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romane

  • La gloire des Grecs

    Quel fut le rôle de l’empire byzantin dans l’essor culturel de l’Europe latine à l’époque de l’art roman ?

    C’est à Byzance, en effet, que fut recopiée la quasi-intégralité des œuvres de l’Antiquité grecque. Et c’est dans la cité impériale que la culture antique continua pendant des siècles à servir de socle à l’enseignement scolaire.

    Ce bagage byzantin fut transmis aux cours royales et aux abbayes de l’Europe à l’époque romane. On rencontre ainsi les influences artistiques byzantines à travers toute l’Europe des xe-xiie siècles, dans les vallées de la Meuse ou du Rhône, en Allemagne, jusque dans les royaumes scandinaves. De nombreux textes antiques furent alors traduits en latin puis commentés.

    Les routes et les intermédiaires humains par lesquels cette transmission s’est effectuée montrent un couloir de circulation reliant la Sicile, l’Italie du Sud, la vallée du Rhône, la cour de Champagne, les abbayes d’Île-de-France et de Normandie, le monde rhénan…

    C’est toute l’influence byzantine sur le monde latin, visible dans les fresques et les enluminures, dans la transmission d’ouvrages, d’abord religieux, puis savants que retrace dans cet essai magistral Sylvain Gouguenheim.

    Sylvain Gouguenheim, agrégé d’Histoire, membre de l’université de Lorraine, enseigne l’histoire médiévale à l’ENS de Lyon. Il est l’auteur d’une œuvre considérable dont Frédéric II. Un empereur de légendes (2015).

     

    ‡ La gloire des Grecs.  Sur certains apports culturels de Byzance à l'Europe romane (Xe-XIIIe s.), Sylvain Gouguenheim, éditions du Cerf, 2017, 407 p., ill. (29 €).

  • Pour sauver les fresques de l’église de Battigny (Meurthe-et-Moselle)

    Dans l'église de Battigny, le travail de dégagement des fresques a débuté. Les badigeons des voûtains cachaient des splendeurs.

     

    fresques battigny.jpgLa belle église romane des 11ème et 12ème siècles qui surplombe le village de Battigny s'affiche décidément comme un étonnant édifice.

     

    En octobre 2002, Laurence Blondaux, conservatrice et restauratrice bourguignonne renommée, spécialisée en peintures murales, avait été sollicitée par la municipalité pour promener son échafaudage dans l'église battignienne, sondant ici et là, à la recherche de polychromie sur les murs et sous les voûtes...

     

    A cette époque, Mlle Blondaux avait ouvert avec son scalpel de petites « fenêtres » de quelques décimètres carrés pour vérifier les soupçons portés par l'église Saint-Germain susceptible de cacher des trésors picturaux vieux de quelques siècles. Ses investigations avaient confirmé la présence de peintures cachées sous les couches de badigeons.

     

    Seulement, l'interrogation des spécialistes restait pleine et entière. Quelles surprises seraient livrées par le dégagement des peintures ? Quel serait leur état de conservation, leur lisibilité ? La municipalité devait-elle engager des travaux pour de susceptibles œuvres séculaires ? Fin 2008, dans le prolongement de la ligne de conduite de leurs prédécesseurs, les élus de Battigny, décident de prolonger un programme global de restauration initié voilà quelques décennies. Outre la réfection de la toiture prévue pour septembre 2009, ils engagent, soutenus par l'Etat, le ministère de la Culture, le Conseil général, la Fondation du patrimoine et le lancement d'une souscription, une première tranche de travaux nécessaires au dégagement et à la conservation des peintures du chœur et des voûtains. C'est à nouveau Laurence Blondaux qui s'attelle au délicat et passionnant travail de dégagement des peintures. La suppression des couches d'enduit livre différentes scènes, dont « l'Annonciation ».

     

    fresques église battigny.jpgCertains détails, comme la représentation des « chaussures », caractéristiques de l'époque de François Ier, permettent de penser que ces peintures murales seraient bien du 16ème siècle... Mais c'est la mise au jour des peintures des voûtains, « superbement conservées » qui vont véritablement enthousiasmer la restauratrice. Au centre, un Christ en majesté, « le Christ de l'apocalypse », imposant et impressionnant, montre ses plaies et vous pénètre de son regard...

     

    Autour de lui, s'affichent les représentations symboliques des évangélistes : l'aigle pour saint Jean, l'homme ailé pour saint Mathieu, le lion pour saint Marc, le taureau pour saint Luc. « Ce sont de magnifiques peintures, de très beaux décors qui confirment la richesse du patrimoine de cette église romane », précise Mlle Blondaux ravie de découvrir des œuvres d'une telle qualité à Battigny. « Complètement dégagées et définitivement nettoyées, les œuvres n'en seront que plus lisibles » confie la restauratrice, obligée d'interrompre momentanément ce chantier lorrain mais impatiente de revenir en octobre pour poursuivre sa mission.

     

    Les prochaines Journées du Patrimoine fourniront l'occasion au public de découvrir en avant-première, ces fresques.

     

    Ce sera aussi l'occasion pour tous les amoureux de l'art de participer à la sauvegarde de ces fresques séculaires en souscrivant à la Fondation du Patrimoine.

     

     

    >> Pour souscrire, il suffit d'adresser un chèque à la Fondation du Patrimoine (62 rue de Metz 54000 NANCY) ou à la mairie de Battigny (54115) en précisant au verso du chèque « Fresques de l'église de Battigny ». Le don est déductible de l'impôt sur le revenu à hauteur de 66 % ou de l'impôt sur la fortune à hauteur de 75 %.