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douaumont

  • Foi, religions et sacré dans la Grande Guerre

    religions guerre.jpgSur des vitraux d'églises réalisés après 1918, des anges couronnent des soldats, des aumôniers soutiennent des combattants. A leur manière, ces figures évoquent les représentations de nature religieuse des peuples engagés dans la Grande Guerre, qui se caractérisent par leur extrême diversité, de la foi encadrée par une Eglise catholique - mais aussi protestante et juive - structurée jusqu'aux superstitions, en passant par des formes de religion populaire.

    La notion de foi peut même être appliquée, dans une perspective sécularisée, à la patrie et à la victoire, porteuses de formes de religiosité.

    Quelle place la religion occupe-t-elle alors chez les acteurs du conflit ? C'est la question à laquelle cet ouvrage collectif cherche à répondre : y a-t-il une "religion de guerre" qui irait jusqu'à une "guerre de religions", ou bien seulement des religions en guerre qui s'adaptent au conflit ? Cette question entend dépasser l'approche institutionnelle, traditionnelle, centrée sur les positions des Eglises face à la guerre. Elle englobe en revanche le sacré qui exprime une sorte d'élévation symbolique, permettant de dépasser les épreuves du conflit, de légitimer celui-ci et de donner sens aux sacrifices, d'où des formules comme "l'union sacrée" ou "la voie sacrée".

     

    ‡ Foi, religions et sacré dans la Grande Guerre, Xavier Boniface et François Cochet (dir.), éditions Artois presses université, 2014, 291 p. (22 €).

  • Centenaire 1914-1918 : l'ossuaire de Douaumont en travaux

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  • Les restes de vingt-six Poilus mis au jour à Fleury-devant-Douaumont (Meuse)

    Vingt-six corps de Poilus ont été mis au jour dans le village détruit de Fleury-devant-Douaumont en Meuse. Sept ont pu être identifiés. C’est sans doute la découverte la plus importante en Meuse de corps de soldats français de la Première Guerre mondiale depuis celle d’Alain-Fournier et de ses compagnons d’armes en 1991 à Saint-Remy-la-Calonne.

    fleury-devant-douaumont.jpgLe 30 mai, les fouilles entamées quelques jours plutôt à l’emplacement d’une ferme du village détruit de Fleury-devant-Douaumont ont permis de mettre au jour jusqu’à présent, vingt-six corps de Poilus morts durant la bataille de Verdun et d’en identifier sept grâce à la plaque qu’ils portaient autour du poignet. Un fait rarissime. Et ce à la veille du Centenaire de la Grande Guerre.

    Ce sont des touristes allemands qui avaient découvert le 28 mai des ossements affleurant et qui avaient donné l’alerte.

    Toute la journée du 30 mai, les gendarmes de la brigade de Verdun avec les employés de l’Ossuaire et son directeur Olivier Gérard, ont ratissé une bande de terrain de quelques mètres carrés. L’émotion était à son comble quand un objet personnel refaisait surface parmi les ossements brisés. Des porte-monnaie contenant des pièces en argent, des culots de pipes, un briquet, un peigne, une paire de ciseaux, des couteaux de poche, les croix de chapelets, une médaille de communion, un livret militaire et un carnet miraculeusement conservés, une bague, un crayon, ou encore deux montres qui marquaient 11h07 et 11h14, sans doute l’heure approximative du bombardement de l’endroit.

    plaque poilu.jpgCar selon les premiers éléments, le lieu était « un poste de secours. Les soldats sont morts sur le champ de bataille et ont été entreposés ici. Il n’y a pas d’armement, que de l’équipement personnel. Les papiers ont été faits puisqu’ils sont déclarés tués à l’ennemi, mais les corps n’ont pas été retrouvés », explique Yves Le Clair, procureur de la République de Verdun. Des obus ont dû tomber sur l’endroit ensevelissant les dépouilles.

    Les dates de décès s’échelonnent entre le 28 mars et le 5 avril 1916 et correspondent « à la bataille du Ravin de la Caillette et de l’Étang de Vaux », confie Olivier Gérard, ému de pouvoir identifier les corps. Les plaques d’identification « c’est ce que l’on cherche. Ils revivent d’une certaine manière. Ce sont des corps qui sortent de l’anonymat ». Même constat pour Jean-Pierre Laparra, le maire de la commune, qui souhaite demander la médaille de Verdun pour les soldats identifiés.

    reliques poilus.jpgPour l’heure, une enquête est ouverte pour « découverte de restes humains ». Outre le commandant Le Trong, commandant la Compagnie de Verdun et le colonel Cléton, patron des gendarmes de la Meuse l’adjudant Beaune, officier de police judiciaire était présent : « On trie ce qui appartient à chaque Poilu », explique-t-il. Des objets placés dans de petits sacs en plastique et soigneusement pris en photo. Un PV est dressé pour chaque découverte de corps.

    Le service des Sépultures militaires va être contacté pour la recherche des éventuels descendants. Les brigades de gendarmerie du lieu de naissance des Poilus vont chercher à retrouver leur famille. Si les descendants ne souhaitent pas récupérer le corps et s’il est identifié, il rejoindra la nécropole de Fleury sous une croix blanche. S’il n’est pas identifié, ses restes seront déposés dans l’Ossuaire.

    Les Poilus, dont les plaques militaires ont été retrouvées, ont été identifiés. Il s'agit de :

    - Jean Caillou, né à Cestas (Gironde), 360e RI. Mort à Fleury le 28 mars 1916

    - Albert Hennequin, né à Garches (Val d'Oise), 269e RI. Mort à Douaumont le 31 mars 1916

    - Albert Le Bœuf, du Calvados, 279e RI. Mort à Douaumont le 29 mars 1916

    - Jules Letellier, de Saint-Pierre-Lavis (Seine maritime), 129e RI. Mort le 5 avril 1916 à Fleury

    - Charles Louis Desplanques, d’Armentières (Nord), 360e RI. Mort le 28 mars 1916 à Fleury

    - soldat originaire de Corse, 140e RI. Mort en mai 1916

    - soldat natif de Bayonne (Pyrénées atlantiques), 49e RI. Mort  à Fleury le 31 mai 1916

    Si des membres de la famille reconnaissent un des leurs, ou des associations ou des mairies du lieu de naissance, ils peuvent contacter le Numéro Vert mis en place par la gendarmerie de la Meuse : 0800 007 802.

    [d’après ER]

  • L'ossuaire de Douaumont profané

    C’est à un symbole mondialement connu de la Grande Guerre auquel on s’est attaqué dans la nuit du 7 au 8 mars.

    lorraine,meuse,douaumont,poilus,grande guerre,anciens combattants,profanation,ossuaireL’Ossuaire de Douaumont, qui abrite les restes d’environ 130 000 soldats majoritairement Français et Allemands, a été profané. En effet, quatre vitres carrées, situées au ras du sol à l’extérieur du bâtiment et permettant de voir les ossements des combattants, ont été forcées. Selon les premiers éléments, c’est avec un chalumeau que le ou les individus ont brûlé le joint de silicone de l’huisserie permettant ensuite, d’un coup de pied, de désolidariser le carreau du châssis.

     

    C’est à l’abri des regards, derrière les palissades du chantier de rénovation de l’Ossuaire dans l’optique du Centenaire de la Grande Guerre, que les faits se sont déroulés. C’est d’ailleurs les ouvriers de l’entreprise, en arrivant sur les lieux, qui ont découvert les dégâts. Des repérages semblent aussi avoir été effectués : des traces de frottement ont été découvertes sur les vitres, histoire d’essuyer la condensation pour estimer laquelle des alvéoles étaient la plus intéressante pour eux.

     

    lorraine,meuse,douaumont,poilus,grande guerre,anciens combattants,profanation,ossuaire,douaumontCes fenêtres donnent chacune dans un caveau recelant les ossements de combattants anonymes retrouvés dans des zones bien précises du champ de bataille. Les profanations concernent les secteurs de Froideterre, Fleury, Cote 304 et Samogneux. Même si la provenance des ossements ne semble pas avoir influencé le choix.

     

    Sur place, Yves Le Clair, procureur de la République de Verdun a confirmé que le ou les individus ont « pénétré à l’intérieur et ont dérobé une quantité non déterminée d’ossements » et en particulier des crânes. Quelques boîtes crâniennes semblent même avoir été « mises de côté » dans une alvéole. Peut-être pour les trier. Les malfaiteurs, qui ont visiblement agi avec des gants, ne recherchaient apparemment que des crânes en très bon état. En outre, lors de l’intrusion dans un caveau, un individu a dû s’enfoncer dans la masse d’ossements, créant une excavation dans les restes humains.

     

    Pour l’heure, aucune piste n’est écartée sur les motivations précises de cet acte : pari stupide, collectionneurs, satanistes, malveillance… L’enquête est confiée à la brigade des recherches de la gendarmerie de Verdun pour vols aggravés et profanation de sépulture. La cellule d’investigation criminelle de Bar-le-Duc a procédé à des prélèvements biologiques qui seront envoyés en urgence à Rosny-sous-Bois pour analyses ADN.

     

    Ce genre de profanations ne s’était pas produit depuis les années 1960. Les autorités civiles et militaires sont arrivées en masse sur les lieux. Le personnel de l’Ossuaire a été auditionné et les bandes de la vidéosurveillance vont être passées au crible.

     

    En fin d’après-midi, Gérard Longuet, ministre de la Défense et des Anciens Combattants, s’est rendu sur place. Il a ressenti « une très vive émotion » avant d’ajouter : « Laissons les combattants en paix, respectons-les ». Avant de condamner un « acte inacceptable » et d’évoquer « le délire d’un fou ».

     

     

    Un Numéro Vert est mis à disposition des éventuels témoins : 0800.007.862.