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conseil économique et social

  • Vivre et travailler à la campagne, c’est possible !

    Renouveau Villages a soutenu plus de 400 communes rurales de Lorraine. L'association souffle ses quinze bougies.

     

    village lorrain.jpgMaire de Vicherey, commune rurale située aux confins de la Meurthe-et-Moselle et des Vosges, Jean-Marie Claude a pu mesurer le changement. Il parle d'une « petite augmentation de la population, avec des nouveaux habitants qui travaillent à Nancy, mais choisissent de vivre au village ». Ce qui, à l'échelle du contexte, représente déjà une grande victoire, largement initiée par l'action de « Renouveau Villages ». L'association, qui œuvre depuis une quinzaine d'années en faveur de la sauvegarde et de la création d'activités en milieu rural, a largement contribué au soutien et à l'accompagnement de différentes missions suivies auprès du « Dagobert », le restaurant du village, la mise en place d'un « relais fermier » ou la mobilisation des moyens de santé autour d'un périmètre commun. Depuis 1994, cafés, restaurants, artisans, activités artistiques ou commerciales figurent parmi les axes de l'action pilotée par l'association du président Jacques Maget, intervenue de près ou de loin auprès de 405 communes de Lorraine ou de Haute-Marne. L'influx de ce groupement a, au total, généré ou maintenu plus d'un millier d'emplois.

     

    Car en Lorraine comme ailleurs, le phénomène naturel de concentration autour des agglomérations n'a pas tout effacé sur son passage dans un pays où l'esprit de clocher et l'individualisme demeurent ancrés dans les esprits. Chef de projet à l'INRA, Olivier Mora constate même à l'échelle hexagonale un « redressement de tendance » opéré sur la dernière décennie, témoignant d'une « redistribution de la population sur l'ensemble du territoire français ». Voilà qui permettrait presque de faire oublier que « notre région est l'une des seules à ne pas faire l'objet d'un schéma régional d'aménagement de son territoire », glisse Roger Cayzelle, président d'un Conseil Économique et Social de Lorraine, qui aime à emprunter dans sa réflexion de fond les « chemins de traverse », sa manière de faire bouger les lignes, rappelant la « problématique compliquée » sur ce point, en raison de l'historique façonnage urbain et industriel autour d'industries lourdes aujourd'hui souvent obsolètes. Reste que la Lorraine garde, grâce à Renouveau Villages notamment, un paysage divers et varié, insufflé par les missions de ses experts, tant en ce qui concerne les conseils aux municipalités que la mise en relation entre candidats aux nouvelles activités et les communes elles-mêmes. Chef de file naturel de ce mouvement, le populaire Pierre Bonte se réjouit de constater qu'en cinquante ans, la France n'a pas - ou presque - perdu de ses villages. On en compte aujourd'hui 36.679 contre 37.000 en 1959.

     

     

    [d’après l’Est Républicain | 08.06.09]

  • Les Lorrains aiment la Lorraine

    Les Lorrains veulent défendre leur région contre les critiques de l'extérieur. L'étude commandée par le Conseil Economique et Social de Lorraine, bat en brèche les idées reçues.

     

    Les plus optimistes la qualifient de « brouillée ». Les plus pessimistes - « ou les plus lucides » s'interroge Roger Cayzelle - la considèrent « grise, terne et sans relief ». Soit. Au-delà des sempiternels lieux communs véhiculés par l'histoire, l'inconscient collectif ou le vécu, la récente étude commandée par le Conseil économique et Social sur l'image de la Lorraine bat en brèche un certain nombre d'idées reçues. Fruit de nombreuses heures d'auditions et de discussions avec les habitants des quatre départements de Lorraine, le travail, réalisé sous la direction du sociologue Jean-Yves Trepos, met le doigt sur un certain nombre d'éléments presque inattendus, sinon inédits.

     

    drapeau lorraine.pngD'où il ressort que les 670 représentants de l'échantillon - sans « notables » - se regroupent autour d'une idée majeure : l'envie de défendre leur région. Presqu'une déclaration d'amour. « En privé, ils veulent bien admettre que la Lorraine présente un certain nombre de handicaps tel que le climat » résume le président du CES, « mais ils ne veulent pas qu'on leur rabâche de l'extérieur, au contraire, ils sont prêts à agir pour la défendre ».

     

    Presqu'une réaction d'amour-propre, qui s'inscrit en faux contre l'idée trop généralement reçue d'une population caressée par le fatalisme d'habiter un périmètre froid, balayé par la crise, peu envié des régions voisines. Ce que l'étude résume par une « capacité à se dresser contre les stigmatisations à propos de la météo, de la mono industrie, de l'attractivité, des qualifications et du déficit identitaire ».

     

    Fiers d'être Lorrains, ou pas loin. Un sentiment particulièrement défendu par les plus jeunes, contrastant avec les plus âgés, « plus sensibles à l'idée du déclin régional et plus refermés sur eux-mêmes ». « La preuve, ils sont même assez nombreux à considérer que notre région possède de véritables atouts touristiques » illustre le président. Ils se définissent comme « fiers d'être porteurs de valeurs populaires tels le courage et la solidarité » note Jean-Yves Trepos. La séparation en deux sous-ensembles (Vosges-Meuse face à Moselle-Meurthe-et-Moselle) ne suffit pas à taire un élan collectif des sondés pour une invitation à un apaisement des querelles. Le sociologue résume la substance : « Arrêtez de vous chamailler, définissez un projet politique majeur ».

     

    Telle qu'elle ressort de l'étude, l'information est clairement affirmée : la population est lasse des gué-guerres de tranchée entre les métropoles régionales Nancy et Metz. Alors, Messieurs les élus, au travail !

     

    [d’après l’Est Républicain | 02.03.09]