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Mgr Jean-Paul Mathieu, évêque de Saint-Dié, s’exprime sur la crise actuelle

De retour de l'assemblée des évêques de France à Lourdes, Mgr Mathieu insiste sur la solidarité de l'Eglise avec les victimes d'une crise économique qui s'amplifie.

 

Mgr JP Mathieu nov 08.jpgD'abord une crise de confiance. C'est ainsi que l'évêque de Saint-Dié voit la crise financière qui secoue la planète, avec des conséquences économiques pas vraiment mesurées d'emblée. Et qui vont aggraver la condition des plus démunis : « Certains sont allés tellement loin dans l'abus de confiance que même les banquiers ont du mal à faire confiance aux emprunteurs ; cela va mettre le domaine économique en péril : les entreprises hésitent à investir - du coup il y a moins de travail ; et les ménages vont réduire leurs achats... Il faut regarder ce qui va se passer, avec le chômage accru. Il faut regarder la manière dont nous pouvons vivre une réelle solidarité, du moins locale. »

 

Il est à prévoir que les associations d'entraide vont être pénalisées. Les donateurs plus modestes sont souvent les plus généreux, et leurs possibilités de partage vont se raréfier. L'Eglise doit être attentive et solidaire avec « ceux d'ici » qui auront à pâtir de cette crise. 9 % des Vosgiens n'ont plus aucun revenu, souligne Christophe Chevardé. Le nouveau chargé de communication du diocèse de Saint-Dié fait écho à une conférence de presse du Secours catholique. Mgr Mathieu évoque les personnes les plus touchées par la misère, comme les familles monoparentales, mais aussi les travailleurs pauvres : « Par nature, les prêtres voient comment vivent les citoyens et en sont solidaires », dit l'évêque de Saint-Dié. Membre de la commission épiscopale des finances de l'Eglise, il observe qu'il « est dur pour la fierté » des prêtres de renoncer à un traitement auquel ils auraient aspiré, « comme tout le monde » : « Mais on est devenu prêtre en sachant qu'on allait dépendre de la générosité des fidèles. » Les ressources de l'institution, c'est donc de tendre la main aux chrétiens qui souhaitent montrer leur participation à la vie de l'Eglise. Le denier du culte, les dons pour les actes du culte - le casuel - pour les mariages, les obsèques, les honoraires de messe - ainsi que les legs assurent les revenus du diocèse. De quoi verser un traitement aux laïcs qu'il emploie et bien sûr aux prêtres : « On a l'équivalent d'un SMIC tout compris, avec le fait d'être logé, chauffé et éclairé. Mais je n'ai jamais vu de prêtre manifester pour son traitement », conclut Mgr Mathieu qui se refuse à tout « larmoiement ». Au contraire, dit-il, « la crise doit pouvoir nous stimuler, à faire preuve d'imagination. Curieusement, j'ai vu une certaine unanimité dans le monde politique. J'admire les politiques dans la mesure où ils essaient d'apporter sur les flux financiers une régulation sans laquelle on ne s'en sortira pas.  »

 

A Lourdes, les évêques se sont prononcés pour une meilleure lisibilité d'une l'Eglise plus présente dans la société - une démarche d'où procède la venue de Christophe Chevardé dans les Vosges. L'ancien directeur de la communication de l'émission « Le Jour du Seigneur », puis de la mairie de Nancy, également adjoint à ce poste de la communauté urbaine, « aidera l'Eglise à faire passer son message avec les moyens d'aujourd'hui. » Un chemin tracé par le pape Benoît XVI qui a « étonné par son ouverture » et « nous a aidés à retrouver un état d'esprit un peu décomplexé. »

 

 

[d’après l’Est Républicain | 14.11.08]

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