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empire romain

  • Théodose

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    Théodose, qui régna de 379 à 395, présente la particularité d'être le premier empereur romain baptisé dans le catholicisme. La postérité a surtout retenu de lui qu'il prohiba le paganisme et les hérésies - notamment l'arianisme -, instaura le christianisme catholique (universel) comme seule religion autorisée, avec le judaïsme, et fit pénitence en 390 devant Ambroise, l'évêque de Milan, à cause d'un massacre qu'il avait laissé se perpétrer à Thessalonique.

    La  réalité est plus nuancée : ses édits ne mirent fin ni au paganisme ni aux courants hétérodoxes du christianisme ; il ne soumit pas l'autorité impériale à l'autorité épiscopale, mais là où ses prédécesseurs régnaient sans partage, il donna son accord à une dévolution des pouvoirs politiques et religieux entre l'empereur et les évêques.

    Pragmatique, il a ouvert une double voie qui ne fut guère suivie : celle d'un renforcement du pouvoir par l'humilité et d'un retrait des pouvoirs religieux préfigurant une forme archétypale de concordat.

    Cela lors d'un âge d'or culturel et avec une puissance militaire qui façonnèrent une "Renaissance théodosienne", à mille lieues d'un supposé déclin de l'Empire romain.

     

    ‡ Théodose, Bertrand Lançon, éditions Perrin, 2014, 398 p. (23 €).

  • La primitive Eglise en Moselle

    moselle.jpgLa revue Connaissance des Pères de l'Eglise consacre un numéro consacré à la christianisation du pays mosellan. La Moselle, chantée par le poète latin Ausone au IVe siècle, a eu un rôle important dans les premiers siècles de l'ère chrétienne. Région carrefour, elle avait une place de premier ordre dans l'Empire romain, comme en témoigne la ville de Trèves qui a été une colonie romaine dès le Ier siècle et qui est devenue, en 337, l'une des capitales de l'Empire d'Occident. Constantin y avait fait reconstruire la ville : l'amphithéâtre, les thermes, le cirque, les basiliques jumelles devenues la cathédrale Saint-Pierre et l'église Notre-Dame...

    Au fil des pages, on apprendra qu'Ambroise de Milan est né à Trèves en 340 et qu'il y est revenu en 383-384 pour plaider la cause de l'empereur de Milan auprès de Valentinien. D'autre Pères de l'Eglise primitive, comme Salvien de Marseille, sont également nées à Trèves et d'autres y sont passés : Athanase en 336-337 par exemple, ou Paulin, évêque de Trèves, qui connut l'exil pour avoir refusé l'arianisme. Son corps repose aujourd'hui dans la basilique Saint-Paulin de Trèves.

    On découvrira encore l'histoire de la Sainte Tunique qui aurait été ramenée à Trèves par l'impératrice Hélène.

    Le site archéologique de Bliesbruck-Reinheim porte lui aussi des marques de christianisation dès le IIIe siècle. C'est aussi à cette époque que l'on situe la christianisation de Metz par saint Clément. Une étude présente un élément majeur de l'Eglise primitive dans la cité des Médiomatriques : la basilique Saint-Pierre-aux-Nonnains, édifice romain transformé en église au VIIe ou VIIIe siècle.

    Encore peu étudiée, la christianisation de la Moselle n'a pas fini de livrer ses secrets. Ce numéro de CPE y contribue à sa manière.

     

    ‡ Connaissance des Pères de l'Eglise, La Moselle, n° 129, mars 2013, éditions Nouvelle Cité, 64 p. (12 €). On peut s'abonner à la revue (1 an, 4 numéros, 44 €) en envoyant ses coordonnées postales et le règlement à : Nouvelle Cité, Domaine d'Arny, 91680 BRUYERES-LE-CHÂTEL.

  • Pérégrinations dans l'Empire romain, de Bliesbruck à Rome

    empire romainjpg.jpgLe Parc archéologique de Bliesbruck-Reinheim, en Moselle, accueille une remarquable exposition consacrée aux villes gallo-romaines visitées par un riche voyageur imaginaire qui pérégrine de Bliesbruck-Reinheim, alors au pays des Médiomatriques, jusqu'à la cité impériale de Rome en passant par Divodurum (Metz), Andesina (Grand), Alésia et les sources de la Seine, Argentomagus (Argenton-sur-Creuse), Mediolanum (Saintes), Burdigala (Bordeaux), Vesunna (Périgueux), Tolosa (Toulouse), Narbo Martius (Narbonne), Arelate (Arles), Lugdunum (Lyon), Augustodunum (Autun), Argentorate (Strasbourg), Augusta Treverorum (Trèves) et bien d'autres cités réputées de l'Empire romain.

    Par quel miracle peut-on visiter ces villes de l'Antiquité ? Le visiteur explorera le monde romain en compagnie de Jean-Claude Golvin, architecte, archéologue et peintre de l'Antiquité. Ses images ne se limitent pas à reproduire la forme des édifices antiques ; elles montrent aussi leur fonctionnement et prennent en compte le contexte historique, géographique et humain au sein duquel s'inscrivaient ces monuments. Bref, notre peintre nous restitue avec le souci de la vérité archéologique les cités antiques de la Gaule romaine.

    C'est à un voyage imaginaire que notre notable de Bliesbruck-Reinheim aurait pu faire qu'est convié le visiteur - et le lecteur grâce à ce précieux catalogue d'exposition -, un voyage scandé par les restitutions impressionnantes de Jean-Claude Golvin et des textes de plusieurs contributeurs, spécialistes de l'Antiquité.

    En route pour une traversée de la Gaule jusqu'à Rome. Une vision de ce monde romain si différent par de nombreux aspects de notre monde actuel, mais où l'Europe actuelle plonge ses racines.

     

    >> Pérégrinations dans l'Empire romain. De Bliesbruck-Reinheim à Rome, collectif, éditions Actes Sud, 2010, 112 p., ill. (10 €).