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jean xxiii

  • Remiremont (88) : la maison natale de Mgr Rodhain rénovée par un particulier

    Le fondateur du Secours catholique, Mgr Jean Rodhain, est né à Remiremont en 1900, rue de la Courtine. La maison est actuellement en cours de rénovation et le nouveau propriétaire a décidé de respecter les lieux.

    vosges,remiremont,jean rodhain,secours catholique,pape,jean xxiiiLe souvenir de Mgr Jean Rodhain a longtemps habité la maison qui l’a vu naître le 27 janvier 1900. Depuis juin dernier, un nouveau propriétaire, Michel Stouvenel, a rompu ce silence. Il a débuté de gros travaux de rénovation avec l’ambition d’y poser ses valises l’été prochain. Un an pour relever ce défi et vu l’ampleur de la tâche, ce n’est une mince affaire. Mais l’homme a l’habitude d’enfiler les gants, les chaussures de sécurité et ses rêves. C’est la septième maison qu’il retape. Mais cette demeure de la rue de la Courtine a la particularité d’avoir entendu les premiers cris de celui qui allait fonder, quarante-six ans plus tard, en 1946, le Secours catholique et devenir dans les années 1960 le prélat de Sa Sainteté et participer comme expert aux travaux du Concile Vatican II.

    une-image-d-epinal-a-l-effigie-de-jean-rodhain.jpgUne célébrité vosgienne connue de la France entière qu’est bien décidé à respecter Michel Stouvenel. La plaque apposée à la façade côté rue, qui fait état de la naissance du prêtre derrière ces murs, sera conservée. Tout comme des espaces à l’intérieur de la maison qui vont être détruits pour être reproduits à l’identique. « Je vais enlever tout le carrelage qui date de fin XIXe siècle et le remettre comme il faut. Je vais aussi garder les vitraux, les volets en bois, que je vais bien nettoyer, en plus des roulants que j’installerai ; et refaire les escaliers, à l’entrée de la maison, à l’identique », annonce le propriétaire.

    À 66 ans, l’audacieux acquéreur s’est trouvé un nouveau moyen d’expression au milieu de tous ces grands volumes, 300 m² sur trois étages, qu’il se plaît à réinventer. « Je cherchais une maison de ville, typée, jolie, proche du centre, sans mitoyenneté, avec du terrain où tout était à refaire », raconte Michel Stouvenel. Il est servi. La propriété correspond en tout point à son cahier des charges. Le petit coup de cœur en moins. Il va apprendre à l’aimer au fil du temps. Il n’est pas pressé. Il est en retraite. Il sait déjà comment l’aborder et la sublimer. Cet ancien entrepreneur dans l’informatique a aussi œuvré un peu dans les métiers du bâtiment. Du coup, il a un bon carnet d’adresses. « Je travaille dans cette maison en partenariat avec des artisans locaux », glisse le sexagénaire, qui profite à fond du retour du soleil pour avancer dans son planning. Il espère ouvrir la porte de son nouveau petit nid d’amour à sa femme en juin 2015. « Je tiens à la finir avant de venir habiter dedans », se motive celui qui se méfie des travaux remis au lendemain.

    En attendant, il continue à couler des jours heureux du côté de Thiéfosse où il possède une ferme qu’il a bien sûr rénovée à son goût. Le goût du béton frais.

     

    Bio expresse de Mgr Rodhain

    27 janvier 1900. – Naissance de Jean Rodhain à Remiremont, rue de la Courtine.

    1918. – Il entre au séminaire à Bazoilles-et-Ménil, puis à Saint-Dié une fois la paix revenue.

    1924. – Il est ordonné prêtre et nommé vicaire de la paroisse de Saint-Maurice à Épinal.

    1929. – Il intervient sur les paroisses rurales de Mandres-sur-Vair et Norroy-sur-Vair.

    1934. – Il quitte le diocèse de Saint-Dié pour devenir à Paris aumônier fédéral de la Jeunesse ouvrière chrétienne féminine (JOCF).

    1937. – Il organise dans la capitale le grand rassemblement des Jeunesses ouvrières pour leur 10e congrès.

    1939. – Il est mobilisé comme 2e classe à Épinal

    1940. – Aumônier militaire d’un régiment blindé dans les environs de Sedan, il est fait prisonnier.

    1942. – Il organise une aumônerie clandestine pour les jeunes du STO (service du travail obligatoire).

    1944. – À la Libération, il est nommé aumônier général des armées françaises.

    1945. – À la tête des « Missions vaticanes », il assiste à la libération des camps de la mort.

    1946. – Il fonde le Secours catholique.

    Années 1960. – Il devient prélat de Sa Sainteté. Et il est nommé par le pape Jean XXIII président de Caritas Internationalis.

    1er février 1977. – Décès de Mgr Jean Rodhain.

    [d'après Vosges Matin]

  • Un gendarme ardennais promoteur de la fête de Sainte Geneviève

    apres-une-carriere-bien-remplie-rene-omnes-est-revenu-en-haute-saone-terre-ou-il-a-rencontre-celle.jpgTiti et sanglier. En deux mots, René Omnes, né dans les Ardennes et élevé à Paris, se définit comme un « titi parisien né sanglier », l’emblème de ce département de Champagne-Ardenne. Raccourci anecdotique, pour le moins, lorsque l’on prend le temps d’écouter ce général de gendarmerie en retraite, au parcours de vie hors norme, qui a inspiré une bulle du bienheureux pape Jean XXIII lorsqu’il s’est agi de trouver une sainte patronne à la gendarmerie française.

    En 1958, l’ancien résistant qui a œuvré à Paris avant de s’exiler en Haute-Saône en 1943 pour poursuivre ses activités, intègre la direction générale de la gendarmerie, boulevard Exelmans, dans le 16e arrondissement. « J’étais chargé des relations publiques et je faisais partie de la commission de censure », se rappelle le militaire. Un jour de 1962, le directeur général de ce corps de l’armée, Jean-Claude Perrier, trouve incongru que les parachutistes comme la cavalerie aient un saint patron, mais pas la gendarmerie. Il lui demande d’en trouver un pour l’orpheline de cette référence religieuse.

    lorraine,sainte geneviève,gendarmerie,rené omnes,jean xxiii,romePetit, René Omnes a grandi à côté de l’église Sainte-Geneviève, accolée à la gendarmerie du 16e, là où papa était gendarme. « J’y ai même fait ma première communion. » Alors René Omnes s’intéresse à la protectrice de Paris. Son action contre les hordes d’Attila colle parfaitement aux missions de protection des personnes et des biens de la gendarmerie. C’est décidé, « Geneviève, ça ira très bien. » Reste à avoir l’aval de Rome.

    Avec l’accord du directeur général de la gendarmerie, René Omnes va voir l’aumônier général qui propose à son tour au cardinal. Et ils écrivent à Rome. Pas le temps de faire l’aller-retour en pigeon voyageur que Jean XXIII donne sa réponse. « Ça a été vite, deux mois plus tard, on recevait la bulle pontificale. » À l’époque, le jeune trentenaire a même le privilège de tenir le document entre ses mains. Pas rien quand on est à l’origine de sa rédaction. Surtout lorsque, comme René Omnes, on est catholique.

    C’est ainsi que sainte Geneviève, en plus de Paris, devient la patronne de la gendarmerie française en 1962. Contrairement au calendrier qui la place au 3 janvier, Geneviève est fêtée par les gendarmes aux alentours du 26 novembre, date du « miracle des Ardents », l’un des prodiges qui lui sont attribués. Cinquante ans déjà que la patronne fait l’objet d’une cérémonie dédiée. « Aujourd’hui, c’est un rassemblement familial pour les gendarmes », explique celui qui n’aurait jamais dû embrasser la carrière de son père. « Moi, je devais faire Chimie », raconte le militaire. Mais la réalité économique de la guerre le contraindra à laisser sa place à un camarade. Pour faire bouillir la marmite, René Omnes deviendra instituteur à 18 ans. Résistant sous l’occupation, un épisode l’obligera à quitter Paris en trois jours. Il arrivera en Haute-Saône où il tissera sa toile du côté de Polaincourt et Magny-lès-Jussey, jusqu’à organiser l’attaque des locaux de l’intendance des Allemands. Un acte de bravoure qui lui vaudra le rang de lieutenant dès la Libération.


    ‡ A noter qu’à Nancy, la messe de Sainte Geneviève patronne de la gendarmerie sera célébrée le 28 novembre en la cathédrale Notre-Dame de Bonne-Nouvelle.