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Un prêtre slovène en visite en Lorraine

Le père Niko Zvokelj, curé de Strunjan et des motards, a été séduit par la Lorraine. Retour avec une cinquantaine de paroissiens.

 

prêtre slovène.jpgLe personnage impressionne par sa stature et son tempérament. Venu l'an dernier à l'invitation d'amis slovènes, il est littéralement tombé sous le charme de la vieille ville, la place Stanislas, le parc de la Pépinière... de Nancy dans son ensemble. Un émerveillement complété par la découverte de la fête des vignerons d'Eguisheim près de Colmar. Normal, la paroisse du père Niko Zvokelj se situe dans le secteur viticole qui correspond à la cinquantaine de kilomètres d'ouverture de son pays sur l'Adriatique.

 

Le coup de foudre de l'homme d'Eglise est suffisamment fort pour qu'il ait envie de le partager. Il est donc revenu vendredi matin après une nuit passée dans le bus avec 45 de ses « paroissiens ». Cette fois encore, le séjour ne durera que trois jours, partagés entre les pavés de « Saint-Epvre » et l'Alsace. Le menu est plutôt copieux avec visite des hauts lieux emblématiques de la capitale lorraine, y compris l'Ecole de Nancy, un détour par la basilique de Saint-Nicolas-de-Port où le prêtre a tenu à célébrer une messe samedi matin tant l'édifice l'a séduit. Après, détour par le musée de la bière, cap sur Eguisheim et sa pittoresque fête de la vigne. Avant de reprendre la route pour la Slovénie, Niko animera de nouveau un office à Husseren-les-Châteaux.

 

Le père Zvokelj, à l'instant d'organiser ce séjour, a d'abord fait appel à des agences de voyage, incapables de monter un tel périple. Il a donc retroussé les manches, préparé un programme, certes dense mais suffisamment plein d'imprévus et d'originalité pour ne pas lasser. Avec ses « relais » locaux, il a mis sur pieds l'hébergement et l'intendance à la MJC Lillebonne, dans le cadre d'échanges internationaux, pour les repas. Les Slovènes y ont fait découvrir, dès le petit-déjeuner, un jambon habillé de pâte à pain.

 

Le dîner lorrain constituait une suite tout aussi gourmande à ce prélude avec salade de pommes de terre, un pâté en croûte, fierté de la gastronomie régionale pour finir, saison oblige, par l'incontournable tarte aux mirabelles. Le tout accompagné d'un récital des soeurs Kousinovitch.

 

Le père Zvokelj a voulu faire de ce périple un instant chaleureux, convivial, de véritable échange et surtout pas un banal instant touristique. Pari réussi tout comme son projet initial adopté par 45 de ses compatriotes, des paroissiens mais aussi un nombre non négligeable de motards dont il est l’aumônier. Passionné depuis longtemps par les « gros cubes », il a accepté de diriger la cérémonie de bénédiction de leurs engins qu'ils se voyaient régulièrement refusée ailleurs. Cette année le 25 avril, date fixée pour le rendez-vous, ils étaient 5.000.

 

Niko, frère franciscain, selon les préceptes de son ordre, ne doit rien posséder. Des amis lui ont permis de sacrifier tout de même à la griserie de chevaucher une moto en lui en offrant une. Si sa barbe démesurée lui donne les allures d'un Hell's Angel, l'homme explique qu'il la laisse pousser depuis la fin de l'adolescence, époque où ce choix symbolisait sa rébellion contre les valeurs usées des générations précédentes. Celui, dont la famille appartenait au parti communiste de l'ex-Yougoslavie de Tito, n'a jamais hésité quand il a ressenti sa vocation. De quoi un peu mieux comprendre cette sérénité simple qu'il dégage.

 

Déjà, un nouveau voyage en Alsace-Lorraine est prévu. A moto, peut-être, cette fois. Possible quand on sait que le « drôle » de curé et ses paroissiens ont déjà poussé sur ce mode jusqu'à Assise, en Italie. Un raid de 570 kilomètres !

 

[d’après l’Est Républicain | 30.08.09]

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