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Nancy : il faut sauver les vestiges de la ville neuve de Charles III

André Vaxelaire, professeur émérite de l’École nationale supérieure d’architecture de Nancy, interpelle les élus nancéiens, pour sauvegarder et valoriser les vestiges des fortifications menacés par le projet Nancy Grand-Cœur.

« Je ne souhaite pas tirer à boulet rouge sur le projet urbanistique Nancy Grand-Cœur », prévient André Vaxelaire. « Mais en tant qu’ancien professeur et urbaniste passionné par l’histoire de Nancy, je ne peux concevoir que l’on puisse détruire un tel morceau du patrimoine de la ville ».

Professeur émérite de l’École nationale supérieure d’architecture de Nancy, André Vaxelaire a décidé de monter au créneau pour la sauvegarde et la valorisation des vestiges de la fortification Charles-III, mises au jour il y a quelques mois par l’INRAP lors de fouilles archéologiques préventives, à proximité du lycée Cyfflé, en haut de la rue Charles-III, sur l'emprise de l'ancienne maison d'arrêt Charles-III. Des vestiges amenés à disparaître pour accueillir une construction immobilière avec parking dans le cadre du projet « Nancy Grand Cœur ».

« Il me semble que le projet d’urbanisme devrait prendre en compte ce fait nouveau et procéder à une modification sérieuse des dispositifs projetés dans ce secteur et jusqu’à la propriété des Sœurs de Saint-Charles », affirme le lanceur d’alerte. « Je sais combien le projet urbain doit toujours se donner la possibilité d’évoluer dans le temps pour faire face à tout aléa conjoncturel ou intégrer de nouvelles réalités, ce qui est typiquement le cas ici ! Il faut se souvenir que la configuration de la ville de Charles III a été motivée par la volonté de construire une nouvelle enceinte fortifiée, ce qui n’est pas anodin. Pour moi, il est donc tout à fait essentiel de suspendre le permis de construire en cours et de déplacer le projet immobilier, afin de restaurer et valoriser ces vestiges en pierre de taille tout à fait emblématiques… ».

Dans l’esprit du spécialiste, regrettant que l’urbaniste n’ait pas « anticipé ce qui pouvait être découvert afin d’intégrer d’éventuels vestiges dans le projet », il ne s’agit ni de conserver quelques morceaux et de les intégrer à la construction à venir, ni de transporter certains éléments ailleurs dans un lieu hors de tout contexte, mais bel et bien d’envisager une modification de cette partie du projet d’aménagement. Il a adressé un courrier en ce sens à André Rossinot, président de la Métropole du Grand Nancy, Laurent Hénart, maire de Nancy et Françoise Hervé, adjointe déléguée au patrimoine et au secteur sauvegardé. Laquelle dit partager tout à fait la vision d’André Vaxelaire. « Il y a 15 jours, j’ai pour ma part envoyé un mail à Laurent Hénart afin que l’on préserve au moins une partie de la fortification et que l’on s’interroge sur la reconfiguration du projet immobilier à cet endroit où les vestiges sont tout à fait remarquables ».

Dans ses missives, le professeur émérite de l’ENSAN a émis l’idée de créer un « parc des fortifications » qui offrirait un « prolongement concret » de l’exposition sur la ville de Charles-III marquée par un grand succès populaire. « Avec la mise au jour de ces vestiges, je suis persuadé que l’opportunité est ici offerte de créer un parc des fortifications qui prendrait place au cœur du vaste îlot constitué par les rues Charles-III, Quatre-Eglises, Général-Leclerc et ghetto-de-Varsovie », détaille André Vaxelaire. « C’est une chance unique qui ne se représentera pas… Au-delà de l’intérêt patrimonial, ce parc présenterait une grande utilité pour les habitants du quartier et participerait pleinement à accroître la biodiversité urbaine dans ce secteur. Et en s’appuyant sur la topographie des anciens fossés des fortifications, on pourrait très bien aménager des bassins de rétention accueillant les eaux pluviales en cas de phénomènes météorologiques exceptionnels ».

Le professeur espère que les élus seront sensibles à son « cri d’alarme » et attend maintenant impatiemment une réponse.

[d'après ER]

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