La dégustation des andouilles, ça se prépare ! Car si la préparation de l’andouille ne demande pas des efforts in considérables, les petites mains s’activent depuis le matin pour que chacun puisse trouver, au Val-d’Ajol, une assiette bien remplie. Que ce soit à la maison, sous le chapiteau ou au restaurant.
Il est 10 h 40 et devant la boucherie Daval, place de l‘Hôtel-de-Ville, il y a déjà la queue. Un bon quart d’heure avant d’être servi. Les années passent mais le succès ne se dément pas. Jean-Marie et Jeanne-Marie sont là pour en témoigner. Ils viennent de Rixheim et chaque année à pareille époque, le couple fait le voyage jusqu’au Val-d’Ajol, avec une liste de courses longue comme le bras : « On prend du gandoyau, des andouilles, de la palette, des saucisses… Moi, je suis né en face explique Jean-Marie, bientôt 79 printemps. Le fondateur Jean-Paul Grillot était un copain. Quand j’habitais ici, tous les jeudis, on venait éplucher un panier d’oignons pour faire le boudin. »
A quelques mètres de là, sous un chapiteau, la joyeuse équipe des « Amis du plateau » est déjà derrière les fourneaux. Les premiers amateurs sont arrivés à 9 h et depuis, Luce officie derrière la marmite. 280 repas dimanche, 400. La troupe est rodée et la foire aux Andouilles est devenue un rendez-vous traditionnel. Pire, incontournable. « Avant je prenais une journée de RTT pour venir ici » explique Luce. « C’est vrai que cette année, la foire ne tombe pas pendant les vacances scolaires dont c’est un peu plus compliqué mais les enfants du Val d’Ajol ont l’autorisation exceptionnelle de louper l’école. Du coup, ils font leurs premières actions de bénévoles et on y tient beaucoup » appuie Jean-Marie Yager, trésorier de l’association et professeur de judo. « La foire s’est vraiment développée ces dernières années et on voit des gens qui viennent de loin pour manger l’andouille sous le chapiteau. »
Mais au chapiteau, d’autres encore ont préféré le cadre pittoresque d’une salle bien connue des Ajolais : « Chez Narcisse ». Plus enclin à recevoir des groupes musicaux (Pigalle y jouera d’ailleurs dimanche 27 février à 15 h), l’endroit s’est transformé pour l’occasion en grande salle de restauration. Au son de l’accordéon, s’il vous plaît ! « Ces deux ou trois dernières années, il restait de la place mais ce lundi, on était obligé de refuser du monde. C’est un véritable crève-cœur, explique Stéphanie Collot, responsable de l’établissement. Au menu : andouille bien sûr, salade de pommes de terre, munster et tarte aux brimbelles. Du typique qui là aussi dure depuis presque trente ans…
Attablés au milieu de la salle, Nicolas, Bernard, Colette, Jacky et Daniel sont venus « entre copains », profiter d’une journée pas comme les autres. « On vient régulièrement manger ici. L’ambiance est bonne. C’est bien de conserver de telles traditions, atteste Nicole, venue de Luxeuil. Cela met de l’ambiance dans la commune. » « Et puis, comme à Luxeuil, il n’y a pas d’andouilles, on en ramène une paire », ironise Daniel, le comique de la bande non mécontent d’avoir passé une journée haute en couleurs. Comme chaque 3e lundi de février au Val-d’Ajol.
[Vosges Matin | 22.02.11]