Au IVe siècle, le monachisme fait une timide apparition en Occident, à la faveur des récits de pèlerins et d’évêques orientaux réfugiés en Europe. Quelques siècles plus tard, il occupe une place incontournable dans la société médiévale. L’ouvrage de C. H. Lawrence raconte le prodigieux essor de ce mouvement, ainsi que les nombreuses formes de vie religieuse auxquelles il a donné naissance.
Le moine, selon la célèbre Règle établie par saint Benoît au VIe siècle, partage sa journée entre la prière, le travail et l’étude. Mais la nécessité de gérer des monastères au patrimoine et aux revenus toujours plus importants, de répondre aux sollicitations des pouvoirs temporel et ecclésiastique, d’accorder une place aux femmes dans les maisons religieuses, ou encore de faire face à l’apparition de l’université obligèrent parfois les religieux à déroger aux exigences premières de la vie monastique. Au cours du Moyen Âge, de l’Irlande à l’Italie, les hommes et les femmes vouant leur vie au service de Dieu apportèrent de multiples réponses aux défis posés par ces évolutions. Ces réponses donnèrent naissance à autant de mouvements religieux (Cluny, Cîteaux, Grandmont, Sempringham… ; chanoines, templiers, frères prêcheurs…) dont l'auteur dresse un portrait saisissant de force et de vitalité.
‡ Le monachisme médiéval, C. H. Lawrence, Les Belles Lettres éditions, 2018, 423 p., ill., 27 €.