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Découverte d’une nécropole gallo-romaine à Rosières-aux-Salines (Meurthe-et-Moselle)

A Rosières-aux-Salines, au sud-est de Nancy, 300 sépultures viennent d’être dégagées. Peut-être le cimetière d'une cité encore inconnue.

 

fouilles rosières aux salines.jpgA l'occasion de l'aménagement d'une partie de la zone industrielle des Sables à Rosières-aux-Salines, plusieurs campagnes de fouilles archéologiques ont été menées. La dernière en date a permis de mettre au jour 300 sépultures d'une nécropole à incinération datant de la fin de l'ère gauloise (après 52 de l’ère chrétienne) et du début de l'implantation romaine. Les tombes peuvent être datées entre le 1er siècle avant Jésus-Christ et le 3ème siècle de notre ère.

 

Outre l'intérêt scientifique de ces tombes qui livrent des renseignements sur les usages funéraires, ce qui a été exhumé semble n'être qu'une partie d'une nécropole beaucoup plus importante qui a d'ailleurs été réutilisée au Moyen-Age, de nombreux squelettes attestant de la superposition de deux cimetières.

 

Les sépultures contiennent des urnes en céramique ou en verre, d'un type déjà connu. Mais ce qui enthousiasme les archéologues, c'est la présence de fragments de vases contenant une partie seulement des résidus de l'incinération, le tout protégé par un morceau de poterie. « On croyait, jusqu'à maintenant, que le défunt était placé sur un bûcher et que la totalité des restes était enfermée dans l'urne. Les choses sont plus complexes. Lors des funérailles, après la crémation, se déroulait toute une série d'actes dont témoignent ces structures. L'analyse des restes en laboratoire permettra de mieux comprendre les pratiques funéraires de l'époque », explique Jenny Kaurin.

 

fouilles.jpgPour l'heure, 300 structures ont été dégagées, mais il semble que ça n'est qu'une extrémité d'une nécropole beaucoup plus importante. Un « cimetière » situé à proximité d'une vaste cité dont on ne connaît pas encore le nom. Le site a par ailleurs été recouvert, à l'époque médiévale, par une nécropole à inhumation. Pour Nicolas Tikonoff, responsable du chantier, et Jenny Kaurin du CNRS, doctorante à l'université de Bourgogne, la nécropole gallo-romaine est trop éloignée de Rosières et Dombasle pour pouvoir être rattachée à l'une de ces localités. Il existerait donc une cité enfouie, inconnue à ce jour. Peut-être une stèle livrera-t-elle le nom de cette cité gallo-romaine que ne mentionne aucun document ?

 

 

Près de 200 squelettes devraient être exhumés. La paroi des fosses dans lesquelles ils se trouvent était confortée par des pierres récupérées dans la nécropole gallo-romaine. Nicolas Tikonoff et Jenny Kaurin pensent que ces pierres délimitaient des enclos funéraires.

 

Pour l'instant, les archéologues n'ont dégagé aucun mobilier funéraire. Juste de la « quincaillerie » (des clous en particulier) qui laisse à penser que certaines urnes étaient enfermées dans des coffres de bois. Sur le site a été exhumée une quarantaine de monnaies du 1er au 3ème siècle après Jésus-Christ. Mais aucune stèle qui pourrait livrer de précieux renseignements sur la cité « enfouie ». « C'est comme si on avait découvert le cimetière de Toul, sans savoir que Toul existe », résume Jenny Kaurin. « Il existe une ville, pas loin, qu'on ne connaît pas ».

 

[d’après l’Est Républicain | 24.06.09]

Commentaires

  • Aujourd'hui, vendredi 26 juin 2009, doit être prise la décision de poursuivre les travaux de fouille ou l'abandon du chantier (ce qui veut dire à court terme, pillage et destruction par les "chercheurs de trésors"). Il est à espérer que le bon sens (qui malheureusement est bien souvent souvent dicté par l'argent) l'emporte et que l'étude complète de ce site "remarquable" puisse être menée à son terme. Nous avons la possibilité de découvrir et comprendre une période de notre temps passé. C'est une occasion inespérée qui ne se présentera pas une deuxième fois, ne la ratons pas.

  • BONJOUR. J'ai en garde mes deux petits enfants pour les vacances; nous sommes aller ce matin visiter l'endroit où se trouvent ce chantier de fouilles; de nombreuses questions me sont posées par ENZO 9 ans et ILAN 5ans; pensez-vous que nous pourrions venir pas sur le chantier mais à côté et leurs montré quelques objets des fouilles? JE vous en remercierait bien chaleureusement; nous allons faire un petit mémoire pour la prochaine rentrée scolaire. MERCI MME KOENIG

  • Nous sommes allés visiter plusieurs fois ce site archéoologique avec mes petits enfants; nous avons toujours été très bien reçus par les archéologues qui travaillent sur ce site; ceux-ci ont toujours très bien répondu aux questions que les enfants posaient; dommage que rien n'est fait pour que les fouilles continuent, c'est un site remarquable , il y a bien de l'argent pour l'armée mais pas assez pour ces fouilles qui sont notre passé; dans quelques jours, celles-ci seront terminées et bonjour aux personnes mal intentionnées qui iront pillées ce site et vendre leurs découvertes

  • Faire renaître le passé de Rsosières aux Salines après la découverte d'un site majeur du début de notre ère , est une ardente obligation autour de laquelle tous les protagonistes doivent se mobiliser.

    B . Aubert

  • Alors... dans l'état ou se trouve le site aujourd'hui ! Les bâches posées sont parfois à moitié déplaçées ! Vent ou pillage ? Il règne une atmosphère étrange à cet endroit !
    Il faut vraiment le protéger et continuer les fouilles ! C'est notre passé qui y est inscrit !

  • Qu’en est-il aujourd’hui ?

    Les archéologues de l’INRAP, qui ont travaillé sur le site et ensuite en laboratoire, souhaitent vous faire part de la restitution de leurs travaux.

    Une synthèse des travaux sera présentée par Madame Jenny KAURIN, spécialiste des métaux, Monsieur Philippe VIDAL, anthropologue, expliquera son métier en s’appuyant de ses travaux sur le site de la Zone des Sables, Monsieur Nicolas TIKONOV, céramologue, proposera un compte-rendu des travaux effectués sur cette même zone il y a une dizaine d’années.

    Une conférence se tiendra le 26 février 2011 à 14 h 30 Salle Polyvalente
    ROSIERES-AUX-SALINES

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