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  • Palais ducal de Nancy : le duc Antoine toiletté

    La Porterie du palais ducal de Nancy vient d’être rendue aux Lorrains et aux touristes. Blanche et ocre, elle enchâsse la noble figure du duc Antoine qui a repris des couleurs.

     

    palais ducal sept 09 008.jpgC'était tout noir et décrépit, sombre évocation de temps obscurs et presque moyenâgeux. La Porterie du Palais ducal, c'est la première Renaissance française, sauf que la Lorraine était indépendante, et que le vent d'Italie, grâce au bon roi René et ses descendants avait soufflé nettement plus tôt.

     

    Quant au Moyen Âge, il était beaucoup plus lumineux que ça à tous points de vue, et n'en déplaise aux attardés du romantisme, quand ces splendides monuments ont été faits, les contemporains les ont connus blancs. « Dans les années 70, c'était tout juste un décrassage », remarquait le maire de Nancy, venu tirer sur l'étoffe voilant le duc Antoine brandissant son épée. « Cette fois, c'est une vraie restauration. » De fait, le travail entrepris par France-Lanord & Bichaton, Chanzy et Pardoux, spécialistes des restaurations délicates est tout à fait remarquable. Seules les pierres vraiment abîmées ont été changées et retaillées à l'identique, la plupart du temps en pierre d'Euville (55), dont le grain est d'excellente qualité. Comme les trois embases abîmées de la Porterie, posées après remplacement il y a tout juste une semaine au mortier de chaux.

     

    De longs mois ont été nécessaires pour venir à bout de cette restauration conduite par l'architecte en chef des Monuments Historiques, Pierre-Yves Caillault. La Porterie elle-même a été édifiée par le duc Antoine (1489-1544). Elle date de 1512 et a été construite en même temps que la galerie des Cerfs, par l'« Imagier de la Maison de Lorraine », le sculpteur Mansuy Gauvain, auteur également de la Vierge au manteau de Notre-Dame de Bonsecours. L'œuvre de la Grand-Rue est de facture encore très gothique et s'inspire de la porterie du château de Blois où le fils de René II a longuement séjourné, à la cour de Louis XII.

     

    palais ducal sept 09 009.jpgA la Révolution, la statue équestre du Duc fut cassée et ce n'est qu'en 1851 que le sculpteur Jiorné Viard en fit une copie. La couleur de la statue, ocrée, par rapport à la pierre blanche de la Porterie fait un contraste qui avait disparu au fil du temps. Le dévoilement de l'ensemble a permis de remarquer cette nuance.

     

    Pour les connaisseurs, le portail monumental est « sommé d'une niche au cintre surbaissé, abritant la statue équestre, flanqué de pilastres en candélabres qui atteignent presque le faîte du toit et supportent deux gâbles superposés. Le premier de ces gâbles, de facture gothique, décoré de feuilles de choux, encadre les armoiries du duc Antoine. Le second, de forme rectangulaire, terminé par une coquille, est orné de deux bustes de guerriers affrontés.... » Ce qui a beaucoup amusé le recteur de la basilique Saint-Epvre, supérieur des Oratoriens, le P. Bruno Gonçalvès, c'est la présence d'un bœuf qui prêche, et d'un vilain petit moinillon rigolo...

     

    L'étape suivante, après la restauration en cours du bâtiment Morey (où est située l'entrée du Musée lorrain), sera la construction d'un vaste bâtiment à Maxéville. Le concours vient d'être passé et le lauréat sera dévoilé le 23 septembre au conseil municipal de Nancy. Il s'agit de stocker à terme dans cet édifice toutes les réserves des six musées de Nancy et son agglomération. Une opération indispensable si l'on veut passer à l'étape suivante de la restauration intérieure du Musée lorrain : car pour pouvoir refaire chaque salle, il faut pouvoir entreposer les œuvres qui s'y trouvent et, par cette opération-tiroir, refaire l'ensemble. Puis s'attaquer aux réserves, encore mal connues, et surtout mal exploitées.

    [d'après l'Est Républicain]

  • La renaissance de la cité de La Mothe

    La cité-forteresse de la Mothe, aux confins de la Haute-Marne et des Vosges dans le Bassigny lorrain, assiégée puis détruite sur ordre de Mazarin en 1645, n'est désormais plus une belle oubliée. Une fête populaire la révèle chaque été au public.

     

    fête la mothe1 23.08.09.jpgSous l'impulsion de l'association « Le chemin du Mouzon » et de l'association de collectivités locales lorraines et champenoises « Pour la Mothe », le site connaît chaque mois d’août une journée d'animation inhabituelle.

     

    Dimanche 23 août, le public s'est largement mobilisé pour un événement désormais traditionnel : « La fête de La Mothe ». Dans la matinée, les premiers visiteurs conduits par M. Jean Charles, historien de La Mothe, ont pu mieux connaître l'histoire de cette ville lorraine qui, entre 1258 et 1645, compta jusqu'à 4.500 habitants. Et le public était venu de loin puisqu’on notait la présence d’un groupe important de nancéiens emmenés par Jean-Marie Cuny, auteur régionaliste bien connu, et son association « Mémoire des Lorrains ». Ils n’ont pas résisté à l’envie de déployer au vent le drapeau aux trois alérions et celui de La Mothe aux deux bars accolés afin de rappeler l’ancienne appartenance lorraine et barroise de la cité.

     

    la mothe.jpgL'après-midi a permis un saut dans le Moyen Âge grâce à l'association « Les Ruistres sans terre », créée en 2005 à Metz par des passionnés de la période 1330-1360. Douze de ses membres sont venus présenter le mode de vie de cette époque avec un campement de voyageurs, les métiers féminins, les armes et les costumes de guerre ou de ville, etc. «  C'est la première fois que nous venons ici », précise le président. « Les gens sont sympathiques et intéressés. Ils posent beaucoup de questions. » Le public n'a en effet pas caché son intérêt pour les costumes, les armures pesant jusqu'à 30 kg, ou encore les secrets de l'écriture médiévale.

     

    Auprès des arbres généalogiques des derniers habitants de la citadelle lorraine, l'association « Pour la Mothe » présentait « Les cahiers de La Mothe », son premier bulletin annuel d'information. Le président François Dépinal, de Sauville, se réjouissait d’avoir contribuer à la réédition d’un livre publié en 1841 par Édouard du Boys de Riocour, un ouvrage qui, écrit à partir de témoignages des sièges subis par la ville-forteresse, est considéré comme une référence par les historiens de la cité de La Mothe.

     

    Par ailleurs, l’association « Pour La Mothe » annonce l’ouverture d’un nouveau site Internet qui présentera ses activités. A découvrir fin septembre sur http://www.la-mothe.eu.

     

    Enfin, peut-on espérer, un jour prochain, à la faveur des réorganisations territoriales, voir revenir l’ancienne cité de La Mothe dans le giron lorrain ? Tous les amoureux de l’histoire de la Lorraine le souhaitent ardemment. Elle mettrait ainsi un terme à la volonté du législateur révolutionnaire de 1790 de briser le souvenir de l'ancien duché de Lorraine et de Bar indépendant.

     

    [d’après Vosges Matin | 27.08.09]

  • Palais ducal de Nancy : dans l'intimité du duc Antoine

    En attendant le dévoilement solennel de la Porterie du Palais ducal de Nancy (et Musée lorrain), entièrement restaurée, il était intéressant, grâce aux échafaudages en place, d'en scruter les détails.

     

    porterie.jpgIl ne lui manque plus que l'épée. En attendant, le duc mouline dans l'air de son petit poing. « Les Métalliers lorrains vont la lui remettre en place », explique Pierre-Yves Caillault, architecte en chef des Monuments historiques. L'échafaudage de la Porterie est toujours là, pour quelque temps encore, bien que le travail de restauration soit achevé côté façade. On ne dévoilera l'ensemble de la Porterie du Palais ducal, aujourd'hui Musée lorrain, qu'un peu plus tard. Soit avant les grands départs, soit à l'occasion des journées du Patrimoine. Cela dit, les Nancéiens frustrés peuvent déjà revoir les deux pinacles élégamment sculptés typiques de la première Renaissance française, c'est-à-dire avec une ornementation restée largement d'inspiration gothique. La pierre blanche de Meuse est une dentelle de grande finesse que la rénovation a bien respectée. « Nous avons gardé tout ce que nous avons pu. Les parties les plus abîmées ont été resculptées et replacées. Et à l'arrière des pinacles, on a consolidé l'ensemble sans que cela ne se voie. C'est amusant de voir la communauté d'inspirations entre les décors végétaux Art Nouveau du Flo et ce foisonnement gothique... »

     

    duc antoine.jpgProfiter de l'échafaudage encore en place permet de voir des détails qui resteront invisibles pour le passant de la rue. Gargouilles, petits personnages grotesques dont on veut se moquer, et les pinacles faits de végétaux et d'animaux en ronde-bosse, qui peuvent se regarder sous toutes les coutures. La statue équestre du duc Antoine et ses armoiries sont sculptées dans la pierre de Jaumont, légèrement plus ocre. Et c'est tant mieux, car ces deux pièces ont été recréées au XIXe siècle, la Révolution les ayant fracassées. La statue proprement dite est signée Giorné Viard et date de 1851, tandis que les armoiries sont de Reiber (1848). Extraordinaire travail de ce dernier : il n'a pas cherché la facilité, en sculptant au travers de son heaume ajouré le visage du duc Antoine.

     

    14. Porterie du palais ducal.jpgSi la réapparition de la Porterie n'est plus qu'une question de jour, les échafaudages viennent de recouvrir l'aile Morey du Palais ducal. Six mois de travaux pour refaire cette section qui date en réalité du XIXe siècle, après l'incendie qui a ravagé entièrement la toiture du Palais. Morey est l'un des lointains prédécesseurs de P.-Y. Caillault. Ensuite, début 2010, on attaquera le Palais côté cour. « Nous espérons pouvoir restituer la galerie extérieure sur croisée d'ogives donnant sur la cour, telle qu'elle était au début du XVIe siècle », explique Denis Grandjean, l'adjoint au patrimoine. Pierre-Yves Caillault et le spécialiste des enduits Mateo Lazarescu y ont fait une remarquable découverte, un enduit peint reproduisant un décor de fausses briques rouges à joints blancs, témoignant du premier état de cette galerie, et en attestant l'authenticité. Car le palais est incroyablement composite. A toutes époques il a été restauré, et il est souvent bien difficile d'attribuer un siècle à telle façade, tel décor... « Au point que notre restauration a été faite dans un parti pris néo-Renaissance. » note P.-Y. Caillault.

     

    armoiries porterie palais ducal.jpgCette restauration coûte 200.000 € et il faut maintenant faire un tour de table pour réunir la somme, sachant que la clé de répartition est toujours la même pour le Musée et Palais ducal : un tiers pour la ville, un tiers pour l'Etat au travers de la Drac, un tiers pour la Région. A titre de comparaison, le coût de restauration des façades est de 1 M €.

     

    A propos, le duc Antoine a régné en Lorraine de 1508 à 1544. Une période plutôt heureuse. Sa statue a présidé aux plus belles heures du duché indépendant. On a donc hâte de la revoir...

     

     

    [d’après l’Est Républicain | 08.07.09]

  • 600ème anniversaire de la naissance de René d'Anjou, duc de Lorraine et de Bar (1409-1480)

    rené d'anjou.jpgCapétien de la branche des Valois, René était petit-fils de Louis Ier (+1384), le frère du roi Charles V. Second fils de Louis II (+1417) et de Yolande d'Aragon, il n'aurait dû recevoir que des seigneuries mineurs. Il obtint pourtant de l'habile politique de sa mère les duchés de Barrois et de Lorraine (1430 et 1431) où il se marie avec Isabelle de Lorraine, fille du duc Charles II.

     

    En 1434, il hérita en outre des domaines de son frère aîné, Louis III. Ils comprenaient Provence, Maine et Anjou, et la partie du royaume de Sicile péninsulaire dont Louis III s'était assuré. Depuis 1382, Louis Ier puis ses héritiers tentaient de s'établir dans cette Italie méridionale. Ils l'avaient contestée aux Duras, lignage également capétien, issu de Charles Ier, frère de saint Louis et devenu roi de Sicile. Ultime reine de cette dynastie, Jeanne II (+1435) avait fini par promettre sa succession à Louis III. Elle maintint son choix en faveur de René. Mais il fallait maintenant à ce dernier disputer le royaume au puissant Alphonse V d'Aragon.

     

    Or, René commençait son règne dans les difficultés, prisonnier du duc de Bourgogne et soumis à une énorme rançon, lors de la célèbre bataille de Bulgnéville (Vosges) le 2 juillet 1431. Alors allié de la France, il affronte Antoine de Vaudémont, partisan de Philippe le Bon, duc de Bourgogne. En 1442, René laissait Naples, après une héroïque résitance contre Alphonse V. Il ne se rétablira plus dans le Mezzogiorno. Il n'abandonne pas pour autant la politique italienne, mais sans profit. Il participa encore aux démêlés de la Guerre de Cent Ans. Il soutenait son beau-frère, Charles VII. Inquiétant pour le royaume de France, Louis XI contraignit René à se replier en Provence pendant les dernières années de son existence.

     

    armoiries rené d'anjou duc de lorraine.gif

     

    René d'Anjou incarnait "l'automne du Moyen Âge" par ses projets immenses, ses rêves d'héroïsme et d'amour. René croyait pouvoir équilibrer l'irrésistible attraction de la monarchie française. En 1481, Louis XI recevait néanmoins la Provence. Ainsi s'achevait le rêve du Bon Roi René.

     

    rené d'anjou et jeanne de laval.jpg
    [d'après Célébrations nationales 2009, Ministère de la Culture et de la Communication, Direction des Archives de France]
  • Une petite place pour le duc Léopold

    léopold 1er de lorraine.jpgA Nancy, La ville nouvelle dite de Charles III, actuel centre-ville de Nancy, c'est un peu la cité du duc Léopold Ier. Léopold, qui retrouva son duché de Lorraine à l’extrême fin du XVIIe siècle après le départ de l’occupant français, a une place à son nom (appelée « Cour Léopold ») et ne dispose seulement que d’une modeste représentation dans sa bonne cité ducale. Et pourtant, il est avec Stanislas et Charles III le plus grand de nos ducs !

     

    En cherchant bien, on peut dénicher sa trace dans une rue de Nancy : le buste de Léopold est en effet fiché sur la façade du 46-48 rue Saint-Dizier, à proximité de la place du marché, au-dessus d’un magasin de vêtements. Il ne regarde pas du côté de sa place, mais vers la porte Saint-Nicolas. Normal, au début du XVIIIe siècle, la place qui porte son nom n'existait pas et était occupée par des remparts...

     

    Joli buste en médaillon aux volutes baroques du début du XVIIIe siècle, Léopold Ier porte au cœur la Croix de Lorraine. Notre duc releva ses états grâce à active politique de relance économique et de développement démographique. Son fils François III sera le dernier duc héréditaire de Lorraine avant de céder la Lorraine et le Barrois au roi Stanislas, sous la pression du roi de France.

     

    Duc de Toscane sous le nom de François II, le dernier duc de Lorraine deviendra enfin empereur du Saint-Empire romain germanique sous le nom de François Ier en épousant Marie-Thérèse de Habsbourg. Ce sont les parents de Marie-Antoinette d’Autriche (ou de Habsbourg-Lorraine), épouse du roi martyr Louis XVI. Marie-Antoinette était donc une Lorraine.

  • Messe des Ducs de Lorraine en la chapelle des Cordeliers de Nancy

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    Lors de la messe

    La messe à la mémoire des Ducs de Lorraine et de leur famille - et notamment les descendants des Lorraine-Habsbourg - a été célébrée par l'abbé François Weber, prêtre de l'Oratoire Saint-Philippe-Néri, en la chapelle ducale des Cordeliers de Nancy ce dimanche 19 octobre 2008 en présence de nombreux fidèles.

    Cette messe est chantée annuellement le troisième dimanche d'octobre à la demande de la Société d'histoire et d'archéologie lorraine et du Musée lorrain. L'office a été magnifiquement animé par la chorale nancéienne Choralliance. L'organisation de la messe annuelle a été prise en charge par Melle Geneviève Tresse, membre actif de la Société d'histoire et d'archéologie lorraine et du Musée Lorrain.

    A l'issue de la messe, les fidèles ont pu aller se recueillir sur les tombeaux des ducs défunts dans la chapelle funéraire qui jouxte l'église des Cordeliers.

    messe des ducs cordeliers ncy2 19.10.08.jpg
    La messe des ducs célébrée par l'abbé Weber, de l'Oratoire Saint-Philippe-Néri, curé de la basilique Saint-Epvre
    [clichés H&PB]
  • Patrimoine de la cité ducale lorraine : en mémoire de Charles III

    La conseillère municipale de Nancy, Françoise Hervé, attire l’attention des nancéiens sur son cheval de bataille de prédilection : la défense du patrimoine.

     

    charles III de lorraine.jpgIl a été évoqué récemment le retour possible de la statue de Charles III sur la place du Marché de Nancy, devant l’église Saint-Sébastien. Selon l’élue, « Ce retour de Charles III au cœur du secteur sauvegardé constituerait un acte hautement symbolique dans la mesure où il replacerait ce personnage dans la mémoire collective des Nancéiens. » Le règne de Charles III fut grand, tant par la durée que par ses réalisations. « Ouvert sur l'Italie, on lui doit aussi la construction d'imposantes fortifications dont il reste peu de chose aujourd'hui ». La porte Saint-Nicolas, entre autres, dernier vestige situé à un jet de pierre de la rue des Fabriques « qu'on a malheureusement dépouillée de ses atouts originels ».

     

    « Depuis trente ans, ce secteur, une part majeure du patrimoine urbain de Nancy, est demeuré le parent pauvre de la politique municipale », poursuit Françoise Hervé. « Rappelons qu'il a même failli disparaître dans la foulée de la construction du quartier Saint-Sébastien. La mobilisation de quelques Nancéiens à l'époque n'a pas permis de sauver des campagnes de ravalement les décors sculptés et autres menuiseries. »

     

    Alors Françoise Hervé se met à penser que peut-être les travaux d'expertise, menés actuellement dans le cadre du plan de restauration de la Ville Neuve, pourraient conduire à une nouvelle révision de ce secteur sauvegardé. « Car il y a tant à faire ! D'abord établir un diagnostic plus précis des richesses de ce secteur. Il faut relancer la recherche universitaire. »

     

    françoise hervé.jpgUn travail de longue haleine qui devrait être conduit « en parallèle de quelques mesures d'urgence », estime Françoise Hervé comme par exemple « refermer l'ouverture béante sur le côté de la porte Saint-Nicolas, actuellement livrée aux véhicules ; remettre en valeur la place des Vosges ; redonner vie à la partie sud de la ville laissée en déshérence ; recréer quelques lieux forts en redonnant par exemple à l'hôtel de Mahuet son portail transféré au parc Olry, ou bien en reconstruisant le décor urbain de la place du Marché. Pourquoi ne pas substituer à l'architecture de ZUP actuelle des façades reconstruites dans l'esprit de l'époque de Charles III ? » Une époque faste où la ville comptait près de 200 sculpteurs...

     

     

    [d’après L'Est Républicain | 05.10.2008]

  • François de Lorraine, du duc à l'empereur

    françois-etienne de lorraine.jpgFrançois-Etienne de Lorraine (1708 - 1765) compte parmi les figures marquantes du XVIIIe siècle. L'histoire de la Lorraine a pourtant occulté son souvenir.

    Trois siècles après sa naissance, la mémoire du dernier duc héréditaire de Lorraine mérite de sortir de l'ombre. Après l'oeuvre de reconstruction engagée par son père Léopold Ier, et avant le règne symbolique de Stanislas Lzszczynski, les années qu'il passe au pouvoir engagent les duchés de Lorraine et de Bar sur la voie du rattachement de notre état indépendant au royaume de France.

    Ce n'est pour lui que la première étape d'un destin aussi singulier que glorieux qui s'achèvera à Vienne dans le faste de la cour impériale et son mariage avec Marie-Thérèse de Habsbourg. Père de Marie-Antoinette, François de Lorraine sera le beau-père du roi Louis XVI.

    • L'exposition présente une intéressante rétrospective de la vie du jeune François en Lorraine puis de l'empereur du Saint-Empire germanique à travers de nombreux portraits du duc et de sa famille ainsi que des objets personnels.
    • Elle est visible jusqu'au 11 novembre 2008 au château de Lunéville tous les jours (sauf le mardi) de 14h à 17h.
  • Le duc de Lorraine François III réhabilité à Lunéville

    Le château de Lunéville fête à sa manière le 300ème anniversaire de la naissance de François III, fils du duc Léopold et père de Marie-Antoinette.

    Chronologique cette exposition. Forcément, pour comprendre ce que fut la vie de François, né à Lunéville, dans le château, et mort à Innsbruck, avec le titre d'empereur. « Pour les Lorrains, il a abandonné son duché. Seuls les historiens contemporains savent combien ce choix fut difficile », précise Thierry Frantz, chargé d'études documentaires qui a monté cette exposition.

    Le second des fils de Léopold

    expo françois III.jpgFrançois n'était pas destiné à régner. Son frère, Léopold II, étant mort de la variole, c'est à lui qu'est revenu de succéder à son père, le duc Léopold. À la mort de ce dernier en 1729, il vient diriger la Lorraine. « Il règle les affaires courantes puis laisse les rênes à sa mère, Elisabeth-Charlotte », précise Thierry Frantz. François III repart à la cour de Vienne où il a été en partie élevé ; son père et l'empereur Charles VI de Habsbourg, ayant pour projet de le marier avec la fille aînée de ce dernier.

     

    Pendant ce temps, les cours d'Europe complotaient. « Louis XV, marié à Marie, la fille du roi Stanislas, l'ancien roi de Pologne, souhaitait une position plus enviable pour son beau-père, roi déchu, et regardait du côté du duché de Lorraine. De son côté, l'empereur Charles VI qui n'avait que des filles, voulait faire reconnaître le droit de son aînée, Marie-Thérèse, à lui succéder. Il avait promulgué une loi dans ce sens, qu'il souhaitait faire approuver par les autres cours. Et en même temps, Louis XV ne voulait pas que François, duc de Lorraine, qui deviendrait Habsbourg par les liens du mariage, une famille ennemie, vive à la porte de la France. » Échange de bons procédés. « La marge de manœuvre pour François était très réduite : sans son acceptation, la guerre de succession de Pologne aurait pu s'éterniser. »

     

    Son mariage d'amour avec Marie-Thérèse est évoqué dans une salle du musée à l'ambiance intimiste, via l'acte de renonciation signifiant l'abandon de la Lorraine, un document extrait des archives départementales de Meurthe-et-Moselle. « Une clé de l'histoire qui met fin à l'indépendance lorraine depuis des siècles ». Grâce à une projection multimédia, la correspondance entre François III de Lorraine et sa mère évoquant cette union est portée à la connaissance des visiteurs. « Sa mère ne sera pas sans lui rappeler ses devoirs ».

     

    « François III n'a pas trahi son duché », insiste Thierry Frantz. « Il a eu des scrupules à renoncer à la terre de ses ancêtres. Les années 1735-1736 furent terribles pour lui. Il a fait de la dépression. Et subissait des pressions non seulement de sa mère, mais aussi de la part de sa future épouse, Marie-Thérèse et de son futur beau-père Charles VI. »

     

    Sa mère, Élisabeth-Charlotte, lui écrira même qu'il a « coupé la gorge à sa famille » car, en quittant ce duché, sa famille a dû s'exiler. Sa mère et deux de ses sœurs sont ainsi parties dans la principauté de Commercy que la princesse Élisabeth-Charlotte a obtenu de haute lutte.

    Père de Marie-Antoinette

    De François III duc de Lorraine, il deviendra François II de Toscane, puis François Ier du Saint-Empire romain germaniqueexpo françois III lunéville.jpg. " Lorsqu'il a abandonné la Lorraine, il ne l'a fait qu'avec des contreparties ", fait remarquer Thierry Frantz.

     

    L'impressionnant portrait de la famille impériale, prêté par le château de Versailles, est l'une des pièces maîtresse de cette exposition. La petite Marie-Antoinette, alors âgée de deux ans, y est représentée dans un berceau aux côtés de la fratrie : François et Marie-Thérèse auront 16 enfants. Mais seuls douze survivront. « Sans les nombreux prêts du musée lorrain de Nancy, cette exposition n'aurait pu voir le jour », précise Thierry Frantz. Outre cette collaboration, cette présentation s'est enrichie de divers prêts de tableaux, figurines, miniatures et objets du musée de la Chasse et de la Nature à Paris, du musée de Remiremont, des archives départementales et même de musées bruxellois, destin européen oblige.

     

    Caution historique, l'exposition qui ne désemplit pas depuis le premier jour, a été montée avec les conseils de quelques-uns des grands spécialistes de François III : Philippe Martin, professeur d'histoire moderne à l'université Nancy 2, Francine Roze, conservateur en chef du Musée lorrain, François Pupil, professeur émérite d'histoire de l'art, un ancien de Nancy 2 et Annette Laumont, devenue conservateur départemental du Patrimoine.

    • Entrée libre. Ouvert tous les jours, sauf le mardi, de 10 h à 12 h et de 14 h à 18 h jusqu'au 29 septembre, puis de 14 h à 17 h, jusqu'au 11 novembre.

     

     

    [d’après L'Est Républicain | 20.08.2008]

  • François de Lorraine, du Duc à l'Empereur

    A l’occasion du tricentenaire de la naissance du duc François III de Lorraine [Lunéville, 8 décembre 1708], le château de Lunéville accueille une exposition sur celui qui fut duc de Lorraine et empereur du Saint-Empire Romain Germanique.

    François III de Lorraine.jpg

     

    Le 8 décembre 1708, dans le palais de Lunéville, naissait François-Antoine-Etienne de Lorraine. Un mois plus tard, le 2 janvier 1709, le petit prince était baptisé en l’église Saint-Jacques. Il devait passer une grande partie de sa jeunesse sur les bords de la Vezouze, au milieu de ses frères et sœurs, entouré de précepteurs qui eurent soin de veiller à lui donner l’éducation soignée que sa naissance exigeait.

     

    Fils cadet du duc Léopold et de la duchesse Elisabeth-Charlotte d’Orléans, il aurait pu rester un personnage de second plan si la mort prématurée de son frère aîné, Léopold-Clément, en 1723, ne l’avait élevé au rang d’héritier présomptif de la Couronne de Lorraine. Lunéville devenait désormais un cadre trop étroit pour la formation du jeune prince. Il prit, à son tour, le chemin de Vienne pour se familiariser aux affaires et apprendre l’art de gouverner sous la férule de gouverneurs germaniques qu’il s’attachera définitivement. Ces années marqueront son caractère et combleront son goût pour la rectitude, la fermeté dans les décisions, la rigueur dans les finances de l’Etat et l’affirmation de ses prérogatives.

     

    De retour en Lorraine en 1729, six mois après de décès de son père, il montre un certain agacement en constatant la place que sa mère cherche à prendre au sein de Conseil de régence qu’elle a institué pour diriger les duchés et mieux préserver les intérêts de la nation et de la Maison héréditaire. Le conflit aurait pu devenir frontal entre la mère et le fils. Il sera évité. Mais à dix-neuf ans, le nouveau souverain avec son équipe de conseillers venus, eux aussi, de Vienne entreprend, avec une célérité et une énergie propres à son âge un examen complet de l’état des duchés. Il soumet cet héritage, les institutions, les finances, à son examen personnel en y apportant immédiatement les remèdes qu’il juge d’autant plus indispensables que la médecine parfois peut se montrer amère. En dix-huit mois tout est achevé. La Lorraine a été le petit théâtre où il a pu faire valoir ses compétences et exercer le pouvoir dont il est investi. A-t-il conscience du destin vers lequel il se dirige lorsqu’il quitte définitivement le pays en 1731 ?

     

    Ses maîtres en géopolitique lui ont sans doute fait entrevoir l’évolution inéluctable et fatale de ses Etats dans une Europe encore en plein soubresauts : une contrée compressée d’un côté par l’Empire dont le prestige a considérablement augmenté depuis les replis successifs des Turcs et la défaite programmée du Croissant islamique et de l’autre côté par les appétits expansionnistes de la France qui cherchant à relier Strasbourg est bien décidée à faire disparaître la vieille enclave lorraine. La leçon n’était pas nouvelle : déjà elle avait été prêchée à son père !

     

    Les Lorrains ne lui pardonnèrent jamais cet abandon, même si son geste semble avoir été très douloureux. En 1737, ses portraits officiels furent lacérés alors que dans les cris et les larmes on cherchait vainement à retenir sa mère Elisabeth-Charlotte. C’est faire payer bien cher au souverain le prix de sa lucidité. Si sa renonciation lui fut arrachée en échange du consentement des puissances à son mariage, par sa signature, il éloignait de la Lorraine les malheurs de la guerre pour 65 ans.

     

    > Du 15 août au 11 novembre 2008, l’exposition « François de Lorraine, du Duc à l'Empereur » présentée au château de Lunéville, rappelle la naissance et la jeunesse de ce prince lorrain, dernier rameau régnant sur la province, issu de la lignée de Charles V et de Léopold. Un colloque et diverses autres manifestations culturelles sont également prévus en Autriche, à Vienne.

     

  • Le mobilier des derniers ducs de Lorraine

    Dans son troisième ouvrage consacré au mobilier des ducs de Lorraine, Jacques Charles-Gaffiot présente la destinée première d'ornements sacerdotaux et de maints mobiliers ducaux.

    Patiemment, Jacques Charles-Gaffiot reconstitue le mobilier de la cour héréditaire de Lorraine et de Stanislas. Ses dernières découvertes ont été rassemblées dans le troisième ouvrage qu'il consacre à ce sujet. La plus étonnante concerne des ornements sacerdotaux conservés à Lunéville et au Musée Lorrain et qui, en fait, seraient des éléments de tenture du mobilier de la duchesse Elisabeth-Charlotte.

    tapisserie atelier St Joseph.jpgUne véritable enquête policière qui débute, avec la découverte, en 1982, par Pierre Simonin d'une chasuble richement brodée dans la chapelle de l'hôpital Saint-Jacques de Lunéville. L'œuvre est d'une telle qualité que Pierre Simonin obtient son classement au titre des Monuments historiques. Lorsque Jacques Charles-Gaffiot voit le tissu, il fait le rapprochement avec un devant d'autel appartenant aux collections du Musée Lorrain. Le décor lui semble cependant provenir d'une pièce d'ameublement civil. Il s'adresse alors à Danièle Véron-Denise, spécialiste de la broderie du 17ème siècle. Les motifs ne lui sont pas inconnus. Après quelques minutes de recherches dans ses archives, elle peut mettre un nom sur leur provenance : l'atelier de Saint-Joseph, manufacture soutenue par Mme de Montespan où l'on offrait la possibilité à des orphelines de réaliser des travaux d'aiguille sous la direction d'éminents maîtres. La production était d'une telle qualité qu'elle était entièrement réservée à la famille royale. Ne reste plus qu'à chercher dans les archives à qui et à quoi étaient destinés ces éléments de broderie. On en retrouve la trace dans la commande passée en 1692 par Louis XIV de divers meubles à offrir en cadeau pour le mariage de sa fille légitimée, Mlle de Blois, avec le duc de Chartres (futur Régent et frère d'Elisabeth-Charlotte de Lorraine, épouse du duc Léopold Ier). Ils figurent dans l'inventaire après décès, en 1701, de Monsieur, frère du Roi. En revanche, ils ne se retrouvent plus dans l'inventaire après décès du Régent. L'auteur émet l'hypothèse qu'ils ont quitté les collections de la maison d'Orléans, en 1725, lorsque le fils du Régent, se rendant à Strasbourg pour épouser par procuration, au nom du roi, Marie Leszczynska, fait halte chez ses oncle et tante à Lunéville. On sait qu'il leur a fait de nombreux présents ; probablement ce riche mobilier comprenant un lit, des tentures, des fauteuils et pliants.

    commode stanislas.jpgJacques Charles-Gaffiot a également retrouvé plusieurs pièces de mobilier ayant appartenu à Stanislas : 3 commodes, 1 console, le tapis de la salle du trône de Lunéville, 1 tabouret et 1 banquette (actuellement conservée à Compiègne). Le jeu de piste est loin d'être terminé et promet encore de nombreuses surprises… Et l’ouvrage de J. Charles-Gaffiot en recèle déjà beaucoup !

    • L'ouvrage sera présenté le 10 juillet à Lunéville. Il est disponible au prix de 44 € chez l'auteur, 51 rue des Archives 75003 PARIS ou à commander sur le site www.maisondelorraine.org

     [d’après L'Est Républicain | 18.06.2008]

  • Exposition "Marie-Antoinette" au Grand-Palais à Paris

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    Marie-Antoinette, d'après Lebrun
    Le catalogue édité à l'occasion de l'exposition Marie-Antoinette présentée aux Galeries nationales du Grand-Palais à Paris jusqu'au 30 juin 2008 présente somptueusement la vie de celle qui fut reine de France, épouse du roi Louis XVI.

    Le 2 novembre 1755, Maria Antonia Josepha naît parmi les ors de l’Autriche impériale. Le 16 octobre 1793, elle disparaît au son lourd et métallique de la guillotine.

    Une vie s’est écoulée, riche de gloire, d’espoir, puis de désillusions et de larmes. Archiduchesse, l’enfant est devenue dauphine de France. Elle a alors gagné son nom de Marie-Antoinette, celui que la postérité retiendra. Reine, elle a perdu ce nom pour devenir Madame Déficit, l’Autrichienne et la veuve Capet. Tout a basculé et le beau rêve s’est évanoui...

    Marie-Antoinette était Lorraine par son père, puisqu’elle était la fille de François III, dernier duc héréditaire de Lorraine et de Bar, qui devint empereur du Saint Empire Germanique par mariage avec Marie-Thérèse de Habsbourg.

    Catalogue de l'exposition Marie-Antoinette, édition Réunion des musées nationaux, 2008, 400 p., nombreuses illustrations, 49,00 € (+ frais de port : 7,88 €)

    A commander à :

    Réunion des Musées Nationaux

    49 rue Etienne Marcel

    75039 Paris cedex 01

    www.rmn.fr