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Le dernier vélo de Marie Marvingt s'exposera en l'Allemagne

Ce vélo est l’un des rarissimes objets conservés de la Nancéienne Marie Marvingt, emblématique pionnière de l’aviation et aventurière de tous les horizons. Sauvé par miracle, il prend la route pour… l’Allemagne !

Il ne ressemble à rien si ce n’est à un vieux biclou hors d’âge.

Mais une plaque encore déchiffrable sous le guidon en révèle toute la valeur historique. Il y est mentionné « 8 place Carrière », lieu de résidence de sa propriétaire. Dont le nom figure lui aussi en lettres gravées : Marie Marvingt.

L’objet qu’abrite Serge Claude dans son domicile de Dombasle n’est ni plus ni moins que le dernier vélo de la célèbre Lorraine dont on ne sait plus comment la qualifier tant ses prouesses défient l’entendement : pionnière de l’aéronautique, détentrice de 4 brevets de pilote (avion, ballon, hydravion, hélicoptère), férue d’alpinisme pour lequel elle a d’ailleurs inventé la jupe-culotte, détentrice de pas moins de 17 records sportifs et 34 décorations…

N’en jetez plus. Ah, si, il faut lui ajouter ses périples à vélo ! « Dont elle a toujours dit qu’il était sa plus grande passion », souligne Serge Claude, membre de l’association internationale des Amis de Marie Marvingt qui en défend âprement la mémoire. En 1908, malgré l’interdiction qui lui était faite d’y participer, La Marie (comme le public a fini par l’appeler affectueusement en bord de route) a pris la roue des coureurs du tour de France. « La première femme à le boucler. Ils n’ont été que 36 sur 114 (plus une !) à l’achever cette année, dont Marie la Nancéienne. »

Marie posséda 4 vélos dans sa vie, dont ce petit dernier, baptisé "Reine", cadeau de ses amis à une époque où elle était réduite à la misère. C’est avec lui qu’en 1961, à l’âge de 86 ans, elle a fait le voyage Nancy-Paris où elle a pu tester le premier hélico à turbine. Et c’est lui encore qui figure parmi les très rares objets rescapés pouvant témoigner de sa vie. « À sa mort, comme elle ne payait plus le loyer depuis longtemps, ses maigres biens ont été jetés sur le trottoir. Excepté ce vélo oublié dans un garage rue des Ecuries. » Où il a été récupéré, pour être gardé au lycée Marvingt de Tomblaine, avant, en grand nomade, d’atterrir au musée d’Amnéville qui, en 2015, à sa fermeture, a un peu renâclé à le rendre à l’association des amis.

Mais c’est chose faite, et le vélo peut prendre le départ pour de nouvelles aventures. Dont la prochaine aura lieu… en Allemagne, à Dresde, au musée de l’histoire militaire, dont la future exposition s’intéressera aux femmes combattantes. « Or, Marie, infirmière, est montée au front de la Grande Guerre déguisée en homme, y a vu l’horreur incommensurable. Et participé au développement de l’aviation sanitaire. » Dans des conditions évidemment rocambolesques. Nul ne s’étonnera donc de la savoir entrée dans la postérité sous le titre de « la fiancée du danger » !

[d'après ER]

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