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cuivre

  • Michel Tisserand, le cuivre à coeur

    En France, la dinanderie a quasiment disparu. A Anould, dans les Vosges, Michel Tisserand perpétue cette tradition séculaire. Il déforme le cuivre pour en faire chaudrons et bassines. Le tout sans soudure.

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    [Vosges Matin]

  • Renommée internationale pour les Hautes-Mynes du Thillot (Vosges)

    Les Hautes-Mynes du Thillot bénéficient aujourd'hui d'une renommée internationale. Une réputation qui pourrait entraîner une nouvelle dynamique sur un site minier singulier mais partiellement exploité.

    mines-de-cuivre-du-thillot.jpgBien avant que la Société d'études et de sauvegarde des anciennes mines (Sésam) se penche sur deux siècles d'exploitation minière, on savait qu'il y avait eu d'importantes extractions de cuivre au Thillot. Ce qui représentait la première source de minerais pour les Ducs de Lorraine. Mais ça s'arrêtait là. Les découvertes tiennent souvent à peu de choses. L'histoire des Hautes-Mynes du Thillot aurait pu rester enfouie si les archéologues de la Sésam n'avaient décidé de laisser de côté les fouilles des mines d'argent de Bussang pour passer à un minerai bien moins noble, le cuivre. Eux-mêmes n'avaient aucune idée des informations que les souterrains et les documents d'archives allaient révéler. Des découvertes qui ont chamboulé l'historiographie et qui font désormais la renommée du site thillotin.

    Pour s'en convaincre, il suffit de surfer un peu sur le net et de taper "gunpowder" (« poudre » en anglais). Les Thillotins seraient certainement surpris de constater que leur village est aujourd'hui cité dans le monde entier pour ses mines et l'utilisation de la poudre noire. Grâce au travail de recherche effectué par la Sésam - les archéologues n'ont pas hésité à se mettre à la paléographie pour transcrire les relevés trimestriels écrits en vieux français -, les mines de cuivre ont grillé la politesse à un autre site, celui de Banska Stiavnica en Slovaquie qui se vantait - à tort - d'être le premier à avoir utilisé la fameuse poudre dès 1627. En réalité, Le Thillot a dix ans d'avance sur eux. Et dès 1617, elle servira de façon continue à percer les galeries vosgiennes.

    Les scientifiques étrangers au Thillot

    Blason_Le_Thillot.pngL'erreur historique une fois réparée, les communications et les publications internationales de Francis Pierre se sont répandues comme une traînée de poudre. Chimiste de formation, le président de la Sésam devenu archéologue parcourt l'Europe et participe à de nombreux colloques internationaux. Un travail qui paye. Les scientifiques se bousculent désormais au Thillot. Dès la fin du mois, le conservateur du musée minier slovaque, Jozef Labuda, accompagné d'archéologues tchèques, investira les lieux pour se pencher sur ce saut technique qui ne s'est pas fait brutalement mais par des aménagements techniques successifs. Une amélioration rendue nécessaire par la dureté de la roche. "Parfois, les mineurs pouvaient mettre un an pour avancer de deux mètres", explique Francis Pierre avant d'ajouter que la Sésam avait été la première à publier la manière dont les fronts de taille étaient réalisés. Au XVIe siècle, toute la technicité pour creuser les galeries reposait sur l'utilisation du marteau et de la pointerolle. Deux outils que l'on retrouve encore au moment de l'utilisation du feu qui permettait de fragiliser la roche. Pour diriger le feu, les mineurs effectuaient une saignée. Ce sera une des dernières évolutions avant qu'un mineur ait l'idée de creuser un trou et d'y mettre de la poudre afin de faire exploser la roche. Si les archéologues ont pu décortiquer toutes ces étapes, c'est aussi parce que les Hautes-Mynes n'ont jamais été reprises après leur arrêt au XVIIIe siècle, figeant ainsi dans le temps l'état des galeries. Et par la même occasion les techniques qui n'ont pas été modifiées par les processus modernes.

    Mais l'intérêt du site ne s'arrête pas là. En 1996, Francis Pierre et son équipe ont fait une découverte exceptionnelle, celle d'une pompe à bras, d'un treuil et d'une deuxième pompe trouvée au fond de la mine Saint-Charles. Actionnée par une roue de plus de 10 mètres de hauteur et située à 200 mètres des galeries, cette dernière servait à évacuer l'eau stockée au fond de la mine. Des vestiges sortis de l'ombre qui n'ont pas "d'équivalent en Europe", assure Francis Pierre. D'autant que leur état de conservation est excellent.

    Ces techniques hydrauliques minières, datées de la première moitié du XVIIIe siècle, renforcent l'attractivité du Thillot. "Cet ensemble cohérent nous permet d'aborder le thème de manière complète sur le terrain", insiste Francis Pierre, convaincu que la réputation internationale du site thillotin peut entraîner une nouvelle dynamique. Et une plus grande valorisation de ce patrimoine minier singulier.

     

    [Vosges Matin | 03.08.09]