Après la défaite de 1870, les troupes de forteresse constituent un corps indispensable pour la refonte de l'armée de la République. Mais à mesure que l'idéologie du "tout offensif" reprend le dessus, les fortifications tombent peu à peu en désuétude jusqu'au bain de sang de 1914... La belle tenue au feu de plusieurs garnisons durant la Grande Guerre n'enraie pas cette crise de confiance. Dans l'immense conflit qui s'engage, où chaque ressource compte, les troupes de forteresse sont réduites à leur plus simple expression.
Mais l'année 1916 vient bouleverser la donne. Contre toute attente, le début de la bataille de Verdun remet la fortification au premier plan du système défensif militaire. Après l'ouverture des "travaux 17" et l'enfouissement toujours plus poussé des défenseurs sous les forts, à plusieurs dizaines de mètres de profondeur, la Ligne Maginot trouve bien sa genèse à Verdun.
En 1940, les ouvrages de nouvelle fortification abritent des communautés hors normes, les équipages. L'ouvrage s'attache à étudier à la fois leur environnement matériel et leur univers mental qui se révèle fascinant.
‡ Les troupes de forteresse en Lorraine et en Alsace 1914-1940, Michaël Séramour, éditions Sutton, 2017, 167 p., ill. (19 €).