L'étude des formations territoriales et des frontières a souvent été utilisée comme prétexte à toutes formes de revendications spatiales et/ou culturelles. Longtemps liée à la seule analyse historique, elle peut être aujourd’hui renouvelée par des apports d’ordre archéologique, en matière d’espace, de comportements sociétaux, d’économie.
C’est dans cet esprit qu’intervient au sein de la Maison des Sciences de l’Homme Lorraine le projet LAFAM (L’Ardenne. Des frontières en l’an Mil) sur les boucles mosanes et l’Ardenne méridionale, prolongement naturel de la Lorraine. Le principal objectif est d’y cerner les conditions d’apparition des diverses limites et frontières – tant politiques que sociales, culturelles, religieuses et économiques – qui divisent ce territoire et d’en comprendre l’organisation dans un contexte de morcellement féodal alors à son maximum autour de l’an Mil.
Pour parvenir à ces résultats, il a fallu entreprendre une démarche historique inédite pour ce secteur. Au final, l'étude permet d'y entrevoir l’implantation humaine et de mieux cerner les frontières et influences de tous ordres qui le composèrent voici mille ans. Ce travail permet à la population actuelle de se réapproprier une histoire, une culture et un passé que les vicissitudes du temps ont fini par transformer ou effacer.
‡ L'ardenne. Des frontières en l'an Mil, Cédric Moulis (dir.), PUN-EUL, 279 p., ill. (15 €).