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  • Robert de Sarrebrück ou l'honneur d'un écorcheur

    robert.jpgLe parcours de Robert de Sarrebruck (1400-1462), seigneur de Commercy, offre à lire des pages méconnues de la guerre de Cent Ans. Au début du XVe siècle, ce grand baron lorrain, longtemps dénoncé comme un vulgaire brigand, anima aux marches du royaume de France, entre Champagne et Lorraine, un mouvement de résistance face aux forces anglo-bourguignonnes. Cette action aux frontières éclaire aussi d'un jour nouveau l'épopée de Jeanne d'Arc.

    Proche de Robert de Baudricourt, le sire de Commercy s'est toujours montré fidèle au parti orléanais, puis armagnac. Compagnon d'armes des grands capitaines français qui ont porté Charles VII jusqu'au trône, il accompagne aussi ceux que l'historiographie a dépeints sous les traits sanglants des Ecorcheurs. Mais le sire de Commercy, dans cette lorraine marquée par de forts particularismes politiques, n'hésitait pas à prendre les armes pour défendre ses intérêts personnels. Au terme de la guerre de Cent Ans et avec la réforme de l'armée royale, il dut, à l'instar d'autres grands féodaux, abdiquer ses prérogatives pour se soumettre à l'autorité du roi.

     

    ‡ Robert de Sarrebruck ou l'honneur d'un écorcheur (1400-1462), Valérie  Toureille, PUR, 2014, 272 p. (21 €).

  • Anne-Charlotte de Lorraine, une princesse abbesse européenne (1714-1773)

    anne charlotte.jpgDe toutes les abbesses qui gouvernèrent le chapitre de Remiremont, Anne-Charlotte de Lorraine (1714-1773) fut une des plus prestigieuses. Petite-nièce du Roi Soleil, belle-soeur de l'impératrice Marie-Thérèse de Habsbourg-Lorraine, tante de Marie-Antoinette, sa vie se partagea entre Lunéville où elle naquit dans le château construit par son père Léopold, duc de Lorraine et de Bar, Commercy, Vienne au côté de son frère François-Etienne devenu empereur et enfin Mons, en Belgique (Pays-Bas autrichiens à l'époque) où elle dirigea le chapitre Sainte-Waudru.

    Malgré son éloignement, elle fit reconstruire avec faste le palais abbatial de Remiremont qui subsiste toujours et resta jusqu'à son décès abbesse du chapitre noble de la cité vosgienne.

    Cette publication se veut être à la fois le catalogue de l'exposition consacrée essentiellement aux portraits d'Anne-Charlotte de Lorraine et les actes d'une journée d'études organisée par la Société d'histoire de Remiremont et de sa région à l'occasion du tricentenaire de sa naissance. Il regroupe les travaux inédits de plusieurs historiens, universitaires et conservateurs. Les auteurs se sont intéressés à l'iconographie d'Anne-Charlotte de Lorraine, à son enfance lunévilloise, à ses séjours à Vienne, sans oublier les Lorrains qui entourent la princesse, la construction du palais abbatial de Remiremont, son activités d'épistolière, ses sceaux, ses liens avec Madame de Graffigny, son administration capitulaire et sa pompe funèbre.

     

    ‡ Anne-Charlotte de Lorraine, une princesse-abbesse européenne (1714-1773), collectif, catalogue de l'exposition et actes de la journée d'études, Musée Charles de Bruyères et Archives municipales de Remiremont, 2014, 99 p., ill. (18 €). Disponible auprès du Musée Charles de Bruyères, 70 rue Charles de Gaulle, 88200 Remiremont ou par mail : aurelien.vacheret@remiremont.fr

  • Commercy (55) : adieu au 8e régiment d’artillerie

    Ultime rassemblement sur la place du Château Stanislas de Commercy ce samedi 22 juin. Et dernier défilé dans les rues de la ville pour les hommes du 8e régiment d’artillerie. Un temps fort en émotion pour dire au revoir aux habitants.

    ultime-ceremonie-au-chateau-stanislas-pour-les-militaires-du-8-e-ra-de-commercy.jpgCe sont bien évidemment des interventions poignantes qui ont clôturé la cérémonie d’adieu à la population des militaires du 8e régiment d’artillerie de Commercy. « C’est avec beaucoup d’honneur et aussi beaucoup de tristesse que je vous reçois ici. Honneur, car votre démarche de saluer les habitants avant votre départ va droit au cœur des Commerciens. Mais également tristesse, parce que le régiment s’en va. Mais il ne va pas ailleurs. Il est dissous », lance avec amertume, le maire Bernard Muller, s’adressant au chef de corps, le lieutenant-colonel Arnaud Riche, entouré de ses hommes. L’occasion pour le premier magistrat de faire part, une fois encore, de son regret face à « cette décision prise en 2008 par le gouvernement en place ».

    Devant l’assemblée composée d’élus, dont Gérard Longuet, ancien ministre de la Défense, de représentants de l’État, des familles des soldats et habitants, réunis dans les salons de l’hôtel de ville, le premier magistrat assure : « Vous nous manquerez pour vos valeurs et pour vos engagements. Mais sachez que vous êtes ici chez vous, car l’âme et la mémoire du 8e RA marqueront à jamais notre ville ».

    ultime-ceremonie-au-chateau-stanislas-pour-les-militaires-du-8-e-ra-de-commercy-1.jpgÀ son tour, le lieutenant-colonel Riche remercie l’assistance présente « pour votre action au profit du régiment, le lien Armée-Nation qui a été une réalité entre nous. Et votre attachement à la présence militaire sur votre département ». Tout aussi ému, même s’il a tout fait pour le dissimuler, l’officier supérieur poursuit : « Dans moins de 10 jours, le 8e RA n’existera plus. Cette dissolution reste pour nous un crève-cœur. Et je peux vous assurer que l’émotion était bien présente lors de cette cérémonie. Une page se tourne, mais ne regardons pas en arrière. Il faut aller vers l’avant. En revanche, nous ne vous oublierons jamais ». Après un temps d’arrêt, puis en expliquant les derniers détails à régler qui marqueront la fin de l’histoire de ce régiment, le lieutenant-colonel ajoute : « Le 1er novembre de cette année, il n’y aura plus de militaires à Commercy ! »

    ultime-ceremonie-au-chateau-stanislas-pour-les-militaires-du-8-e-ra-de-commercy-2.jpgUn point d’ailleurs souvent entendu dans la foule qui s’était massée aux grilles du château pour assister à cette prestigieuse cérémonie, réglée comme du papier à musique, rehaussée par la présence des porte-drapeaux meusiens. Ainsi que par la batterie fanfare et l’harmonie municipale de Commercy, montant l’émotion à son paroxysme, avec La Marseillaise ou encore La Marche de Robert Bruce. « La plus ancienne marche militaire française » murmure-t-on dans la foule, résolument consciente que ce rassemblement de l’ensemble des hommes du 8e RA « dans ce cadre magnifique », était le dernier.

    [D'après ER]

     

    Le 8e régiment d’artillerie appartenait à la Grande Armée. Pour avoir contribué grandement à la victoire finale de la bataille d’Austerlitz du 2 décembre 1805, il avait reçu l’appellation de « Brave régiment d’Austerlitz » sur décision de Napoléon Ier. Héritier du régiment du corps royal de l’artillerie des colonies de Louis XVI, il devint, en 1792, le 8e régiment d’artillerie. Après la guerre d’Algérie, le 8e RA est recréé en 1964 à Commercy.

  • Commercy, du château à la ville

     Le château de Commercy, peinture sur toile du XVIIIe siècle.

    château commercy.jpgNée officiellement en 823, la petite cité de Commercy, située dans le Barrois, s’est développée autour de deux châteaux avant d’abriter les fastes de la dernière cour de la dynastie lorraine.

    Le cardinal de Retz, la duchesse Elisabeth-Charlotte, épouse de Léopold 1er, ou le duc Stanislas aimaient venir s’y reposer et profiter d’un art de vivre bien doux. Mais la cité fut aussi objet de luttes, depuis le siège du XIe siècle, qui provoqua l’incendie de la cité, jusqu’à la destruction du château du XVIIIe siècle le 31 août 1944.

    L’empreinte militaire (et nous ne parlerons pas de la disparition annoncée du régiment historique de Commercy, le 8ème RA !) a donc laissé, dans le paysage et la société, des traces profondes. Elle n’a pas empêché les évolutions économiques : de l’agriculture à l’industrie, des forges jusqu’au biscuit (la célèbre « madeleine » de Commercy !) puis à la tertiarisation récente. Ces douze siècles illustrent l’histoire complexe de la Lorraine, terre indépendante, déchirée par les guerres, transformée par l’industrie.

    Un livre qui fait un point précis et rigoureux sur l’histoire de cette cité du sud meusien. A lire par tous ceux que l'histoire de la Lorraine passionne !

    • Commercy. Du château à la ville, Noëlle Cazin et Philippe Martin (sous la dir.), éditions Serpenoise, 2008, 288 p. ill. (25,00 €)