benoit xv
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Quand la gauche s'opposait au droit de vote des femmes...
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1914-1915. Quand Dieu se tait...
Du 22 au 26 juillet 1914, un Congrès eucharistique international rassemble à Lourdes des pèlerins catholiques du monde entier. Devant la grotte des miracles, Français et Allemands proclament leur foi commune. Quinze jours plus tard la mobilisation les transforme en soldats prêts à s'entretuer... Comment ? Pourquoi ?
Comment des nations enracinées dans le christianisme ont-elles été capables du carnage de 1914-1918 ? En quoi la guerre civile européenne fut-elle aussi une guerre religieuses fratricide ? Pourquoi les catholiques préférèrent-ils répondre à l'appel du président de la République laïque Raymond Poincaré, qui invitait tous les citoyens à l'Union sacrée devant l'ennemi, plutôt qu'aux appels à la paix du pape Benoît XV ? Mystère insondable ou affreux scandale ?
Des personnages chrétiens connus - Paul Claudel, Benoît XV, Charles de Gaulle, Roland Dorgelès, Mgr Baudrillart, Hubert Lyautey, Louis Pergaud, Guillaume Appolinaire... - ou inconnus, issus de carnets ou de lettres de combattants, les témoignages convoqués dans cet ouvrage font revivre "en direct" et au quotidien les deux premières années de la Grande Guerre. Ils apportent surtout les propres réponses des acteurs engagés dans le conflit de ces questions.
‡ 1914-1915, quand Dieu se tait. Une barbarie racontée jour après jour, Paul Christophe, éditions du Cerf, 2014, 247 p. (19 €).
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Benoît XV, un pape pour la paix
Le souverain pontife de la Première Guerre mondiale, Benoît XV (1854-1922), gouverna l'Eglise de 1914 à 1922 et fut un visionnaire en un temps de chaos planétaire. Révélant une page secrète des relations internationales, cet essai biographique raconte comment, à peine élu, ce diplomate de vocation n'aura cessé, depuis Rome, d'opposer à Paris et à Berlin la neutralité du Saint-Siège pour mieux appeler l'ensemble des belligérants à la paix.
Comment, en leur proposant inlassablement sa médiation, il leur intimera de projeter une Europe unie. Comment, aussi, il multipliera les signes de réforme de l'Eglise catholique afin de la désengager de son terreau traditionnel sclérosant en créant une nouvelle Congrégation pour les Eglises orientales en 1917 et en condamnant les nationalismes coloniaux en 1919.
Ce portrait vivant, tissé à même les grands événements d'une époque charnière, montre également que les incompréhensions suscitées par ses diverses initiatives ne sont pas allées sans désillusion face au sectarisme de la République française et le "jusqu'au-boutisme" du Reich allemand. Benoît XV n'est reste pas moins une figure d'exception en un temps d'immense confusion.
A la sortie de la Grande Guerre, grâce à son action, le catholicisme a pris toute la mesure de son universalité. Ses successeurs - Pie XI et Pie XII notamment - seront en dette de cette conception globale du monde et de l'histoire qui aura animé son court, mais intense pontificat.
‡ Benoît XV (1914-1922). Un pape pour la paix, Marcel Launay, éditions du Cerf, 2014, 281 p. (18 €).