Jeanne d'Arc nous échappe malgré 20 000 statues publiques, sans compter les innombrables représentations en fonte ou en plâtre, près de 800 biographies parues entre 1790 et 1990, une quarantaine de films, des centaines de pièces de théâtre ou de tragédies. Les plus grands ont tenté de percer ce personnage : Verdi, Michelet, Barrès, Péguy ou Malraux s'y sont essayés. Sarah Bernhardt, Michèle Morgan, Ingrid Bergman, Jean Seberg, Madeleine Robinson, Sandrine Bonnaire ou Milla Jovovich lui ont prêté leurs traits. Quels que soient les efforts, elle continuera à s'esquiver. Elle semble avoir déserté le monde pour gagner un empyrée où elle demeure visible sans pouvoir être saisie. Elle est un personnage de chair devenu une icône, une femme faite sainte, une guerrière restée une bergère, un chef de guerre n'ayant jamais fait couler elle-même le sang.
L'ouvrage rassemble les communications présentées par des historiens de l'université de Nancy 2 et diverses personnalités (Philippe Martin, François Roth, François Pupil, Mgr Jean-Paul Mathieu, Fabienne Henryot, Catherine Guyon, etc.) lors du colloque organisé à Domrémy à l'occasion du Centenaire de la béatification de Jeanne le 25 mai 2009.
>> Jeanne d'Arc, les métamorphoses d'une héroïne, Philippe Martin (sous la dir.), éditions Place Stanislas, 2009, 180 p., ill. (35 €)