En cette fin du XIXe siècle, le destin de Charlotte est placé sous le signe du sel, grande richesse souterraine de la Lorraine, à côté du charbon et du fer. Sa grand-mère maternelle était ouvrière aux salines de Dieuze jusqu’à ce que la famille émigre en France, après l’annexion de la Moselle par l’Allemagne. Elle-même est élevée à Saint-Nicolas-de-Port, autre pays du sel, par ses parents, Émilie et Paul Renaudot, lequel est issu de la bonne société.
À mesure que Charlotte grandit, les principes bourgeois de son père se font plus pesants. Entre son amour pour Maurice, brillant étudiant en médecine mais fils d’ouvrier, et le prétendant huppé agréé par ses parents, Charlotte sera placée devant un choix impossible. Plus tard sa fille, Gabrielle, sera confrontée aux épreuves de l’Occupation et à la déportation. Mathilde, la fille de Gabrielle, enfant des Trente Glorieuses et de 1968, s’autorisera toutes les audaces et étreindra – enfin – le bonheur dont les femmes des terres salées avaient, avant elle, tant rêvé…
Avec Les Femmes des terres salées et La Promesse du sel, impressionnante fresque du monde du sel et des salines de Lorraine, Élise Fischer nous fait vivre, à travers les espoirs, les rêves, les combats de cinq générations d’héroïnes passionnément engagées dans leur époque, les extraordinaires mutations qu’a connues en un peu plus d'un siècle la condition féminine... et la Lorraine.
‡ La promesse du sel, Elise Fischer, éditions Calmann-Lévy, 2018, 445 p., 21,50 €.