La presse départementale s’est faite l’écho ces derniers mois des difficultés que rencontrait l’église paroissiale Sainte-Maria Goretti dans le quartier de La Vierge à Epinal.
En effet, la municipalité spinalienne ne souhaite apparemment pas mettre la main à la poche pour financer une partie des travaux nécessaires à la pérennité du lieu de culte (7 000 € !), alors qu’elle a vendu à une association musulmane un terrain pour la construction d’une mosquée pour l’euro symbolique…
L’église Sainte-Maria Goretti a, en effet, été construite en 1957, donc bien après la loi de 1905 qui a confié à des associations diocésaines la responsabilité de l’entretien des édifices cultuels construits après cette date.
Un peu d’histoire. Après la Seconde Guerre mondiale, les militaires cédèrent une partie de leur terrain de La Vierge à la ville d’Epinal qui construisit des immeubles ainsi que des lotissements. En octobre 1953, le chanoine Metzger annonce le projet de construction d'une église au centre de ce nouveau quartier et nomme l'abbé Charles Villaume à ce ministère. L'année suivante, l'opération "Agglo" est lancée dans tout le diocèse : en échange d'un parpaing imprimé sur du carton, on donnait 100 AF (soit 1 franc nouveau !) ou souvent plus.
Ainsi avec les fonds collectés, la première pierre, provenant de la basilique Saint-Maurice, pouvait être posée le 30 juin 1957 par Mgr Henri Brault, évêque de Saint-Dié. Le 12 avril 1959, la première messe est célébrée dans l'église tandis que les travaux dureront encore plusieurs années. En 1963, l'abbé Villaume part en mission au Mali. La même année la nouvelle paroisse est reconnue officiellement. Les cloches sonnent en 1964, mais l'église dédiée à Sainte Maria Goretti ne sera consacrée par Mgr Jean Vilnet que le 30 octobre 1966. Enfin, le 26 juin 1971, la statue de Notre-Dame-de-Consolation, venue de la basilique Saint-Maurice, était déposée solennellement près du lieu de ses origines.
Les catholiques spinaliens laisseront-ils cette église disparaître, alors qu’ils contribuent - eux aussi - par l’impôt au budget de la ville ? Y aurait-il deux poids, deux mesures ? D’un côté, on abandonne le patrimoine chrétien et de l’autre on favorise l’exercice d’une autre religion. Est-ce cela la laïcité à la française ? Drôle d'image pour Epinal...