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vicherey

  • Juin 1940, destins croisés d'une famille lorraine

    juin 1940.jpgJuin 1940. Il y a soixante-dix ans. Le monde, presque à mi-chemin du siècle, bascule une seconde fois dans les horreurs d’une nouvelle guerre. Depuis quelques semaines la guerre est à nos frontières et les armées françaises et anglaises ne pourront barrer la route à l’envahisseur. C’est la débâcle. Le 15 juin, Yvette Gueudin-Wadier sauve ce qu’elle peut et part avec ses enfants, Gérard et Roger sur les routes du Sud... Ce même jour, son mari, Lionel Wadier est en Angleterre après avoir été l’un des derniers Français embarqués et sauvé de la “poche de Dunkerque”... De l’autre côté de la Méditerranée, les Français d’Algérie, dont Georgette Gueudin, cousine d’Yvette, s’angoissent des informations contradictoires reçues. Les trois membres de cette famille vont, chacun et dans l’ignorance du devenir des autres, écrire leur journal des évènements. Trois points de vue émouvants et complémentaires pour mieux comprendre la France de juin 1940.

    Instituteur dans un village de l'Ouest vosgien, avant une retraite active en écriture, Roger Wadier a toujours cherché à conserver la parole des anciens pour la mémoire et le partage. Ses nombreux livres parus en sont les témoins. Son dernier opus est probable le plus autobiographique des ouvrages qu'il a composé.

     

    >> Juin 1940. Destins croisés d’une famille lorraine, Roger Wadier, Gérard Louis éditeur, 2010, 105 p., ill. (18,90 €).

  • Vivre et travailler à la campagne, c’est possible !

    Renouveau Villages a soutenu plus de 400 communes rurales de Lorraine. L'association souffle ses quinze bougies.

     

    village lorrain.jpgMaire de Vicherey, commune rurale située aux confins de la Meurthe-et-Moselle et des Vosges, Jean-Marie Claude a pu mesurer le changement. Il parle d'une « petite augmentation de la population, avec des nouveaux habitants qui travaillent à Nancy, mais choisissent de vivre au village ». Ce qui, à l'échelle du contexte, représente déjà une grande victoire, largement initiée par l'action de « Renouveau Villages ». L'association, qui œuvre depuis une quinzaine d'années en faveur de la sauvegarde et de la création d'activités en milieu rural, a largement contribué au soutien et à l'accompagnement de différentes missions suivies auprès du « Dagobert », le restaurant du village, la mise en place d'un « relais fermier » ou la mobilisation des moyens de santé autour d'un périmètre commun. Depuis 1994, cafés, restaurants, artisans, activités artistiques ou commerciales figurent parmi les axes de l'action pilotée par l'association du président Jacques Maget, intervenue de près ou de loin auprès de 405 communes de Lorraine ou de Haute-Marne. L'influx de ce groupement a, au total, généré ou maintenu plus d'un millier d'emplois.

     

    Car en Lorraine comme ailleurs, le phénomène naturel de concentration autour des agglomérations n'a pas tout effacé sur son passage dans un pays où l'esprit de clocher et l'individualisme demeurent ancrés dans les esprits. Chef de projet à l'INRA, Olivier Mora constate même à l'échelle hexagonale un « redressement de tendance » opéré sur la dernière décennie, témoignant d'une « redistribution de la population sur l'ensemble du territoire français ». Voilà qui permettrait presque de faire oublier que « notre région est l'une des seules à ne pas faire l'objet d'un schéma régional d'aménagement de son territoire », glisse Roger Cayzelle, président d'un Conseil Économique et Social de Lorraine, qui aime à emprunter dans sa réflexion de fond les « chemins de traverse », sa manière de faire bouger les lignes, rappelant la « problématique compliquée » sur ce point, en raison de l'historique façonnage urbain et industriel autour d'industries lourdes aujourd'hui souvent obsolètes. Reste que la Lorraine garde, grâce à Renouveau Villages notamment, un paysage divers et varié, insufflé par les missions de ses experts, tant en ce qui concerne les conseils aux municipalités que la mise en relation entre candidats aux nouvelles activités et les communes elles-mêmes. Chef de file naturel de ce mouvement, le populaire Pierre Bonte se réjouit de constater qu'en cinquante ans, la France n'a pas - ou presque - perdu de ses villages. On en compte aujourd'hui 36.679 contre 37.000 en 1959.

     

     

    [d’après l’Est Républicain | 08.06.09]