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christian pierret

  • La cathédrale de Saint-Dié-des-Vosges

    st dié.jpgSon architecture est loin de connaître la célébrité des cathédrales de l'Ile-de-France. En Lorraine même, la cathédrale de Saint-Dié passe bien après celles de Metz, Toul et Verdun... Et pourtant, la cathédrale du diocèse de Saint-Dié est à la fois antique et récente.

    Le splendide ouvrage, avec une riche iconographie, édité par Serge Domini, avec des préfaces de Mgr Jean-Paul Mathieu, évêque de Saint-Dié, de Jack Lang, ancien ministre de la Culture et vosgien de la plaine, et de Christian Pierret, ancien ministre et maire de la ville, initie le croyant, le lecteur, le curieux et l'amateur d'histoire et de patrimoine à l'histoire de ce monument sacré emblématique de la ville et de l'Eglise des Vosges.

    Les auteurs nous font découvrir pas à pas les origines de l'ensemble cathédrale avec la fondation de Notre-Dame de Galilée au XIIe siècle jusqu'à la construction de la cathédrale du diocèse fondé en 1777 sur le démembrement du vaste diocèse de Toul, en passant par les destructions multiples et surtout celles de 1944. Et sa résurrection qui s'est poursuivit jusqu'à ces dernières années avec la restauration des vitraux, du mobilier liturgique et des orgues.

    L'histoire de la cathédrale de Saint-Dié se confond avec celle de la ville. Un ouvrage bienvenu sur un monument vosgien méconnu et trop souvent relégué au second plan, victime de l'ombre projetée par les autres cathédrales lorraines, considérées comme plus prestigieuses architecturalement.

     

    ‡ La cathédrale de Saint-Dié-des-Vosges, Raphaël Tassin et Christian Pierret, Ville de Saint-Dié-des Vosges - Serge Domini éditeur, 2014, 128 p., ill. (35 €).

     

  • A propos de la réorganisation territoriale : « L'Alsace-Lorraine a disparu » déclare François Roth

    Universitaire, historien et politologue, spécialiste de la Lorraine, François Roth doute que la fusion envisagée entre l’Alsace et la Lorraine « aille très loin ».

    françois roth.jpgProfesseur émérite d'histoire contemporaine à l'université de Nancy 2, François Roth va publier prochainement un ouvrage sur « L'Alsace-Lorraine, histoire d'un pays disparu ».

     

    - Une nouvelle Alsace-Lorraine, ça sent un peu la guerre de tranchées ?

     

    - Vous avez raison de dire « nouvelle » parce que si une entité était créée regroupant les deux régions administratives actuelles, ce serait une nouvelle Alsace-Lorraine. L'Alsace-Lorraine historique n'est pas celle-là. Elle ne comprenait que les trois départements du Bas-Rhin, Haut-Rhin et Moselle, annexés par l'empire allemand en 1871. Elle a disparu en 1918 même si elle reste présente dans les mentalités et dans l'espace public. Les Mosellans parlent d'ailleurs plus volontiers de l'Alsace-Moselle.

     

    - Il en reste des traces ?

     

    - Evidemment, il reste le droit local alsacien-mosellan, le régime concordataire et une école publique un peu confessionnelle, ou des régimes de remboursements et de retraites réputés plus avantageux qu'en « France de l'intérieur »...

     

    - Cette fusion des deux régions est possible selon vous ?

     

    - Il faudrait l'accord des élus et des populations, cela me paraît très difficile pour la Meurthe-et-Moselle, la Meuse et les Vosges qui n'ont jamais appartenu à l'Alsace-Lorraine historique, et même le pays de Metz serait réticent à mon avis. Se poserait tout de suite le problème de la capitale régionale, qui ne pourrait être que Strasbourg, c'est-à-dire une capitale très décalée géographiquement et qui serait perçue comme très alsacienne. Il faudrait également concilier deux législations. Et je n'exclus pas le problème politique, puisque la région pourrait basculer à droite et je vois mal les élus lorrains actuels – de gauche - soutenir cette fusion...

     

    - Est-ce qu'elle serait utile ?

     

    - Un peu plus de 2,3 millions de Lorrains et un peu plus de 1,8 million d'Alsaciens, ça ne fait tout de même pas une grande région comparée aux régions allemandes. Ce pourrait être une étape avant la fusion des quatre régions du Nord-Est mais ça me paraît bien improbable de faire cette réforme sans soulever des tempêtes !

     

    - Nicolas Sarkozy peut l'imposer ?

     

    - Je le vois mal engager une réforme comme ça en deuxième partie de quinquennat alors qu'il va sortir essoré de la crise... Je ne pense pas que tout ça aille très loin.

     

    - Mais le problème existe ?

     

    - Le problème de la réforme des régions est ouvert depuis 15 ou 20 ans... Tout le monde est d'accord pour dire que nos régions sont trop petites mais dès qu'on parle de fusion plus personne n'est d'accord... Et dans l'hypothèse qui nous occupe, les difficultés sont politiques mais aussi psychologiques et culturelles ! Les Alsaciens n'ont d'ailleurs jamais revendiqué d' « annexer » la Lorraine. La vraie région utile pour eux serait de réunir l'Alsace, le Bade-Wurtemberg et le pays de Bâle. Mais avec la Suisse, c'est encore plus compliqué !

     

     

     

     

    Pour Christian Pierret, ancien député de Saint-Dié, c’est « une chance pour les Vosges »

     

    christian pierret.jpgL'identité des Vosges est très forte. Paradoxalement, l'intégration du département dans un ensemble plus vaste, regroupant Alsace et Lorraine pourrait la renforcer, analyse Christian Pierret, ancien maire et ancien député des Vosges. « Je pense qu'il y a une chance pour les Vosges. Même avec la fusion avec l'Alsace, Saint-Dié-des-Vosges resterait la capitale économique de tout le massif vosgien, la ville la plus importante. Actuellement, les régions françaises sont trop petites à l'échelle européenne (…) ».

     

     

     

    [d’après l’Est Républicain | 25.02.09]