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Bleurville : à la table des ducs de Lorraine à l'abbaye Saint-Maur

Pour clore le cycle des conférences à l’abbaye Saint-Maur, Marie-Françoise Michel, historienne et membre de Saône Lorraine, a invité l’assistance à partager les repas des ducs de Lorraine. Bon appétit !

 

lorraine,vosges,bleurville,abbaye saint maur,marie françoise michel,gastronomie,cuisine,ducsNotre conférencière a dédié sa causerie à Jeanne Labarge, décédée récemment, qui fut très impliquée, avec son mari Jean, dans le sauvetage de l’abbaye de Bleurville. Puis Marie-Françoise Michel a invité le public à s’asseoir autour de la table de banquet des ducs et grands de Lorraine durant le Moyen Âge, la gastronomie du XVIIIe siècle lorrain est déjà bien connue grâce aux études qui se sont penchées sur le règne de Stanislas. C’est surtout grâce à Taillevent et à son ouvrage « Le Viandier » que nous connaissons assez bien comment se nourrissaient nos ducs. « On mange beaucoup à la cour de Lorraine, car manger en grande quantité est le symbole du pouvoir » insiste Marie-Françoise Michel. Si les légumes étaient plutôt réservés au petit peuple, viandes, gibiers et épices étaient très appréciés par la noblesse lorraine.

 

Les banquets ducaux étaient soumis à un cérémonial particulier : les archives conservent la trace de banquets organisés pour des baptêmes, des mariages ou des funérailles qui pouvaient durer 8 jours avec plusieurs services (ou menus) gargantuesques. « Le premier banquet dont on conserve la description est celui qui se déroula à Gombervaux, en Meuse, en 1367 : il réunit le roi de France Charles V, Robert de Bar et Jean de Lorraine » souligne la conférencière. Ce fut profusion de victuailles : sangliers, poussins, lièvres, oies, paons, cygnes, perdrix, chapons gras bouillis, pâtés de merles, pigeons au sucre, desserts, fromages. Au XIVe siècle, le pâté de truite était fort apprécié des ducs de Bar. Lors des obsèques d’une duchesse au moment du Carême, on prépara un banquet avec 3000 carpes et autant de grenouilles et des quantités de poissons que l’on fit venir des ports français.

 

Pour l’organisation de tels repas, nos ducs disposaient d’un personnel de bouche pléthorique : le duc René II avait ainsi 150 personnes au service de la cuisine !

 

« La cuisine des ducs de Lorraine subira les influences à la fois méditerranéennes avec la consommation du pain, du vin et de l’huile, et germaniques avec les viandes et le gibier. L’Eglise unifiera les pratiques alimentaires avec le calendrier liturgique » note Marie-Françoise Michel. C’est aussi à la cour des ducs de Lorraine que l’on fit quelques inventions culinaires : la quiche serait née sous Charles III (on parlait alors de « cogreluche »), les bouchées à la reine seraient dues à la reine Elisabeth Charlotte de Lorraine, épouse de Léopold Ier, et les fameuses madeleines et le baba au rhum sont nés dans les fourneaux de Stanislas !

 

Bref, une conférence qui a mis l’eau à la bouche des convives en attendant la prochaine animation à l’abbaye de Bleurville avec le concert de la chorale L’Echo de la Forêt dimanche 11 septembre à 15h00.

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