Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lac

  • Le conseiller général et le cantonnier

    Billet d’humeur à propos des prochaines élections cantonales…

    Bleurville vue depuis Grange Rouge aout 10.jpg« Ah mais c’est que vous avez un rôle didactique vous la presse ! », s’entend-on dire partout. Didactique, d’accord. Mais à l’impossible nul n’est tenu : c’est parfois ce qu’on est tenté de penser. Il suffit de poser la question aux administrés-électeurs : « Vous savez à quoi servent les élections cantonales ? » Beaucoup haussent les épaules, répondent qu’ils s’en fichent, quand ils ne vous proposent pas des réponses surréalistes. « C’est pour dire celui qui va être cantonnier » a-t-on un jour entendu dans les confins de Coussey…

    En 1995 il y avait cantonales. Il nous fallait définir, dans un papier, « les forces en présence et les enjeux » dans les cantons renouvelables. Nous nous sommes mis à deux, et toute une journée durant, pour rencontrer les neuf candidats en lice sur Monthureux-sur-Saône, onze communes, moins de 2 500 habitants. Il y avait le conseiller général sortant, maire de Monthureux. Lui nous l’a jouée : « J’ai un projet gigantesque, c’est un scoop, je vous l’offre, tenez le fax-là - il désigne l’appareil antédiluvien qui vous crachait un feuillet à la minute - j’attends la réponse de l’investisseur. » Il s’agissait de noyer plus de 70 hectares avec un lac artificiel. Sauf que c’était sur le territoire de Bleurville, dont le maire, candidat lui aussi, ne savait encore rien du futur ‘Madine’ monthurolais.

    Le communiste de service, agriculteur à Regnévelle, brave retraité désespéré de voir son village perdu aux confins des Vosges et de la Haute-Saône, nous a reçus à sa table. Sympathique. Nous avons vu tout le monde, sauf la candidate de la droite nationale, inconnue au bataillon.

    Après, on a écrit le fameux papier, « les enjeux, les forces en présence ». Et, contre toute attente, c’est le maire de Bleurville qui fut élu. Le ‘Madine’ monthurolais fait toujours bien rire dans les cafés du coin…

    [René Borg | Vosges Matin | 20.02.2011]

  • Augustave Moyse, Champenois

    Augustave Moyse.JPGNous invitons nos lecteurs a dépassé les limites de nos Vosges et de notre Lorraine pour se rendre chez nos voisins Haut-Marnais du nord du département. Entre Montier-en-Der et Saint-Dizier, chacun connait le lac-réservoir du Der-Chantecoq. Sait-on pour autant que trois villages ont été engloutis pour aménager ce vaste lac en 1974 ?

    L'ouvrage raconte les événements vécus par Augustave Moyse, le dernier maire du village de Chantecoq. Augustave Moyse, un vrai Champenois attaché à cette terre, poursuivit un quart de siècle durant une lutte contre l'administration et les expropriations, mais sa ténacité paysanne n'eut pas raison du pouvoir anonyme mieux armé.

    Descendant d'une lignée de paysans champenois, il finit ses jours en exil, dépossédé de ses terres, et avant de mourir de chagrin autant que de vieillesse, il a voulu pousser un cri, celui des générations qui, pendant un siècle et demi, si loin que sa mémoire peut remonter, ont fait ce pays de terre lourde et d'étangs.

    C'est toute une civilisation en voie de disparition qui affleure une dernière fois, avec ses conteurs et ses fêtes, ses guerres et ses deuils, sa foi et ses croyances.

    Un livre-mémoire pour ne pas oublier que des hommes ont vécu sur cette terre désormais ensevelie sous les eaux.

     

    >> Augustave Moyse, Champenois, Serge Grafteaux, éditions Dominique Guéniot, 2010, 191 p., ill. (22 €).