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  • La guerre d'Algérie : les combattants français et leur mémoire

    La guerre d’Algérie a mobilisé près de deux millions d’hommes. Ces derniers gros bataillons de la République, engagés pour huit longues années, reviennent avec des séquelles et des blessures qui ne cessent aujourd’hui encore de les hanter. Les sentiments mêlés de honte ou de révolte que suscite ce conflit en soulignent toute l’ambiguïté : cette guerre continue de déranger les consciences.

    Fruit d’une enquête de vingt et un ans auprès de mille témoins et d’une connaissance du terrain, cet ouvrage restitue le vécu et la mémoire de cette dernière génération du feu. Appelés et réservistes, mais aussi professionnels, paras ou légionnaires, livrent ici, souvent pour la première fois, leur vision de cette guerre, que certains estiment avoir militairement gagnée.

    Gêneur qui empêche de commémorer en rond, l’historien ne peut que constater le traumatisme et sa pérennité. Achevé après un dernier voyage en Grande Kabylie, en avril 2015, en compagnie d’un des combattants cités, l'ouvrage nourrit le vœu de guérir les plaies côté français et d’œuvrer à la réconciliation des deux rives de la Méditerranée...

     

    ‡ La guerre d'Algérie. Les combattants français et leur mémoire, Jean-Charles Jauffret, éditions Odile Jacob, 2016, 298 p. (23,90 €).

  • Paroles de Verdun

    L'auteur a réuni un florilège de lettres de poilus toutes écrites au moment de la bataille de Verdun par des soldats de conditions sociales et d'opinions politiques, philosophiques ou religieuses extrêmement diverses.

    Du 21 février au 18 décembre 1916, ce fut "l'enfer de Verdun". Au jour le jour, durant ces dix longs mois, les combattants ont écrit à leur famille ou à leurs proches, et leurs lettres révèlent en direct la tragédie de cet événement. Jean-Pierre Guéno en a réuni un florilège, qui témoigne de l'endurance de ces hommes à la boue des tranchées, à la faim, à la soif, au désespoir, et à l'incompétence des élites militaires, celle de Joffre par exemple, qui fit désarmer les forts de la ville six mois avant la ruée allemande.

    "Verdun" est une bataille à somme nulle : 301 jours d'affrontements sévères pour, au final, raccompagner les Allemands à la case départ, laissant la Meuse tel un immense champ voué au carnage jusqu'en novembre 1918. Restent l'humanisme, la formidable bravoure des poilus, à la fois victimes et héros.

    La sensibilité et la finesse du travail précédent de l'auteur dans Paroles de poilus se retrouvent dans ce recueil de lettres qui rend hommage à leurs auteurs - poilus célèbres ou inconnus - et les immortalise.

     

    ‡ Paroles de Verdun, Jean-Pierre Guéno, éditions Perrin, coll. Tempus, 2016, 402 p. (9 €).

  • La Nouvelle revue lorraine n° 36 : hommage au peintre d'histoire vosgien Pierre-Dié Mallet

    Dans sa dernière livraison, La Nouvelle revue lorraine rend un bel hommage à Pierre-Dié Mallet, le dernier peintre d'Histoire lorrain, décédé voici 40 ans.

    On y lira aussi avec plaisir de nombreuses anecdotes tirées de l'histoire de notre Lorraine, en particulier :

    - quelques propos sur le 250ème anniversaire de l'annexion de la Lorraine et du Barrois par la France
    - la présence dominicaine en Lorraine
    - la maison de Jean Thiriot à Vignot
    - le retour du docteur Marchal de Lorquin
    - un tunnel sous la frontière
    - l'évêque de Verdun jette l'interdit sur l'église et le cimetière de Combres
    - Marguerite de Mouilly
    - le camp de Lunéville
    - le secret du chemin de croix de Blainville
    - un Malgré-nous de 1914
    - l'Hôtel de Lillebonne à Nancy
    - Louise de Vaudémont, une Lorraine reine de France
    ... et encore bien d'autres anecdotes, info's et notes de lecture !

     

    La Nouvelle revue lorraine est disponible dans les bonnes librairies en Lorraine et sur abonnement (38 €, 6 numéros) en adressant vos coordonnées postales et le règlement (chèque à l'ordre de "NRL SEP HELENUS") à LA NOUVELLE REVUE LORRAINE, LE TREMBOIS, 54280 LANEUVELOTTE.

  • Vive l'Austrasie !

    Le Conseil régional va prochainement lancer une consultation auprès des habitants de la nouvelle grande région (Lorraine, Alsace, Champagne-Ardenne) afin de donner un nom officiel à cette nouvelle région du Grand Est.

    Et pourquoi ne l'appellerait-on pas Austrasie, en souvenir du royaume franc à l'époque mérovingienne ? Ce royaume couvrait le nord-est de la France actuelle, des bassins de la Meuse et de la Moselle jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin ; le royaume d'Austrasie peut être considéré comme le berceau de la dynastie carolingienne.

    Quel nom prestigieux pour notre nouvelle région... qui pourra constituer un état indépendant, un jour peut-être...

  • Dans l'enfer de la Somme, dans les airs et sur terre - 1916-1918

    La Somme fut le théâtre sanglant des plus grandes confrontations de la Première Guerre mondiale. La première bataille de la Somme, offensive franco-britannique de juillet à novembre 1916, fut l'une des luttes les plus meurtrières de l'histoire. La seconde se déroula à l'été 1918 en réponse à une attaque allemande destinée à percer les lignes alliées de la Somme à la Manche. La contre-offensive alliée fut couronnée de succès et porta le coup d'arrêt à l'avancée allemande.

    Dès 1916 et la première bataille de la Somme, l'aviation, balbutiante au début des hostilités, devint la cinquième arme, décisive et indispensable. Assurément, la conquête de l'azur permit à nos poilus de s'extirper en vainqueurs de la boue pour reconquérir la terre de France. Jusqu'à l'armistice du 11 novembre, l'âpre lutte entre les aviateurs ennemis et alliés pour la suprématie de l'air transforma les avions aux membres légers et fragiles en des machines souples et puissantes capables des plus périlleuses acrobaties.

    Avec la Somme pour théâtre, l'auteur retrace l'essor de l'aviation militaire dans ses trois principales missions : observation, chasse et bombardement. Il nous délivre, de l'intérieur même de la carlingue, le récit poignant des prouesses des premiers fantassins de l'air français, belges, britanniques, italiens et américains. À partir de témoignages puisés à la source même, il fait revivre de nombreux héros injustement méconnus car dans l'ombre des As - Guynemer, Nungesser, Fonck, Navarre, etc. - auréolés de gloire. Bien peu ont survécu aux combats impitoyables menés contre les redoutés Fokker allemands. Mais tous ont fait preuve d'un courage, d'une audace et d'un esprit de sacrifice admirables.

     

    ‡ Dans l'enfer de la Somme. Dans les airs et sur la terre, 1916-1918, Georges Pagé, éditions Grancher, 2016, 361 p. (20 €).

  • La bataille aérienne de Verdun en 1916

    En février 1916, les Allemands élaborent un plan soigneusement préparé sur le front de Verdun. Sur une ligne de 40 kilomètres, dans les tranchées comme dans les airs, des millions d'hommes sont pris dans un duel géant où 400 000 soldats et pilotes français tomberont.

    Derrière ce chiffre colossal se trouvent des vies, des hommes. Et au milieu des furieuses batailles entre avions à cocardes et avions à croix noires naissent de grands pilotes, dont beaucoup trouvent la mort comme les capitaines de Beauchamp et Lafont ou le sous-lieutenant Boillot… Pilotes et poilus voient leur nombre diminuer jour après jour, mais continuent à combattre avec courage jusqu'à la victoire !

    Dans cet ouvrage, l'auteur nous donne une vision globale de cette bataille décisive de la Grande Guerre qui a impliqué autant les aviateurs et les poilus que les hommes de l'ombre : les mécaniciens, le personnel hospitalier et les femmes qui, à l'arrière, ont joué un rôle important dans la fabrication des munitions et des avions…

    Aucun sensationnalisme dans ce livre, uniquement les faits de ce bouleversant drame.

     

    ‡ La bataille aérienne de Verdun 1916, Georges Pagé, éditions Grancher, 2014, 289 p., ill. (19 €).

  • En Orient et en Occident, le culte de saint Nicolas en Europe du Xe au XXIe siècle

    N'a-t-on pas déjà tout écrit sur saint Nicolas, ce saint qui constitue un trait d'union entre l'Orient et l'Occident, ce saint - fait unique - dont le récit de la vie s'est prêté à de multiples réappropriations au fil des générations, jusqu'à incarner de nos jours le Père Noël ? Les nombreuses contributions du colloque réuni en 2013 à Lunéville et Saint-Nicolas-de-Port prouvent tout le contraire.

    Dues à des chercheurs venus de près d'une dizaine de pays différents, elles précisent les contours divers pris par la figure "nicolaïenne" et les étapes du développement de ce culte resté très vivace. De récentes fouilles archéologiques conduites sur le site de Myre/Demre, au berceau de saint Nicolas,  révèlent le dynamisme de la cité où vécut cet évêque, qui reste par bien des traits mystérieux. Des enquêtes minutieuses menées pour presque tout l'espace européen sur les attestations du culte (toponymes, prénoms, images, objets de dévotion, dédicaces des églises, fêtes aux rites spécifiques) placent Nicolas aux premiers rangs de la "cour céleste", et ce dès avant que ses reliques ne soient transférées de son tombeau d'origine à Bari (1097).

    La fortune du saint évêque, qui toucha des milieux très divers (aristocratie, jeunes clercs, marchands...) ne s'est alors plus démentie : à partir du second millénaire, Nicolas s'imposa comme une référence majeure de la Russie à l'Irlande et de la Pologne aux Balkans ou à la péninsule Ibérique en passant par la Lorraine, bien sûr, tout en se prêtant à des innovations étonnantes, jusqu'à se voir mêlé à la vie publique.

     

    ‡ En Orient et en Occident, le culte de saint Nicolas en Europe Xe-XXIe siècle, Véronique Gazeau, Catherine Guyon et Catherine Vincent (dir.), éditions du Cerf, 2015, 502 p., ill. (45 €).

  • Fête de la Chandeleur ou fête de la Présentation de Jésus au temple

    Heures à l'usage du diocèse de Troyes, enluminure du XVe s.

    + Evangile selon Saint Luc.

    En ce temps-là, quand furent accomplis les jours de la purification de Marie, selon la loi de Moïse, ils le portèrent à Jérusalem, pour le présenter au Seigneur, selon qu’il est prescrit dans la loi du Seigneur : Tout enfant mâle premier-né sera consacré au Seigneur ; et pour offrir en sacrifice, selon qu’il est prescrit dans la loi du Seigneur, deux tourterelles, ou deux petits de colombes. Et voici qu’il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon, et cet homme était juste et craignant Dieu, et il attendait la consolation d’Israël, et l’Esprit-Saint était en lui. Et il lui avait été révélé par l’Esprit-Saint qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint au temple, poussé par l’Esprit de Dieu. Et comme les parents de l’enfant Jésus l’apportaient, afin d’accomplir pour lui ce que la loi ordonnait, il le prit entre ses bras, et bénit Dieu, et dit : Maintenant, Seigneur, vous laisserez votre serviteur s’en aller en paix, selon votre parole, puisque mes yeux ont vu le salut qui vient de vous, que vous avez préparé à la face de tous les peuples : Lumière pour éclairer les nations, et gloire d’Israël votre peuple.

  • Verdun 1916

    Cet affrontement extraordinaire est raconté, à l'occasion de son 100e anniversaire, par deux historiens de la Grande Guerre reconnus l'un en France, l'autre en Allemagne.

    Plus longue et plus dévastatrice que les autres batailles de la Première Guerre mondiale (300 000 morts), Verdun apparaît comme le lieu d'une des batailles les plus inhumaines auxquelles l'homme se soit livré : l'artillerie cause 80 % des pertes, le rôle des hommes consiste surtout à survivre et mourir dans les pires conditions sur un  terrain transformé en enfer, tout cela pour un résultat militaire nul.

    Les batailles suivantes s'organisent autour d'une question centrale, celle du "mythe" de Verdun. Comment expliquer que cette bataille ait dans la mémoire française un statut si exceptionnel qu'elle résume toute la guerre ? Est-ce en raison de la violence extrême des combats, des souffrances inouïes des soldats, qu'elle est devenue le symbole même de la guerre ?

    Avec finesse et perspicacité, les auteurs s'unissent pour suivre les soldats et leurs chefs des deux côtés de la ligne de front. En décrivant avec minutie leur quotidien et en suivant l'évolution de l'opinion publique, de 1916 à nos jours, ils racontent comment s'est construit le "mythe" Verdun, jusqu'à devenir le symbole même de la Grande Guerre.

     

    ‡ Verdun 1926, Antoine Prost et Gerd Krumeich, éditions Tallandier, 2015, 320 p. (20,90 €).