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algérie - Page 2

  • Jean-Marie Lassausse, Le jardinier de Tibhirine

    lassausse.jpgLe Père Jean-Marie Lassausse, Vosgien originaire d'Esley, dans le canton de Darney, issu d'une famille d'agriculteurs, est aujourd'hui le "jardinier de Tibhirine". C'est lui qui entretient les lieux déserts du monastère cisterciens algérien, qui travaille la terre du domaine avec les villageois. Son témoignage simple, profond, est en faveur d'une "Eglise de la rencontre". Son expérience, ses voyages en "terre des autres" peuvent, selon lui, aider la réflexion des églises occidentales désaffectées, et surtout aider à comprendre l'urgence d'une pastorale de la rencontre.

    Il a découvert l'héritage spirituel des frères cisterciens de Tibhirine principalement par le dialogue avec la population musulmane locale. Il partage dans cet ouvrage les témoignages des musulmans sur la communauté catholique du Père Christian de Chergé, sur le martyre des religieux, sur leurs relations avec eux, et leur héritage concret qui aujourd'hui peut paraître en déshérence...

    Un témoignage qui invite à revoir nos idées reçues sur le dialogue avec l'islam en particulier et l'héritage des frères de Tibhirine.

    Le Père Lassausse est prêtre de la Mission de France. Il a passé de nombreuses années en mission en Afrique. Depuis 2001, il a la responsabilité des terres du monastère algérien de Tibhirine. Après avoir été missionnaire en Tanzanie, en Ethiopie et au Maroc, il est en Algérie depuis 2000.

     

    >> Le jardinier de Tibhirine. Le témoignage exceptionnel du gardien de la mémoire des lieux, Jean-Marie Lassausse et Christophe Henning, éditions Bayard, 2010, 150 p. (18 €).

  • Voyage au coeur de l'OAS

    oas,algérie,guerre,de gaulle,argoud,darneyPour la première fois, un des principaux responsables de l'Organisation armée secrète (OAS) - Jean-Jacques Susini - a confié à l'universitaire et historien Olivier Dard, l'ensemble de ses archives qui sont celles de l'état-major de l'OAS-Algérie, en particulier les échanges de courriers et de nombreux rapports émanant de l'OAS. L'exploitation de ces archives permet de suivre, au quotidien, la vie de cette organisation clandestine du putsch d'Alger (avril 1961) à l'indépendance de l'Algérie (juillet 1962).

    Pour la première fois, il est donc possible de répondre clairement à des questions sur les véritables dirigeants de l'OAS, sur le caractère "fasciste" de l'organisation, sur son financement, sur l'organisation de sa propagande, sur ses moyens de lutte, ses méthodes et leurs résultats, sur son poids dans l'opinion publique.

    L'ouvrage met en outre en perspective la situation de l'OAS alors que la guerre d'Algérie s'achève. Le face-à-face entre l'OAS et l'Etat est saisissant. Les archives éclairent notamment, sur fond de négociation des accords d'Evian, le choix et la mise en oeuvre de la politique de la "terre brûlée". Du côté musulman, l'OAS cherche des relais, en particulier du côté du MNA et du FLN, avec lequel elle signe l'"accord" du printemps 1962.

    L'OAS ne s'est jamais remise de son échec en Algérie. Son effondrement en Afrique du Nord ne signifie pas pour autant sa disparition et le livre retrace ses postérités, de l'attentat du Petit-Clamart contre De Gaulle à la montée du Front National, en passant par l'amnistie des généraux putschistes par Mitterrand.

    Pour les Lorrains, l'ouvrage laisse entrevoir l'engagement et l'action du colonel Antoine Argoud - vosgien originaire de Darney (1914-2004) - au sein de l'OAS où il était connu sous le pseudonyme d'"Albatros".

    L'auteur, Oliver Dard, est professeur d'histoire contemporaine à l'Université Paul-Verlaine de Metz.

     

    >> Voyage au coeur de l'OAS, Olivier Dard, éditions Perrin, collection Tempus, 2011, 533 p. (11 €).

  • Un prêtre vosgien gardien de Tibhérine

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    [Vosges Matin]

  • Juin 1940, destins croisés d'une famille lorraine

    juin 1940.jpgJuin 1940. Il y a soixante-dix ans. Le monde, presque à mi-chemin du siècle, bascule une seconde fois dans les horreurs d’une nouvelle guerre. Depuis quelques semaines la guerre est à nos frontières et les armées françaises et anglaises ne pourront barrer la route à l’envahisseur. C’est la débâcle. Le 15 juin, Yvette Gueudin-Wadier sauve ce qu’elle peut et part avec ses enfants, Gérard et Roger sur les routes du Sud... Ce même jour, son mari, Lionel Wadier est en Angleterre après avoir été l’un des derniers Français embarqués et sauvé de la “poche de Dunkerque”... De l’autre côté de la Méditerranée, les Français d’Algérie, dont Georgette Gueudin, cousine d’Yvette, s’angoissent des informations contradictoires reçues. Les trois membres de cette famille vont, chacun et dans l’ignorance du devenir des autres, écrire leur journal des évènements. Trois points de vue émouvants et complémentaires pour mieux comprendre la France de juin 1940.

    Instituteur dans un village de l'Ouest vosgien, avant une retraite active en écriture, Roger Wadier a toujours cherché à conserver la parole des anciens pour la mémoire et le partage. Ses nombreux livres parus en sont les témoins. Son dernier opus est probable le plus autobiographique des ouvrages qu'il a composé.

     

    >> Juin 1940. Destins croisés d’une famille lorraine, Roger Wadier, Gérard Louis éditeur, 2010, 105 p., ill. (18,90 €).

  • Les amants du silence : le roman de Charles de Foucauld

    de foucauld.jpgLe Père Charles de Foucauld est un personnage mythique et mystérieux dans le "panthéon" catholique. Sa retraite dans le désert, après une vie de luxe et de débauche entre Alsace et Lorraine, a toujours intrigué ses admirateurs.

    La clé de l'énigme se cache dans un amour de jeunesse à jamais inassouvi, pour sa cousine Marie de Bondy, affirme l'auteur. La correspondance d'une vie entre Charles et Marie soulève le coin du voile, éclaire la conversion spectaculaire de l'aventurier happé par la sainteté. Partout et toujours, Charles pensera à Marie, et Marie à Charles, dans une relation où l'amour et la foi se mêlent de façon inextricable.

    Histoire d'amour au-delà des frontières et des cultures, Les amants du silence est aussi un livre sur la fraternité - la charité chrétienne - entre les peuples. Le Père de Foucauld y explore le Maroc, déguisé en rabbin, en compagnie d'un sage talmudiste, et lie amitié avec les musulmans de l'Atlas, avant de s'attacher au peuple Touareg, au point d'en épouser la langue et de s'enfouir dans des sables...

    Une aventure amoureuse, aussi chaste que passionnelle, entre le Bienheureux Charles de Foucauld et sa cousine Marie de Bondy, déterminante pour le destin de l'ermite de Tamanrasset.

     

    >> Les amants du silence. Le roman de Charles de Foucauld, Alain Durel, L'Oeuvre éditions, 2009, 192 p. (17 €).

  • Le " dernier round " du général Bigeard

    A 93 ans, le vieux baroudeur publie « Mon dernier round ». Un regard sans complaisance sur l’état de la France, du monde et... sur la vieillesse. « Mon pire ennemi » dit-il.

     

    général bigeard.jpgSi Bigeard est toujours le même, l’homme se livre comme il ne l’a sans doute jamais fait dans « Mon dernier round » à paraître aujourd’hui aux Editions du Rocher. « Mon combat final. Espérons qu’au-delà de moi, les lecteurs me prolongeront » écrit-il, sur la quatrième de couverture.

     

    Début 2006, à l’aube de son 90ème anniversaire, « Adieu ma France » devait être son dernier ouvrage. « Un livre testament », comme il nous le confiait à l’époque. Portant un regard critique et désabusé sur une France aspirée par le bas, Bigeard était représenté avec sa « gueule de héros » en couverture. Mais depuis « le vieux caïman aux yeux pochés » n’a jamais lâché son feutre noir ni l’attention qu’il porte à la France et au monde. Alors, il a noirci encore et encore des feuilles, avec toujours la même acuité sur les événements. Et sur la couverture de « Mon dernier round », il pose cette fois en civil, la main sur le canon qui trône dans son jardin, rue François-Badot à Toul.

     

    mon dernier round.jpgSi la passion et les coups de gueule sont toujours là, le vieux para se confie, à propos de ce sac-à-dos qui pèse lourd sur les épaules. « Vieillir, voilà un mot auquel je ne pensais jamais quand j’étais sur mes terrains de combat ! La mort, je la voyais autour de moi à chaque bataille, bien présente, trop présente, parmi mes camarades. La mort, oui, mais pas la vieillesse ! » écrit-il dans ce dernier opus. Bigeard conclut : « Avec ce ’’Dernier round’’, je veux transmettre, encore transmettre, avant le grand départ. Mais j’ai le sentiment que je n’aurai pas le temps de dire tout ce que je voudrais dire ».

     

     

    • Mon dernier round, Marcel Bigeard (général), éditions du Rocher, 2009, 273 p. (19 €).

     

     

    [d’après l’Est Républicain | 22.10.09]

  • "De la Lorraine à l'Algérie" avec Georges Garillon

    georges garillon.jpgC'est à une invitation au voyage que nous convie Georges Garillon, vosgien retraité de l'enseignement. Un double voyage dans le temps et dans l'espace. Histoire d'un jeune couple d'éducateurs qui fait l'expérience des Centres Sociaux Educatifs en Algérie alors territoire français.

     

    On ne veut retenir de l'Algérie "colonisée" que les aspects avilissants, répressifs, et pour tout dire inhumains. Or, ces excès, ces dérives ou ces erreurs de la France colonisatrice ne doivent pas cacher les efforts de ceux qui, plaçant l'homme au centre de leur action, apportaient leurs savoirs et leurs expériences aux algériens qui étaient avides d'apprendre.

     

    Quand on lit Georges Garillon, qui a rassemblé dans cet ouvrage les souvenirs vieux de plus de 40 ans, le lecteur sent bien quel fut son enthousiasme et sa jubilation dans la satisfaction du devoir accompli.

     

    Respect, tolérance, envie de partager ses connaissances, c'est finalement aux règles toutes simples de l'éducation populaire que se rallie Georges Garillon à travers son expérience et les drames de la décolonisation qui ont forgé son âme.

     

    >> De la Lorraine à l'Algérie. Une aventure sociale et humaine au tournant des années 60 : les centres sociaux éducatifs, Georges Garillon, La Bartavelle éditeur, 2008, 193 p., ill. (20 €).

  • Bribes d'histoire postale

    Le Comité pour l'Histoire de La Poste a réuni plusieurs témoignages de postiers retraités ou encore en activité sur la vie quotidienne à Paris RP. Pour les non initiés, "Paris RP" est la recette principale de Paris, le plus grand bureau de poste de la capitale et de France.

     

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    L'ouvrage met l'accent non sur une profession mais sur un lieu dont il apparaît que la centralité fut multiple : centralité géographique, administrative, professionnelle. Les récits biographiques - dont celui de Muriel Demorieux, une lorraine de Moselle expatriée à Paris - rappellent que beaucoup de nouvelles recrues postales passaient par Paris RP pour acquérir les principes de base de leur futur métier.

     

    A son zénith, ce bureau de poste a compté plus de 2000 agents, qu'ils aient travaillé à la distribution du courrier ou des colis, aux chèques postaux, à la caisse, aux transports de fonds, aux guichets ou dans les services administratifs, les postiers de passage à la RP parisienne ont été nombreux et possèdent des profils variés. Et ils ont fait la richesse de l'histoire de ce grand établissement postal.

     

    Un ouvrage à découvrir comme l'on peut aussi découvrir l'histoire des postiers de l'Algérie française d'avant 1962 dans le livre - paru en 1998 - consacré à "une génération de postiers" (dont quelques lorrains et des postiers du Grand Est) qui nous font partager leurs mémoires d'Algérie. Nostalgie quand tu nous tiens...

     

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    >> Si Paris RP m'était conté, Jean-Michel Bourquard, Muriel Demorieux, Francis Pizzato, éditions CHR, collection "Mémoire postale", 2008, 403 p., ill. (22 €).

    >> Mémoires d'Algérie - Une génération de postiers raconte, Muriel Le Roux (sous la dir.), éditions Textuel, 1998, 128 p., ill. (13,72 €).

    >> Ces ouvrages peuvent être commandés au Comité pour l'Histoire de La Poste : La Poste - CHR  CP F502  44 bd de Vaugirard  75757 PARIS CEDEX 15 .

    >> l'ouvrage "Mémoire d'Algérie - Une génération de postiers raconte" est offert à tout acquéreur de "Si Paris RP m'était conté".

  • Damien de Préville, prêtre lorrain en Algérie

    Le père Damien de Préville, connu dans les paroisses de l'est de Nancy, travaille à l’évangélisation du Maghreb par l'éducation des jeunes. A l’heure où des prêtres africains prennent en charge des paroisses lorraines. Image de l’Eglise universelle.

     

    damien de préville.jpg« Dans mes premières visites au CHU de Brabois, comme aumônier, j'ai rencontré pas mal de gens du monde rural qui se plaignaient du manque de prêtres. Ca me semblait exagéré. J'ai donc relevé le défi, non pas de combler ce manque, mais plutôt d'aller voir de plus près sur le terrain comment la vie de l'Eglise était possible dans les secteurs ruraux du diocèse, et je me suis mis à la disposition de l'évêque pour un ou deux dimanches par mois, en précisant que je souhaitais plutôt participer à la vie d'un secteur.

     

    C'est ainsi qu'il m'a mis en contact avec le Père Jean-Paul Wey et j'ai eu la joie de constater que le regroupement de seize clochers en une seule paroisse - en l'occurrence celle du Bienheureux Père Gérard - ça peut marcher, et ça peut donner une vie religieuse très dynamique, avec un beau partage des responsabilités : je n'ai pas regretté et c'est pourquoi j'ai continué pendant 5 ans. J'ai 41 ans et 18 ans de vie religieuse chez les jésuites. Après une formation classique d'une dizaine d'années, dont deux années de stage à Mulhouse où j'avais fréquenté beaucoup de Maghrébins, j'ai été ordonné prêtre en 2000 à Paris et envoyé immédiatement à Nancy. J'y suis resté 5 ans : tout en étant aumônier au CHU de Brabois, et engagé dans la réflexion en éthique médicale et la formation des visiteurs de malades, j'allais un ou deux dimanches par mois célébrer la messe dans la paroisse du Bienheureux Joseph-Gérard.

     

    Cette dernière activité faisait pour moi partie de mes loisirs, d'autant plus que j'avais souvent le plaisir d'y aller à vélo, et d'être accueilli dans l'une ou l'autre famille pour un repas partagé.

     

    Le 24 septembre 2005 j'ai prononcé mes voeux solennels à l'église Saint-Sébastien de Nancy (c'est une coutume jésuite de faire des vœux solennels très tardifs même si on est engagés depuis longtemps), et le lendemain je partais pour l'Algérie où j'avais seulement fait un mois de stage quelque temps auparavant.

     

    Il s'agit vraiment d'un autre monde et d'une autre vie : la pastorale au sens strict n'occupe pas beaucoup, mais nous sommes une présence symbolique dans une foule de millions de gens. Cette foule est le plus souvent accueillante, et nous avons quelques vrais amis qui nous permettent de rester et de travailler. Mais il existe aussi des réactions hostiles ou en tout cas méfiantes de la part des musulmans vis-à-vis de la présence de chrétiens.

     

    En fait, la générosité est immense, comme partout, mais le plus souvent elle ne trouve pas à s'exprimer parce qu'il n'y a ni organisation ni persévérance. Je fais aussi quelques visites à l'hôpital, chez les enfants et chez les adultes, grâce à des associations. C'est un beau pays où beaucoup de choses sont possibles, mais malheureusement il y a très peu de vrais responsables et le rêve de la plupart des jeunes est de traverser la Méditerranée, ce qui est triste.

     

    Si vous voulez venir voir, on accueille chaque été pendant trois semaines des petits groupes de jeunes et on cherche aussi des coopérants pour deux ans ».

     

     

    [d’après l’Est Républicain | 28.10.08]