Le château de Malbrouck (Moselle) présente une exposition riche de tirages inédits Doisneau dévoilant ainsi l'oeuvre du photographe dans sa complexité.
C'est donc à une exposition inédite et judicieuse que nous convie le château de Malbrouck. Riche de quelque 300 photos réalisées entre les années 1930 et les années 1990 déroulées dans un ordre chrono-thématique, cette rétrospective donne à voir une facette inédite du travail de Robert Doisneau. Trop longtemps relégué à ses portraits d'enfants et à ses mises en scène facétieuses devenues anecdotiques au fil des années, l'homme apparaît ici dans toute sa complexité auteur d'une oeuvre beaucoup plus sombre qu'il n'y paraît. Certes, il y a là les photos du « Baiser de l'Hôtel de Ville », le portrait de Prévert et son chien, et ce cancre, le regard fixé sur l'horloge de sa classe. Mais c'est pour mieux amener le public à découvrir autre chose. Et notamment ces reportages réalisés en Meurthe-et-Moselle dans les années 1950-1960.
Mandaté par un journal syndical, Robert Doisneau était descendu au fond de la mine avec les mineurs. Il les avait ensuite suivis chez eux pour témoigner de leur quotidien, de leurs conditions de vie, de la pénibilité de leur métier. Autant de portraits graves. Les hommes, très dignes, n'y apparaissent pas moins fiers de leur travail, de leurs familles. Et c'est tout à l'honneur de cette exposition qui, au final, brosse un portrait beaucoup plus juste du photographe.
Un remarquable catalogue accompagne cette exposition.
‡ Robert Doisneau, catalogue de l'exposition présentée au château de Malbrouck, 10 avril - 28 août 2011, collectif, Conseil général de la Moselle / Serge Domini éditeur, 2011, 240 p., ill., préface de Philippe Claudel (25 €).