"En ces derniers jours de l’année, à l’approche des célébrations de Noël, il nous est permis d’aspirer particulièrement à la paix.
Notre démocratie, qui est normalement fondée sur la parole, la médiation institutionnelle et le droit , a de nouveau cédé la place aux cris de colère, au gouvernement de la rue et à l’incivilité. Nous finissons l’année sur un tableau lamentable, où nous n’avons pas à chercher les coupables, mais dont toute notre société porte la responsabilité à chaque fois qu’un conflit sans dialogue dégénère en affrontement. Et la paix que nous cherchons ne peut pas se réduire à une simple accalmie ou à la trêve « des fêtes », ni même aux nouvelles concessions gouvernementales en attendant la prochaine éruption de colère sociale.
Qu’on le veuille ou non, la dynamique de notre Cité démocratique ne peut pas se construire au rythme des passages en force ou des épreuves de force. Le dernier mot ne doit jamais revenir à ce qui est imposé par la violence sociale, quelle que soit sa forme, mais à ce que l’on trouve ensemble dans un dialogue respectueux et construit. Cela nécessite une conversion morale à la responsabilité pour le bien commun et aux moyens qui doivent en réguler pacifiquement la mise en œuvre. Cela suppose aussi, dans les nécessaires réformes et adaptations de la société, une attention toujours prioritaire pour les personnes les plus affectées par la précarité sous toutes ses formes.
En naissant parmi les hommes, pauvre parmi les pauvres, le Christ Jésus a ramené à Dieu l’humanité dispersée et divisée. Dans le Mystère de son incarnation, il nous a reliés définitivement les uns aux autres. Il est le Verbe fait chair, parole de paix que Dieu a prononcée sur toute l’humanité, il est le « Prince de la Paix » annoncé par les prophètes.
Qu’il nous transforme en ces artisans de paix humbles, persévérants et responsables dont le monde et notre société ont tant besoin."
+ Mgr Didier Berthet, évêque de Saint-Dié