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  • 2017, année Boffrand, architecte du XVIIIe siècle en Lorraine

    Château de Thuillières (Vosges), construit par Germain Boffrand.

    A Lunéville, qui dit Boffrand dit château. Si 2016 est « l’année » Stanislas, ce sera au tour du « premier architecte » de Léopold de monopoliser l’attention l’année prochaine ; 2017 marquant le 350e anniversaire de sa naissance.

    Né à Nantes le 16 mai 1667, Germain Boffrand a beaucoup œuvré pour la Lorraine ducale, à Lunéville, où on lui doit aussi le château de la Favorite, à Gerbéviller, Haroué, Jarville, Nancy, Aulnois-sur-Seille, Commercy, Thuillières…
    « L’homme est assez peu connu du grand public au-delà de notre région, moins connu en tout cas que son élève Emmanuel Héré », regrette Benoît Tallot. L’adjoint à la Culture de Lunéville, comme il l’avait fait pour les frères Muller, a donc décidé de reprendre son bâton de pèlerin.

    Au sens propre comme au sens figuré, puisqu’il a passé une partie de ses vacances à sillonner les lieux, où l’on trouve la signature de Germain Boffrand, en Lorraine, mais aussi à Paris et dans l’Ile de France. Comme architecte, mais aussi comme urbaniste, décorateur et concepteur d’ouvrages de génie civil, des ponts notamment.

    Si Benoît Tallot a voulu créer l’association « Mission Boffrand-2017 2023 », c’est aussi parce que l’architecte de Léopold, « un génie aux talents multiples », a contribué à dessiner l’urbanisme de Lunéville en définissant les règles à suivre pour les façades des nouveaux bâtiments (linteaux, fenêtres regroupées, clés sculptées sur leurs cintres en demeurent des témoignages.).

    Pour faire vivre cette association, qu’il a cofondée et copréside avec Lucienne Redercher, adjointe à la Culture à Nancy, trois commissions ont été formées qui travailleront sur l’architecture de Boffrand, l’histoire de l’art et la constitution d’une base de recherches documentaires. Elles seront respectivement animées par Jean Redercher et Dominique Grandjean pour la première, Catherine Guyon et Françoise Hervé. Tous les propriétaires d’une « architecture » Boffrand en seront membres d’honneur, qu’ils soient des particuliers ou des collectivités locales. Les deux maires de Lunéville et de Nancy ont été nommés présidents d’honneur de l’association, dont le siège est fixé à la mairie de Lunéville. Martine Priester de Nancy assure la trésorerie, Monique Roussel, de Brie-sur-Marne, le secrétariat.

    L’ambition, outre de créer un centre de recherches et de documentation sur l’œuvre de Germain Boffrand, est de préparer événements et manifestations autour de ses réalisations.

    Une exposition éclatée sur plusieurs sites est déjà prévue pour l’anniversaire de sa naissance, le 17 mai 2017. A Lunéville, on évoquera l’architecture religieuse à la tour de la cloche de Saint-Jacques, l’ingénieur civil que fut Boffrand à l’hôtel abbatial, la Pitié Salpêtrière dans le hall de l’hôpital, et Boffrand, l’architecte du château… au château de Lunéville. Des expositions seront également organisées au Palais du gouverneur à Nancy ainsi qu’au Sénat à Paris (le Petit Luxembourg, la résidence actuelle de son président, est signé Boffrand).

    Autant de projets pour une mission dont le terme a été fixé à 2023, tout simplement parce que les travaux de restauration du château de Lunéville devraient alors être achevés.

     

    ‡ Contact : Benoît Tallot, 11 rue de la République à Lunéville. Mail : tallot.benoit@wanadoo.fr

  • Musée lorrain à Nancy : les anciennes écuries du XVIIIe siècle seront conservées

  • Nancy : messe des ducs de Lorraine le 15 octobre

    La traditionnelle messe à la mémoire des ducs et duchesses de Lorraine et de Bar sera dite samedi 15 octobre 2016 à 11h00 en la chapelle des Cordeliers de Nancy, nécropole nationale des ducs de Lorraine.

  • Les Cahiers de La Mothe n° 8 / 2016

    Poursuivant la publication des travaux de recherches sur la cité martyre lorraine, l'association Pour La Mothe vient de sortir le 8ème numéro des Cahiers de La Mothe.

    Au sommaire :

    - Le monument de La Mothe

    - Les du Boys dits Mable, fondeurs de cloches du Bassigny

    - La famille Dauvin (ou Dauvoin) à La Mothe

    - Le portrait de Nicolas du Boys de Riocour

    - Le retour à La Mothe de la croix reliquaire d'Antoine Sarazin

    - Les armoiries et les étendards de La Mothe

    - La maison seigneuriale de Vrécourt et son inventaire en 1663

    - La garnison de La Mothe au début du XVIIe siècle

    - Un témoignage de la volonté du duc de Lorraine Antoine de renforcer les fortifications de La Mothe (1543)

     

    ‡ Les Cahiers de La Mothe, n° 8, 2016, Association Pour La Mothe, 97 p., ill. (10 €).

  • Hennezel (88) : par amour du verre et de son histoire

  • Saint-Dizier (52) : première exposition nationale consacrée à l’Austrasie, un royaume mérovingien oublié

    L'anneau de saint Arnould, évêque de Metz.

    Le clin d’œil est tentant. « L’Aquitaine, la Bretagne, la Bourgogne sont des noms mérovingiens. L’Austrasie a raté sa chance », s’amuse l’historien spécialiste français du haut moyen âge, Bruno Dumézil. Le nom tellement commun « Grand Est » l’a emporté, de loin devant celui d’Austrasie, pour baptiser la nouvelle région Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine… Mais l’occasion était belle : Saint-Dizier présente depuis le 16 septembre l’exposition « Austrasie, un royaume mérovingien oublié ». Pour mieux rappeler qu’il s’agissait « d’un royaume brillant. On a voulu faire de cette Austrasie un monde de barbares, a commenté le professeur Dumézil. Ce n’était pas une société plus violente que d’autres ». Et la nôtre en particulier.


    À l’image de la reine Brunehaut. Elle a dominé trois générations d’Austrasiens, a apprécié le président du Conseil régional Grand Est Philippe Richert. Certes, il y a eu mort d’hommes. Mais c’est elle qui avait, entre autres, « interdit qu’une femme puisse être mariée contre son gré ».


    Visible jusque fin mars 2017, cette exposition, labellisée d’intérêt national par le ministère de la Culture, est la première consacrée au berceau de la dynastie mérovingienne. Des Francs qui régnaient alors sur un Est bien plus grand que l’actuel puisqu’il s’étendait, grosso modo, de la mer du Nord et l’Adriatique. Pour l’Austrasie, la période de fort rayonnement va de 511 et 717. Et les villes capitales s’appelaient Trèves, Reims et Metz.


    Les objets archéologiques exceptionnels, prêts de grands musées européens, bénéficient d’une scénographie qui tient tout à la fois du Game of thrones, de l’émotion et de la pédagogie. La tombe du petit prince de Cologne s’accompagne d’armes (francisque, lance, casque…) à sa taille. Éloquents aussi, l’anneau du saint évêque Arnoul de Metz ou encore les bijoux de la dame de Grez-Doiceau. L’imaginaire d’un royaume barbare est mis en valeur. La vie quotidienne, l’organisation sociale, économique et culturelle également. L’Austrasie s’inscrit dans « une période de basculement entre l’Antiquité et le Moyen Âge, a expliqué le député-maire de Saint-Dizier, François Cornut-Gentille. Ce n’est pas sans écho dans un monde qui est en train de basculer ».


    L’expo rejoindra ultérieurement le musée national d’archéologie de Saint-Germain-en-Laye. Le fait que Saint-Dizier en soit le pivot se justifie par l’histoire : les premières découvertes archéologiques y datent de 1842. Elles se sont accélérées ces dernières années, grâce à l’Inrap. Plusieurs sépultures aristocratiques du VIe siècle, et un cheval, ont été mises au jour. La découverte d’une élite franque dans cette cité haut-marnaise a déjà été à l’origine de l’exposition « Nos ancêtres les barbares » qui avait attiré 35 000 visiteurs.


    Les Austrasiens, des ancêtres pas si barbares que ça en fin de compte !

    [d’après ER]

  • Charles le libéré

    Il a marché des milliers de kilomètres : à travers une exploration extraordinaire du Maroc, des allers et retours Nazareth-Jérusalem, des parcours immenses du Sahara... Il a rencontré des populations, des cultures et des visages différents. Il s’est libéré, par l’autre, de ses orgueils et ses égotismes ; il s’est fait l’humble passeur de la langue de ceux qui l’ont accueilli, les Touaregs. Il a mené un ardent itinéraire spirituel, brisant peu à peu ses absolutismes, ses clôtures, devenant de plus en plus ouvert et joyeux, clair et simple comme l’Évangile. Il meurt inconnu en 1916.

    Dès sa mort, chacun l’a tiré à soi, l’enfermant dans des images, des postures et des institutions qui le défigurent. Sa vie et son message, véritables, ont été découverts peu à peu à travers cent ans de solitude et de résiliences. C’est le visage du Père Charles de Foucauld que dévoile ce livre. Un visage fait de liberté, de bonté, de fraternité.

    Un visage d’éclaireur pour notre monde en soif d’avenir et d’espérance.  

    L'auteur, le Père Jean-François Six, est prêtre de la Mission de France. Il est l’auteur de travaux sur les droits de l’homme et sur la médiation, et sur la mystique (Thérèse de Lisieux, Antoine Chevrier) et l’incroyance contemporaine. Louis Massignon, avant sa mort, en 1962, lui a confié la prise en charge de l’Union, la seule fondation du Père de Foucauld née de son vivant en 1909. Cette confrérie de « défricheurs évangéliques » propose à tout baptisé, clerc et laïc, d’être là où il est, avec Jésus de Nazareth, un frère pour l’autre.

     

    ‡ Charles le libéré. Foucauld rendu à lui-même, Jean-François Six, éditions Salvator, 2016, 216 p. (18,90 €).