28 juin 1914 : lorsque l'assassinat de François-Ferdinand d'Autriche allume la mèche, la guerre, que l'on croyait pouvoir limiter aux Balkans, s'internationalise par le jeu des alliances. Alors que certains pays se tournent vers la neutralité, d'autres, comme la France, l'Allemagne, la Russie et l'Autriche-Hongrie, mobilisent plusieurs millions d'hommes.
Les premiers combats aux frontières déjouent les prévisions : résistance des Belges, victoire allemande imprévue à Tannenberg, échec de l'offensive française en Alsace et Lorraine, échec du plan Schlieffen dont l'Allemagne attendait la victoire en moins de quarante jours, sursaut français à l'Est de Nancy et sur la Marne. La guerre se prolonge et s'étend au Proche-Orient, sur les mers, dans les airs, aux colonies.
Tous espéraient une guerre courte, finie au plus tard pour Noël ; il faut maintenant s'engager dans une guerre longue. Sur des fronts continus, les combattants s'enterrent dans des tranchées. C'est une situation qui déconcerte des états-majors impuissants.
1914, ce sont six mois qui s'achèvent par l'enlisement et le piétinement sur place, six mois qui conduisent à un face-à-face défensif et meurtrier, six mois qui engagent les belligérants dans une guerre mobilisant toutes les ressources humaines, économiques et morales, six mois qui mènent à la Grande Guerre dont les contemporains ne peuvent prévoir ni la fin ni le résultat.
L'assentiment des peuples se fait dans l'effroi d'une conscience de la généralisation du conflit à l'ensemble du monde.
François Roth, professeur émérite de l'Université de Lorraine, nous fait revivre ces six mois qui allaient embraser le monde. Parce que fin connaisseur de l'histoire de la Lorraine, il intègre la situation et la contribution des provinces de l'Est dans ces premiers mois du conflit.
‡ Six mois qui incendièrent le monde. Juillet-Décembre 1914, François Roth, éditions Tallandier, 2014, 560 p. (26 €).