Artiste d'une virtuosité époustouflante, Jean Cocteau avait tous les talents et surtout celui de nous entraîner à la découverte de territoires artistiques insolites.
Ainsi, en 1961-1962, on demanda à cet esthète d'exécuter des vitraux pour l'église Saint-Maximin de Metz. Le résultat est à la mesure de sa petite musique personnelle, de son inspiration foisonnante. Cocteau va réaliser quatorze baies d'une fantaisie débridée et à la fois rigoureuse. Une oeuvre colorée, chatoyante et riche d'images. Une oeuvre où il faut saisir autant les symboles sacrés du christianisme que l'inatendu, entrer dans le mythe et dans le mystère, écouter ce que Cocteau a voulu signifier, accepter parfois de rester dans l'énigmatique, dans l'inaccessible, dans l'inexpliqué. Dans le mystère de la foi tout simplement.
Mais qu'importe ! Car à chaque instant, on admire, on vibre, on médite, on se laisse submerger par tant de dons créatifs.
L'auteur tente une réflexion sur la diversité des symboles et des emblèmes ornementaux créés par Cocteau. La multiplicité des éléments impose de poser un autre regard sur les formes et les couleurs de ces vitraux.
Marie-Antoinette Kuhn-Mutter est docteur en histoire des civilisations et en histoire de l'art. Elle est membre de l'Académie nationale de Metz et auteur de plusieurs ouvrages sur le patrimoine religieux messin.
‡ Les vitraux de Jean Cocteau à Metz, Marie-Antoinette Kuhn-Mutter, éditions Serpenoise, 2012, 120 p., ill. (30 €).