Le fondateur du Secours catholique, Mgr Jean Rodhain, est né à Remiremont en 1900, rue de la Courtine. La maison est actuellement en cours de rénovation et le nouveau propriétaire a décidé de respecter les lieux.
Le souvenir de Mgr Jean Rodhain a longtemps habité la maison qui l’a vu naître le 27 janvier 1900. Depuis juin dernier, un nouveau propriétaire, Michel Stouvenel, a rompu ce silence. Il a débuté de gros travaux de rénovation avec l’ambition d’y poser ses valises l’été prochain. Un an pour relever ce défi et vu l’ampleur de la tâche, ce n’est une mince affaire. Mais l’homme a l’habitude d’enfiler les gants, les chaussures de sécurité et ses rêves. C’est la septième maison qu’il retape. Mais cette demeure de la rue de la Courtine a la particularité d’avoir entendu les premiers cris de celui qui allait fonder, quarante-six ans plus tard, en 1946, le Secours catholique et devenir dans les années 1960 le prélat de Sa Sainteté et participer comme expert aux travaux du Concile Vatican II.
Une célébrité vosgienne connue de la France entière qu’est bien décidé à respecter Michel Stouvenel. La plaque apposée à la façade côté rue, qui fait état de la naissance du prêtre derrière ces murs, sera conservée. Tout comme des espaces à l’intérieur de la maison qui vont être détruits pour être reproduits à l’identique. « Je vais enlever tout le carrelage qui date de fin XIXe siècle et le remettre comme il faut. Je vais aussi garder les vitraux, les volets en bois, que je vais bien nettoyer, en plus des roulants que j’installerai ; et refaire les escaliers, à l’entrée de la maison, à l’identique », annonce le propriétaire.
À 66 ans, l’audacieux acquéreur s’est trouvé un nouveau moyen d’expression au milieu de tous ces grands volumes, 300 m² sur trois étages, qu’il se plaît à réinventer. « Je cherchais une maison de ville, typée, jolie, proche du centre, sans mitoyenneté, avec du terrain où tout était à refaire », raconte Michel Stouvenel. Il est servi. La propriété correspond en tout point à son cahier des charges. Le petit coup de cœur en moins. Il va apprendre à l’aimer au fil du temps. Il n’est pas pressé. Il est en retraite. Il sait déjà comment l’aborder et la sublimer. Cet ancien entrepreneur dans l’informatique a aussi œuvré un peu dans les métiers du bâtiment. Du coup, il a un bon carnet d’adresses. « Je travaille dans cette maison en partenariat avec des artisans locaux », glisse le sexagénaire, qui profite à fond du retour du soleil pour avancer dans son planning. Il espère ouvrir la porte de son nouveau petit nid d’amour à sa femme en juin 2015. « Je tiens à la finir avant de venir habiter dedans », se motive celui qui se méfie des travaux remis au lendemain.
En attendant, il continue à couler des jours heureux du côté de Thiéfosse où il possède une ferme qu’il a bien sûr rénovée à son goût. Le goût du béton frais.
Bio expresse de Mgr Rodhain
27 janvier 1900. – Naissance de Jean Rodhain à Remiremont, rue de la Courtine.
1918. – Il entre au séminaire à Bazoilles-et-Ménil, puis à Saint-Dié une fois la paix revenue.
1924. – Il est ordonné prêtre et nommé vicaire de la paroisse de Saint-Maurice à Épinal.
1929. – Il intervient sur les paroisses rurales de Mandres-sur-Vair et Norroy-sur-Vair.
1934. – Il quitte le diocèse de Saint-Dié pour devenir à Paris aumônier fédéral de la Jeunesse ouvrière chrétienne féminine (JOCF).
1937. – Il organise dans la capitale le grand rassemblement des Jeunesses ouvrières pour leur 10e congrès.
1939. – Il est mobilisé comme 2e classe à Épinal
1940. – Aumônier militaire d’un régiment blindé dans les environs de Sedan, il est fait prisonnier.
1942. – Il organise une aumônerie clandestine pour les jeunes du STO (service du travail obligatoire).
1944. – À la Libération, il est nommé aumônier général des armées françaises.
1945. – À la tête des « Missions vaticanes », il assiste à la libération des camps de la mort.
1946. – Il fonde le Secours catholique.
Années 1960. – Il devient prélat de Sa Sainteté. Et il est nommé par le pape Jean XXIII président de Caritas Internationalis.
1er février 1977. – Décès de Mgr Jean Rodhain.
[d'après Vosges Matin]