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  • Clemenceau au front

    Des Vosges à la mer du Nord, de la Somme à Verdun, au mépris du danger et malgré son âge – il a 72 ans au début de la guerre – Clemenceau n’a cessé d’aller sur le front. Au cours de plusieurs dizaines de voyages, comme journaliste, comme parlementaire et, à partir de novembre 1917, comme président du Conseil, il prend le « pouls » des combattants, cherche à obtenir des informations de première main, et, grâce à son inflexible détermination, galvanise poilus et civils.

    Accompagné du général Mordacq, son chef de cabinet militaire, il sillonne les champs de bataille avec une idée fixe : se rendre en première ligne. Ainsi, le front de Lorraine fut une de ses destinations privilégiées. Téméraire, il n’hésitera pas un jour à ramper sur plusieurs centaines de mètres afin de rejoindre les soldats d’un poste avancé, stupéfaits de voir arriver le président du Conseil ! Il échappera aussi à plusieurs reprises au pire, sous le « marmitage » ennemi…

    Clemenceau au front décrit, pour la première fois, les principaux déplacements du Tigre grâce aux témoignages de Mordacq, Poincaré, Foch, ou même du jeune Churchill, qui, un jour, suivit le Tigre jusqu’à en être épuisé… Ces récits dessinent le portrait attachant d’un vieillard qui jette toutes ses forces dans la bataille et fait plier le destin.

    L'ouvrage est servi par des clichés d'époque pour la plupart inédits.

     

    ‡ Clemenceau au front, Samuël Tomei, éditions Pierre de Taillac, 2017, 176 p., ill. (14,90 €).

  • Requiem pour un empire défunt

    autriche.jpgDans un style éblouissant, François Fejtö raconte et dissèque les causes de la disparition des empires centraux, l'Autriche-Hongrie, en 1918 ; disparition qui a entraîné l'Europe centrale dans la longue nuit des totalitarismes national-socialiste et communiste. Pour ce faire, le grand historien dresse une histoire à rebours des idées reçues de la double monarchie jusqu'en 1914 avant de s'attacher aux causes directes de la Première Guerre mondiale et au déroulement du conflit jusqu'à son terme. Conglomérat de peuples disparates, l'Empire austro-hongrois avait su bâtir un modèle original et fédérateur, garant de l'équilibre européen à l'image de son empereur emblématique, François-Joseph, dont la figure tutélaire fut loué par des écrivains comme Joseph Roth ou Stefan Zweig.

    Sa désagrégation résulte de la volonté déterminée des Alliés - en particulier de l'anticlérical Clemenceau -, sous l'influence néfaste des exilés laïcs et francs-maçons Masaryk et benès. Elle ouvra la boîte de Pandore des rivalités nationalistes au coeur des nouveaux états (Tchécoslovaquie et Yougoslavie notamment) édifiés par les vainqueurs sans tenir compte des aspirations des peuples qui étaient, dans leur grande majorité, favorable au maintien de la monarchie habsbourgeoise. A l'empire pacifique et arbitre succédaient des pays factices, minés par la question des nationalités que Wilson et Clemenceau avaient prétendu résoudre en mettant à bas l'Empire séculaire des Habsbourg-Lorraine.

    "Livre d'érudit, mais aussi essai combatif, puisque à l'encontre de la thèse la plus courante, François Fejtö récuse le terme de désagrégation, qui implique que l'empire est mort de maladie, et lui préfère le mot de destruction, qui implique que l'empire a été assassiné.", insiste le philosophe Alain Finkielkraut dans son exergue.

     

    ‡ Requiem pour un empire défunt, François Fejtö, éditions Perrin, coll. Tempus, 2014, 638 p. (11 €).