Monument franco-tchèque et slovaque érigé à Darney en 1968 [cl. H&PB].
Dans le cadre des manifestations du centenaire de la création de la Tchécoslovaquie à Darney en 1918, Jean-François Michel, président de Saône lorraine, donnera une conférence sur « Edouard Bénès : de Kozlany à Semizovo Usti, la vie tragique d’un dirigeant entre Hitler et Staline », le 14 avril à 20h30 à la salle des fêtes de Darney.
Le 30 juin 1918, Edouard Bénès (1884-1948) fit un passage éclair à Darney, de 9h (sa descente du train à la gare) à 14h (sa remontée dans le train vers Paris) : il y représenta le Comité national tchèque et slovaque (CNT) aux côtés du président Raymond Poincaré, de Stephen Pichon, du colonel Milan Stefanik et du général Edouard de Castelnau, rassemblés au camp Kléber avec les combattants volontaires tchèques et slovaques.
Il fut aussi le créateur acharné de la république tchécoslovaque aux côtés de Karel Kramar et de Thomas Masaryk. Ministre des affaires étrangères de son pays, président de la Première République (soit de 1935 à 1938), il fut le sacrifié des accords de Munich, la bête noire d’Hitler, l’animal blessé puis errant pendant la Seconde Guerre mondiale. Proche de Staline et de l’URSS, il redevint le dirigeant d’un pays étroitement surveillé par Moscou (1945-1948) pour en devenir finalement le satellite. Victime de ses alliances contradictoires et de la trahison de ses faux-amis, l’homme qui foula le sol de Darney pendant 5 heures le 30 juin 1918, est aussi un acteur et un laissé pour compte des tragédies du XXe siècle.
‡ Conférence de Jean-François Michel sur « Edouard Bénès : de Kozlany à Semizovo Usti, la vie tragique d’un dirigeant entre Hitler et Staline », 14 avril à 20h30, salle des fêtes de Darney.