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autosuggestion

  • Nancy : sous le sourire d'Emile Coué

    Marchand de bonheur, promoteur de la pensée positive, et surtout de la méthode d’autosuggestion qui lui apporte la postérité : Émile Coué était son nom. Et son sourire, tel un étendard, est statufié parc Sainte-Marie où adeptes, curieux et politiques étaient venus rendre hommage à ce Nancéien d’adoption, né il y a 160 ans. De quoi justifier « l’année Coué » associée à 2017, le 2ème congrès international qui lui sera consacré en novembre et la série de conférences prévues au fil des mois.

    « Le soleil brille, nous avons de la chance », a remarqué Dominique Bolusset-Sabisch, présidente de l’association « Sur les pas de Coué », en ouverture de la cérémonie organisée hier autour de son buste. Eût-il plu, elle aurait probablement estimé que ça aurait pu être pire, et que donc nous avons eu de la chance… Sans parler du fait qu’il fera beau de toute façon bientôt… Tout est question de point de vue, et Coué avait décidé de fixer le sien sur le mieux, et surtout sur le mieux-être que l’esprit pouvait suggérer au corps. Cette approche a fait partout école, comme la présence de Klaus Ritter, président de Coué Allemagne, en témoignait lors de la journée hommage. Et que peut-être, Voltaire avait anticipé. N’avait-il pas décrété, rappelait Francine Paulus, doyen de la faculté de Nancy : « J’ai décidé d’être heureux car c’est bon pour la santé ! » Ainsi aurait pu dire Coué…

  • La Méthode Coué

    La Méthode Coué, best-seller mondial, est à la racine des courants de pensée positive. Basée sur l'autosuggestion - « tous les jours, à tous points de vue, je vais de mieux en mieux » -, cette méthode visionnaire permet de gagner véritablement et durablement confiance en soi, pour une vie plus épanouie.

    Dans ce livre, le lecteur redécouvre le texte intégral d'Émile Coué avec une mise en page facilitante ainsi que des commentaires et des explications inédits d'un spécialiste français de la Méthode. Enfin, un cahier pratique avec exercices et conseils pour appliquer la méthode Coué aujourd'hui complète les travaux de Coué.

    Rappelons qu'Émile Coué, né en à Troyes et mort en à Nancy, était psychologue et pharmacien, auteur de cette étonnante méthode de guérison et de développement personnel fondée sur l’autosuggestion. Il explora au sein de la psychologie moderne des voies originales et nouvelles et fut un précurseur de la psychologie comportementale et de la pensée positive. Un monument orné d'un buste le représentant fut inauguré en 1936 à Nancy au parc Sainte-Marie. Le buste, emporté durant la Seconde Guerre mondiale par les Allemands, fut remplacé en 1947.

     

    ‡ La Méthode Coué. La maîtrise de soi-même par l'autosuggestion consciente, Emile Coué, Luc Teyssier d'Orfeuil (prés.), éditions Leduc.s, 2016, 192 p. (15 €).

  • La méthode du lorrain Emile Coué fascine toujours

    Dans le langage courant, la « méthode Coué » est plutôt discréditée. Son découvreur, Émile Coué, pharmacien à Nancy (1857-1926), n'a plus en France la reconnaissance qu'il avait reçue à son heure de gloire lorsque 15.000 à 25.000 patients défilaient chaque année dans la capitale lorraine pour ses séances collectives.

     

    émile coué.jpgPourtant en Allemagne, en Suisse, aux États-Unis, en Grande-Bretagne et jusqu'aux confins de l'Europe, sa réputation n'est plus à faire, souligne Hervé Guillemain qui consacre à l'homme et à sa pratique d'autosuggestion consciente un ouvrage passionnant. En 1981, rappelle-t-il, le cinéaste Emir Kusturica a même pris comme héros de son premier long-métrage, « Te souviens-tu de Dolly Bell ? », un jeune praticien de la méthode Coué. Maître de conférences en histoire à l'université du Maine, il s'en explique.

     

    - Émile Coué était-il un vrai novateur ?

     

    - Oui et non. Il n'est pas le seul à son époque à présenter ce type de pratique de guérison populaire. Coué est l'héritier de plusieurs courants thérapeutiques, tels que l'hypnose ou le magnétisme. Là où il apporte la touche qui fait son succès, c'est le discours de la méthode. C'est sa valeur ajoutée.

     

    - Pourquoi la France a-t-elle résisté à la diffusion de la méthode alors que même l'URSS de Staline s'y est intéressée ?

     

    - En France, la méthode a continué à se répandre un peu après la mort de Coué, à travers quelques médecins, quelques disciples, avant qu'elle ne devienne le comble du ridicule. Il faut dire qu'elle avait commencé à être reconnue après être passée par l'étranger, ce qui fait qu'elle était arrivée avec une représentation à la fois américaine et protestante, ce qui avait suscité la méfiance de certains milieux catholiques mais aussi des milieux laïcs. L'autre raison du relatif écho français du « couéisme » tient au fait que le Nancéien n'a véritablement diffusé sa méthode qu'entre 1921, date de la réédition de son texte (sa première brochure de 1913 n'a pas obtenu un grand succès) et 1926, date de sa mort. Un moment très court pendant lequel Émile Coué, déjà âgé, s'est surtout préoccupé de l'expansion internationale de sa bonne parole. Il s'est beaucoup amusé à entreprendre des voyages : trois séjours à Londres en l'espace de deux années, deux aux États-Unis la même année. Il est aussi allé en Suisse, en Belgique, aux Pays-Bas, en Italie puis en Allemagne. La méthode Coué a également souffert en France du regard des neurologues qui ont pris position contre et d'une accusation de pratique sectaire.

     

    méthode coué.jpg- À l'inverse, l'Amérique fait un triomphe à Émile Coué...

     

    - Quand il débarque en 1923 à New York, il n'est pas un inconnu pour les Américains. Certains ont fait le pèlerinage de Nancy et ont témoigné. Le New York Times consacre en quelques semaines plus d'une trentaine d'articles à la méthode. Et des publicités fleurissent qui vantent « le livre dont tout le monde parle ». Coué donne plus de 80 conférences à Broadway, à Philadelphie, à Washington, à Cleveland. Des documentaires sont tournés. Victor Fleming, le futur réalisateur d'« Autant en emporte le vent » consacre un mélodrame muet au sujet. Des caricatures paraissent mais c'est la fascination qui l'emporte. Lorsqu'Émile Coué meurt, le New York Times l'annonce en « Une » et le journaliste salue une méthode, due à un self-made-man, parfaitement adaptée à l'esprit américain.

     

    - La Libération jette l'opprobre sur la pratique couéiste en France, assimilée par Aragon à la collaboration. Pourquoi ?

     

    - Le dernier représentant public officiel de la méthode a été l'un des plus grands collaborateurs français, Alphonse de Châteaubriant. Mais il y a d'autres raisons au fait qu'on parle mal après guerre de la pratique. Elle ne dispose plus de réseaux, et la psychanalyse commence à avoir une audience en France. Par contre, tout ce qui est pensée positive, qui est directement liée à la méthode Coué, se développe énormément aux États-Unis.

     

    - Aujourd'hui, la méthode Coué est disponible gratuitement sur certains sites internet de développement personnel. D'où vient ce regain d'intérêt ?

     

    - La pratique d'Emile Coué a été redécouverte dans le sillage de la sophrologie, de la relaxation. Il existe toute une nébuleuse de praticiens qui s'en réclament. Le grand boom de la « réhabilitation » de Coué, c'est ce qu'on appelle la PNL, la programmation neuro-linguistique, le coaching, qui ne sont rien d'autre, en termes modernes, que la méthode Coué !

     

     

    >> « La méthode Coué, histoire d'une pratique de guérison au XXe siècle », Hervé Guillemain, éditions du Seuil, 390 p. (21 €).