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historique

  • Des financements pour la restauration du patrimoine en Lorraine

    Le gouvernement a annoncé récemment des mesures budgétaires exceptionnelles en faveur de l'entretien et de la restauration des monuments historiques dans les régions. En Lorraine, ces mesures concerneront les édifices suivants :

     

    >> la tour de la Mutte de la cathédrale de Metz

    >> la cathédrale et le cloître de Saint-Dié

    >> le château de Lunéville

    >> l'église paroissiale de Vézelise

    >> les archives départementales des Vosges

    >> les réserves du Musée Lorrain à Nancy

     

    Selon le Premier Ministre, cette enveloppe budgétaire doit permettre d'accélérer un grand nombre de chantiers "Monuments historiques" sur l'ensemble du territoire.

     

    En réalité, il s'agit surtout d'achever des projets engagés souvent depuis plusieurs années mais qui n'aboutissaient pas faute de réels moyens de financement.

     

    Si ces mesures doivent être saluées, il n'en reste pas moins qu'il ne s'agit toujours pas d'une véritable politique de programmation de l'entretien des Monuments historiques à moyen et long terme. Et surtout, ces moyens budgétaires ignorent la masse des édifices classés (publics ou privés) qui souffrent d'un désengagement de l'Etat depuis de trop nombreuses années.

     

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    La cathédrale de Metz
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    Le cloître de la cathédrale de Saint-Dié
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    L'église de Vézelise
  • Musée lorrain de Nancy : la troisième phase de la restauration démarre

    La phase deux est achevée, la trois commence avec la pièce maîtresse, la Porterie. Le Palais Ducal se refait décidément une jeunesse.

    sculpture palais ducal.jpgLa Tour de l'Horloge avait ouvert le ban en 2005. Façades, couverture et flèche sont désormais refaites telles qu'elles étaient à la fin... du 19ème siècle. Car malheureusement, il ne reste plus grand-chose du Palais ducal original. Juste sa partie sud, dont une moitié vient d'être restaurée. Elle est facile à reconnaître depuis la Grand-rue, séparée qu'elle est de la partie nord (prochaine tranche de travaux) par un mur de refend surmonté d'un pinacle à partir duquel court une crête de fer forgé agrémentée de dorures.

     

    Au nord, c'est la partie Prosper Morey, architecte de la basilique Saint-Epvre, au sud celle de Boeswillwald, l'architecte des Monuments historiques de l'époque. « Ils n'étaient d'accord sur rien, chacun cherchant à tirer la couverture à soi », s'amuse le lointain « ACMH » successeur de ce dernier, Pierre-Yves Caillault. Tous deux avaient été pressentis pour la reconstruction après le désastreux incendie de 1871, qui ravagea la Galerie des Cerfs et calcina l'intégralité de la charpente en bois. Mais le parti intelligent de reconstruire en respectant les pentes des toits, et l'esprit des bâtisseurs de la Renaissance du Palais ducal revu et amélioré par René II et le duc Antoine fut une réussite. Car il faut un œil bien exercé pour savoir quelles sont les parties authentiques et les interprétations néo-Renaissance des deux hommes de l'art du 19ème. Prosper Morey a plus travaillé les façades et son collègue les toits, même si ce dernier a fait sculpter une statue équestre du duc Antoine, pour combler le vide dans la Porterie de 1511 laissé par la Révolution. L'original vandalisé avait été sculpté par Mansuy Gauvain (auteur de la Vierge au Manteau de Notre-Dame de Bonsecours entre autres), le tout inspiré de la Porterie du château de Blois.

     

    Une facilité pour la restauration de cette statuaire : il existe une copie 19ème de la Porterie au Palais de Chaillot à la Cité de l'architecture et du Patrimoine, ce qui est pratique pour restituer des parties aujourd'hui abîmées.

     

    travaux palais ducal.jpgPour les toits, le parti avait été pris d'une charpente métallique, innovation technique à l'époque, qui promettait d'être moins inflammable. La pente, par contre ne changeait pas et extérieurement, le Palais n'a pas été trahi dans ses volumes extérieurs, mais devenait accessible à la vue côté jardin, grâce à la grille splendide de la rue Jacquot, en fait un don de la ville de Luxeuil contemporain de la reconstruction.

     

    Chanzy et Pardoux, ainsi que FLB, qui ont le marché de la restauration des maçonneries et taille de pierre procèdent par sablage léger. Le travail sur les façades est achevé par un badigeon.

     

    La phase 3, qui vient de démarrer en ce mois d'août sur la Porterie après la partie galerie des Cerfs consiste à restaurer la couverture, intégralement refaite en ardoise, la charpente métallique plutôt en bon état (par l'entreprise Le Bras), les pierres et les sculptures. La crête de métal sur le faîtage sera refaite, toujours en se fondant sur une gravure du Palais ducal de Claude Deruet au 16ème.

     

    porterie palais ducal.jpgLa galerie sur voûte d'arêtes de style gothique tardif côté jardin a été l'occasion de retrouver un faux appareillage de brique ... authentique.

     

    Explication : lors de la construction, à la Renaissance, le remplissage des voûtes a été peint en rouge, et des joints blancs ont été passés dessus pour donner l'impression de briques. Avec le temps, la première couche est partie, soit le rouge du fond et le blanc des joints. Mais le rouge sous le joint blanc est resté, gardant le dessin des fausses briques... On sait tout ça, car on a retrouvé par hasard une partie restée intacte sous un raccord 19ème au début de l'année... Surprise de la restauration ! « Puisqu'on l'a trouvée, on va la restituer partout où c'est possible et compléter les manques «, explique Pierre-Yves Caillault. Un parti identique à celui pris à la cathédrale de Toul, avec l'aide d'un spécialiste des enduits et badigeons, Matei Lazarescu. « C'est amusant, cette mode de peindre un décor de matériaux de construction sur une vraie maçonnerie. Elle est récurrente depuis les Romains. Toutes les époques l'ont pratiquée, y compris la nôtre... » On ajoutera à la fin sur les façades côté rue les descentes d'eau en fonte cannelée peinte.

     

    La façade côté rue sera achevée pour la partie Renaissance au printemps 2009, et pour la partie 19ème (où est l'entrée du musée), au printemps 2010. Il restera alors à s'occuper du jardin et de ses façades. Pour le jardin, et les communs côté Pépinière, les études vont être diligentées. Mais elles sont conditionnées par ce qu'on veut faire du musée, qui doit finir d'être dépoussiéré et modernisé. Petit à petit, le Palais reprend vie. Pour 2012, la Ville, l'Etat et la Région espèrent pouvoir finir cette belle restauration par le clou : la chapelle des Cordeliers et sa chapelle funéraire où sont enterrés nos ducs, même quand ils ont emprunté le nom des Habsbourg.

     

     

    [d’après L'Est Républicain | 12.09.2008]

  • Le patrimoine historique de Bleurville en danger

    Le rôle de notre blog est aussi d'attirer l'attention du public et des élus... et des habitants de Bleurville - le blog est consacré avant tout au "patrimoine et à l'histoire de Bleurville", ne l'oublions pas - sur l'état du patrimoine bâti, naturel et historique de la commune.

    Nous souhaitons présenter ici même les différents lieux, sites et monuments qui méritent toute l'attention de nos concitoyens et de ses représentants élus.

    Et n'oublions pas que quelques centaines d'euros investis dans l'entretien régulier du patrimoine local peuvent se transformer en milliers, voire millions, d'euros si l'on ne prête pas garde à l'état de dégradation dans lequel peut sombrer rapidement un bâtiment non entretenu...

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    Et voilà, en tout premier lieu, notre vénérable "Chêne des Saints" (planté à la fin du XVIe siècle) qui mérite un petit nettoyage ; le lierre va finir par le manger complètement... Et cela ne coûte rien !
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    C'est au tour de l'église paroissiale Saint-Pierre-aux-Liens dont les portes (petite et grand portail) méritent un bon coup de peinture de protection... Ce n'est pas ce qui coûte le plus cher !
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    Les abats son de l'église paroissiale méritent également d'être rafraîchis : quelques lattes pourraient être judicieusement remplacées...
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    Et notre pauvre saint Eloi (XVIe s.) qui a perdu sa tête... quand la retrouvera-t-il ?
    Et nous ne parlerons pas de ce qui se voit moins à l'oeil nu : les statues en bois polychrome des saints Pierre et Paul (au choeur, statues du XVIe s.) attaquées par les vers, les tableaux du fond de la nef (Crucifixion et Résurrection, XVIIIe s.) ternis par un champignon, et les peintures intérieures de l'église qui mériteraient d'être rafraîchis...
    Nous avons attiré l'attention avant tout sur les éléments du patrimoine historique bleurvillois les plus visibles et les plus à risque.
    Nous pourrions aussi parler des quelques maisons laissées à l'abandon qui rompent l'unité et la continuité des rues du villages (et qui menacent surtout la sécurité du voisinage) : "il y a sûrement quelque chose à faire" (comme disait l'autre !) auprès des propriétaires négligents pour les obliger soit à entretenir leur bien, soit à le céder afin de libérer un emplacement pour une future contruction. Mais une maison ancienne qui disparaît, c'est aussi un peu la mémoire du village qui meurt...
    Il nous reste à espérer que chacun prenne conscience de l'intérêt que représente ce patrimoine local, hérité de nos ancêtres, pour les générations actuelles... et pour nos descendants.
    Agir en faveur de la sauvegarde de notre patrimoine commun suppose qu'il existe une véritable volonté d'agir... Prenons exemple sur des communes vosgiennes voisines (de la Communauté de communes du Pays de la Saône vosgienne, et nous pensons au village de Les Thons en particulier) qui ont pris conscience de l'importance de cet héritage.