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Vandoeuvre-lès-Nancy : l’église Saint-François d’Assise vendue à un ‘marchand de poulets’ ?

Il parlait aux oiseaux, François d’Assise. Et ils lui répondaient. Ceux-là ne pourront pas, car ils seront frits, achevant dans les gosiers humains leur triste condition de poulet de batterie.

 

saint-francois-d-assise.jpgLe diocèse de Nancy envisage très sérieusement de vendre l’église Saint-François d’Assise de Vandœuvre à KFC, enseigne spécialiste du poulet frit du Kentucky.

 

Les précédents acheteurs pressentis par l’agent immobilier qui fait l’intermédiaire entre diocèse et commerçant investisseur ont jeté l’éponge, sans doute effrayés par une contrainte inattendue et de poids sur le cahier des charges : le classement à l’inventaire des Monuments historiques en cours, à l’initiative de l’association « Pierres & Patrimoine » de Vandoeuvre, présidée par Christine Ardizio, par ailleurs conseiller municipal.

 

Le classement en cours protège non seulement très strictement l’église, mais tout le périmètre jusqu’à cinq cents mètres, y compris le presbytère, le parking, le tout sous bénéfice d’inventaire, car il est notoire que Saint-François est la figure de proue d’un quartier, Brichambeau, lui aussi conçu et dessiné par Henri Prouvé. Un Nancéien frère de Jean Prouvé, moins connu que lui en cette année Prouvé, mais considéré comme l’un des grands architectes français de l’après-guerre, dont l’œuvre est d’ailleurs en constante réévaluation.

 

« Le diocèse m’a demandé d’organiser une réunion avec ses représentants, ceux de KFC, la Drac et l’architecte des Bâtiments de France jeudi dernier à 10 heures », expliquait hier Stéphane Hablot. « Les gens de l’évêché se plaignaient de ne pas savoir exactement quelles étaient les nouvelles obligations du cahier des charges dues au classement en cours. La réunion a eu lieu, mais sans les hommes d’affaires de KFC, que j’ai refusé de recevoir, car on met la charrue avant les bœufs. L’église est toujours au diocèse, elle n’est pas vendue. C’est à ce dernier de répercuter les informations aux tiers ». Le diocèse a donc été dûment informé.

 

« Si les acheteurs respectent les règles, je n’ai pas de raison de m’opposer au projet », explique le maire, « même si je préfèrerais qu’on installe une FNAC dans cette église. Cela dit, à titre personnel, je trouve curieux de voir des vendeurs de poulets tenir boutique dans une église, et encore plus étrange que ce soit l’Eglise qui le permette. Si le projet passe les obstacles du cahier des charges, je provoquerai une réunion pour connaître le sentiment profond de la population vandopérienne. S’il est hostile, nous verrons. »

 

Irait-il jusqu’au rachat, pour lequel il avait mandat de tout son conseil et qu’il a finalement refusé ? « Nous ne l’avons pas fait, car cela n’entrait pas dans nos projets. Cela coûtait 800 000 €, prix estimé par les Domaines, et derrière, il y avait 1 M€ de travaux. C’est une grosse somme. Ni le Département ni la Communauté urbaine n’ont voulu nous aider ».

 

L’entrée des marchands (de poulets) dans le temple à l’invitation de l’évêché n’est donc pas encore une certitude. Christine Ardizio se demande d’ailleurs si le choix de l’évêché est bien judicieux. « Il y a encore cent fidèles chaque samedi soir à la messe de Saint-François. Et quand le quartier Biancamaria, qui est voisin immédiat de l’église, sera construit, ses deux mille habitants auront besoin d’une paroisse… »

 

[d’après L’Est Républicain]

Commentaires

  • pour sauver cette église, il n'y a qu'une solution : venir y prier et assister à la sainte messe ! les juifs et les musulmans ne se posent pas tant de questions à propos de leurs lieux de culte. ils les utilisent conformément à leur destination : y célébrer le culte envers Dieu tout simplement. mais les français ont oublié leur promesse de baptême, celui de rester fidèle à la sainte trinité, père, fils et esprit.
    que nos frères et soeurs catholiques de vandoeuvre y viennent prier en nombre... et l'évêché n'envisagera plus de se séparer de cet édifice de pierre (et de béton !).
    fraternellement.

  • C'est en écrivant mon ouvrage sur "Le vitrail français du XIIème au XXIème siècle que je suis tombé sur l'article du "Monde" parlant de vos problèmes, parmi les photos en noir et blanc du quotidien, j'ai vu des vitraux (deuxième moitié du XXème).

    Vous serait-il possible de m'en expédier une photo que je glisserais dans mon ouvrage, non qu'ils soient "exceptionnels" mais je pense qu'il serait bon de parler de vos problèmes patrimoniaux vers des mécènes amoureux de vitraux (je fai également partie d'une société américaine de sauvetage de biens patrimoniaux -la French Heritage Society- ... On ne sait jamais !

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