il a ressenti sa vocation. De quoi un peu mieux comprendre cette sérénité simple qu'il dégage.

     

    Déjà, un nouveau voyage en Alsace-Lorraine est prévu. A moto, peut-être, cette fois. Possible quand on sait que le « drôle » de curé et ses paroissiens ont déjà poussé sur ce mode jusqu'à Assise, en Italie. Un raid de 570 kilomètres !

     

    [d’après l’Est Républicain | 30.08.09]

  • Eté 2009 : fréquentation touristique en hausse à Nancy

    Le tourisme est plutôt souriant à Nancy selon une note de conjoncture de l'office de tourisme qui relève notamment un plus fort passage d'étrangers que d'ordinaire.

    tourisme nancy.jpgNon, non, on ne va pas s'amuser à comparer les fréquentations touristiques entre Biarritz, Saint-Tropez et Nancy, par exemple. Bien sûr, on ne joue pas dans la même division, mais n'empêche que le mois de juillet chez Stanislas n'est pas mauvais à en croire les observations de l'office de tourisme. « La fréquentation à la banque d'accueil est en légère, mais sensible hausse depuis le début de la saison d'été », indique une note de conjoncture.

     

    Qui pousse la porte de l'office à l'angle de la place Stanislas et de la rue des Dominicains ? 400.000 personnes par an. Un chiffre affolant. La moitié de ces visites concerne des demandes d'informations sur la région, mais également d'autres coins de France. Qui se montre curieux ? Des Nancéiens à la recherche de documentation pour des hôtes, mais aussi des habitants d'Ile-de-France (que le TGV met à 1h30 de Nancy), des voisins d'Alsace, de Bourgogne et de Champagne.

     

    Phénomène nouveau : Nancy intéresse désormais les Bordelais et les Toulousains qui ne « montent » pas paradoxalement leurs 35-45 ans dans l'Est par les lignes à grande vitesse, mais en voiture et sans leurs enfants.

     

    Nancy attire les regards depuis l'international. Cet été, les étrangers (Allemands, Néerlandais, Belges, Anglais en majorité) sont en plus grand nombre et l'habituelle proportion de 20 % d'étrangers, calculée sur les années antérieures, risque fort d'évoluer vers le haut.

     

     

    touristes nancy.jpgLa tendance voulant que Nancy ne soit qu'une courte étape d'une journée ou d'une demi-journée dans un voyage serait en train de changer. Le phénomène reste à confirmer, mais, depuis une semaine, la demande de renseignements évolue. « Elle porte désormais sur des activités du lendemain ou du surlendemain, ce qui suppose des séjours de 48 à 72 heures sur place », indique la note de conjoncture.

     

    Ça implique donc de se trouver un toit. Là aussi, de nouveaux comportements se font jour avec l'apparition de réservations de dernière minute. Elles se concluent au comptoir de l'office de tourisme où les clients recherchent une chambre pour le soir même, à l'image du 4 août où l'on a enregistré 15 réservations qui ont toutes trouvé où dormir. En ce qui concerne ses lits, Nancy dort à la même enseigne que le reste du pays où la clientèle des hôtels, quand elle n'est pas descendue d'une étoile dans le choix de sa catégorie, goûte aux campings haut de gamme, aux chambres d'hôtes et aux gîtes au détriment de couettes plus urbaines. Peut-être cela tient-il au fait de ne pas s'enfermer en ville pour « rayonner » par demi-journée ou par journée sur l'ensemble de la région.

     

    C'est aussi vraisemblablement par souci d'économie. L'argent, à l'intérieur d'un panier moyen en baisse, est dépensé de façon moins accessoire. Les touristes préféreront parfois payer une visite guidée (d'ailleurs en augmentation en semaine par rapport au week-end) plutôt qu'un cadeau même modeste. L'incidence sur le chiffre d'affaires de l'office est limitée. Il reste globalement stable, compensé par le volume d'affaires.

     

     

    Des affaires qui tiennent pour partie à une spécificité nancéienne : l'attractivité de son enseignement supérieur et la taille de sa population estudiantine qui génèrent un tourisme utilitaire, notamment, depuis le 20 juillet. De nombreux parents accompagnent durant plusieurs jours le futur étudiant dans sa quête d'une résidence et passent plusieurs en ville, armés des plans des rues, des lignes de transports en commun et d'une liste d'adresses utiles, glanés à l'office. Une fois le « petit » ou la « petite » logés, ils reviennent l'esprit plus léger au comptoir, pour cette fois, visiter Nancy dans la foulée ou prendre la documentation en vue d'un prochain passage en ville.

     

    « Mieux qu'un frémissement, ce début de saison 2009 à l'office de tourisme rappelle un peu l'été 2007 », sent la note de conjoncture.

     

     

    [d’après l’Est Républicain | 17.08.09]

  • A propos de la réorganisation territoriale : « L'Alsace-Lorraine a disparu » déclare François Roth

    Universitaire, historien et politologue, spécialiste de la Lorraine, François Roth doute que la fusion envisagée entre l’Alsace et la Lorraine « aille très loin ».

    françois roth.jpgProfesseur émérite d'histoire contemporaine à l'université de Nancy 2, François Roth va publier prochainement un ouvrage sur « L'Alsace-Lorraine, histoire d'un pays disparu ».

     

    - Une nouvelle Alsace-Lorraine, ça sent un peu la guerre de tranchées ?

     

    - Vous avez raison de dire « nouvelle » parce que si une entité était créée regroupant les deux régions administratives actuelles, ce serait une nouvelle Alsace-Lorraine. L'Alsace-Lorraine historique n'est pas celle-là. Elle ne comprenait que les trois départements du Bas-Rhin, Haut-Rhin et Moselle, annexés par l'empire allemand en 1871. Elle a disparu en 1918 même si elle reste présente dans les mentalités et dans l'espace public. Les Mosellans parlent d'ailleurs plus volontiers de l'Alsace-Moselle.

     

    - Il en reste des traces ?

     

    - Evidemment, il reste le droit local alsacien-mosellan, le régime concordataire et une école publique un peu confessionnelle, ou des régimes de remboursements et de retraites réputés plus avantageux qu'en « France de l'intérieur »...

     

    - Cette fusion des deux régions est possible selon vous ?

     

    - Il faudrait l'accord des élus et des populations, cela me paraît très difficile pour la Meurthe-et-Moselle, la Meuse et les Vosges qui n'ont jamais appartenu à l'Alsace-Lorraine historique, et même le pays de Metz serait réticent à mon avis. Se poserait tout de suite le problème de la capitale régionale, qui ne pourrait être que Strasbourg, c'est-à-dire une capitale très décalée géographiquement et qui serait perçue comme très alsacienne. Il faudrait également concilier deux législations. Et je n'exclus pas le problème politique, puisque la région pourrait basculer à droite et je vois mal les élus lorrains actuels – de gauche - soutenir cette fusion...

     

    - Est-ce qu'elle serait utile ?

     

    - Un peu plus de 2,3 millions de Lorrains et un peu plus de 1,8 million d'Alsaciens, ça ne fait tout de même pas une grande région comparée aux régions allemandes. Ce pourrait être une étape avant la fusion des quatre régions du Nord-Est mais ça me paraît bien improbable de faire cette réforme sans soulever des tempêtes !

     

    - Nicolas Sarkozy peut l'imposer ?

     

    - Je le vois mal engager une réforme comme ça en deuxième partie de quinquennat alors qu'il va sortir essoré de la crise... Je ne pense pas que tout ça aille très loin.

     

    - Mais le problème existe ?

     

    - Le problème de la réforme des régions est ouvert depuis 15 ou 20 ans... Tout le monde est d'accord pour dire que nos régions sont trop petites mais dès qu'on parle de fusion plus personne n'est d'accord... Et dans l'hypothèse qui nous occupe, les difficultés sont politiques mais aussi psychologiques et culturelles ! Les Alsaciens n'ont d'ailleurs jamais revendiqué d' « annexer » la Lorraine. La vraie région utile pour eux serait de réunir l'Alsace, le Bade-Wurtemberg et le pays de Bâle. Mais avec la Suisse, c'est encore plus compliqué !

     

     

     

     

    Pour Christian Pierret, ancien député de Saint-Dié, c’est « une chance pour les Vosges »

     

    christian pierret.jpgL'identité des Vosges est très forte. Paradoxalement, l'intégration du département dans un ensemble plus vaste, regroupant Alsace et Lorraine pourrait la renforcer, analyse Christian Pierret, ancien maire et ancien député des Vosges. « Je pense qu'il y a une chance pour les Vosges. Même avec la fusion avec l'Alsace, Saint-Dié-des-Vosges resterait la capitale économique de tout le massif vosgien, la ville la plus importante. Actuellement, les régions françaises sont trop petites à l'échelle européenne (…) ».

     

     

     

    [d’après l’Est Républicain | 25.02.09]