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Le mobilier des derniers ducs de Lorraine

Dans son troisième ouvrage consacré au mobilier des ducs de Lorraine, Jacques Charles-Gaffiot présente la destinée première d'ornements sacerdotaux et de maints mobiliers ducaux.

Patiemment, Jacques Charles-Gaffiot reconstitue le mobilier de la cour héréditaire de Lorraine et de Stanislas. Ses dernières découvertes ont été rassemblées dans le troisième ouvrage qu'il consacre à ce sujet. La plus étonnante concerne des ornements sacerdotaux conservés à Lunéville et au Musée Lorrain et qui, en fait, seraient des éléments de tenture du mobilier de la duchesse Elisabeth-Charlotte.

tapisserie atelier St Joseph.jpgUne véritable enquête policière qui débute, avec la découverte, en 1982, par Pierre Simonin d'une chasuble richement brodée dans la chapelle de l'hôpital Saint-Jacques de Lunéville. L'œuvre est d'une telle qualité que Pierre Simonin obtient son classement au titre des Monuments historiques. Lorsque Jacques Charles-Gaffiot voit le tissu, il fait le rapprochement avec un devant d'autel appartenant aux collections du Musée Lorrain. Le décor lui semble cependant provenir d'une pièce d'ameublement civil. Il s'adresse alors à Danièle Véron-Denise, spécialiste de la broderie du 17ème siècle. Les motifs ne lui sont pas inconnus. Après quelques minutes de recherches dans ses archives, elle peut mettre un nom sur leur provenance : l'atelier de Saint-Joseph, manufacture soutenue par Mme de Montespan où l'on offrait la possibilité à des orphelines de réaliser des travaux d'aiguille sous la direction d'éminents maîtres. La production était d'une telle qualité qu'elle était entièrement réservée à la famille royale. Ne reste plus qu'à chercher dans les archives à qui et à quoi étaient destinés ces éléments de broderie. On en retrouve la trace dans la commande passée en 1692 par Louis XIV de divers meubles à offrir en cadeau pour le mariage de sa fille légitimée, Mlle de Blois, avec le duc de Chartres (futur Régent et frère d'Elisabeth-Charlotte de Lorraine, épouse du duc Léopold Ier). Ils figurent dans l'inventaire après décès, en 1701, de Monsieur, frère du Roi. En revanche, ils ne se retrouvent plus dans l'inventaire après décès du Régent. L'auteur émet l'hypothèse qu'ils ont quitté les collections de la maison d'Orléans, en 1725, lorsque le fils du Régent, se rendant à Strasbourg pour épouser par procuration, au nom du roi, Marie Leszczynska, fait halte chez ses oncle et tante à Lunéville. On sait qu'il leur a fait de nombreux présents ; probablement ce riche mobilier comprenant un lit, des tentures, des fauteuils et pliants.

commode stanislas.jpgJacques Charles-Gaffiot a également retrouvé plusieurs pièces de mobilier ayant appartenu à Stanislas : 3 commodes, 1 console, le tapis de la salle du trône de Lunéville, 1 tabouret et 1 banquette (actuellement conservée à Compiègne). Le jeu de piste est loin d'être terminé et promet encore de nombreuses surprises… Et l’ouvrage de J. Charles-Gaffiot en recèle déjà beaucoup !

• L'ouvrage sera présenté le 10 juillet à Lunéville. Il est disponible au prix de 44 € chez l'auteur, 51 rue des Archives 75003 PARIS ou à commander sur le site www.maisondelorraine.org

 [d’après L'Est Républicain | 18.06.2008]

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