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etat français

  • Pétain

    pétain.jpgCe que l'on sait du maréchal Philippe Pétain se résume souvent à Vichy, sa rivalité avec de Gaulle, Verdun, sa condamnation à mort, sa réputation d'hommes à femmes. Voici enfin une biographie honnête et fort complète, nourrie d'éléments nouveaux, qui met en perspective la trajectoire lente mais extraordinaire d'une personnalité d'apparence mystérieuse. Pétain l'orphelin fut d'abord un jeune homme sportif, épris d'études et d'enseignement. Août 1914 changea sa destinée : en quatre ans, le colonel à la veille de la retraite devient le chef des armées françaises, tout en menant une vie amoureuse active.

    Dès lors commence un lien particulier avec les Français, qui durera jusqu'à l'été 1944, et parfois après pour ceux qui n'abandonnèrent pas son souvenir.

    A la fois politique, militaire, intellectuel, physique et psychologique, le portrait évolutif auquel aboutit l'auteur est bien différent des images d'Epinal en noir et blanc qui nous sont servies régulièrement par les médias.

    L'auteur est docteur en histoire de l'IEP de Paris. Elle a travaillé sur plusieurs biographies autour de la Seconde Guerre mondiale : Jean Moulin, le Docteur Bernard Ménétrel, médecin et secrétaire particulier de Pétain, puis Les Vichysto-résistants.

     

    ‡ Pétain, Bénédicte Vergez-Chaignon, éditions Perrin, 2014, 1040 p., ill. (29 €).

  • Morts pour Vichy

    vichy.jpgQuatre hommes figurent au sommaire de ce livre. Tous, dans le cadre du régime de l'Etat Français, ont exercé le pouvoir, au plus haut niveau. Tous ont connu un sort tragique : l'amiral François Darlan assassiné ; Pierre Pucheu, l'un des esprits les plus brillants de sa génération, ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de Vichy, fusillé à Alger ; le maréchal Philippe Pétain, Chef de l'Etat Français, condamné à la peine capitale mais réservé à une longue agonie ; Pierre Laval, vice-président du Conseil, exécuté à Paris dans des conditions qui ont desservi l'image de la justice de l'époque.

    Si Alain Decaux a choisi d'évoquer l'ultime étape de leur destin, ce n'est pas pour rechercher les raisons politiques qui les y ont conduites. Il ne veut raconter que ce qui précéda leur mort. C'est dans de tels instants qu'un être se révèle tout entier et quelquefois recompose la dernière image que l'on gardera de lui.

    Le souhait de rassembler ces quatre destins recouvre aussi des raisons personnelles. L'auteur a réuni pendant 20 ans une masse d'informations dont il n'a pu utiliser qu'une part dans ses célèbres émissions Alain Decaux raconte. Il parvient à l'âge où l'on s'interroge quant au sort qui sera réservé, après son départ, à des témoignages inédits que l'on peut juger utiles pour la connaissance d'une période de l'histoire contemporaine de la France particulièrement difficile à déchiffrer.

     

    ‡ Morts pour Vichy, Alain Decaux, éditions Perrin, coll. Tempus, 2013, 475 p. (11 €).